Mois : janvier 2005

Kinsey

Petite anecdote en passant (pas le resto, un fait amusant!). Je suis allée voir ce film cette semaine avec Julie Pwune. En fait, nous étions deux à faire notre entrée -ensemble- dans la salle pour voir ce film… mais nous nous sommes retrouvés trois, à la sortie de celui-ci! Allez comprendre!?! (la vie nous réserve parfois bien des surprises!).
Nous avions envie de voir ce film depuis déjà un bon moment. Mais le côté potentiellement arride du sujet (une biographie/proche du documentaire) nous rebutait chaque fois. C’est la curiosité qui l’a finalement emporté, et nous en sommes bien contentes!
Liam Neeson nous offre une performance incroyable. Il est d’une éloquence, ce qui contraste merveilleusement bien avec le côté terre à terre et quasi-technique de l’homme qu’il incarne. Laura Linney est également excellente. Dans un registre beaucoup plus sobre, mais tout en nuances quand même (elle joue la femme du Dr).
J’ai beaucoup apprécié de connaître mieux l’histoire de cet homme, mais aussi de toute la génération et des moeurs dans lesquelles il a évolué. Un homme déterminé, têtu, assez froid. Mais en même temps si ouvert aux autres et possédant une réelle volonté d’aider les gens, de les faire évoluer. Un beau pari bien rendu, tant pour l’acteur que le réalisateur.
En partant des insectes, le professeur et zoologiste Alfred Kinsey étudie les comportements humains et surtout sexuels. Il fait des comparaisons et des rapprochements. Il pousse très loin ses recherches, toujours dans l’objectif avoué de faire avancer les connaissances scientifiques. Il a par la suite écrit deux livres très controversés sur les comportements sexuels masculins et féminins (basés sur les témoignages reccueillis lors de milliers d’entrevues qu’il a réalisées avec son équipe).
Le film démontre bien la différence entre la biologie, les pulsions, la sexualité et les sentiments, leur indissociabilité aussi, en même temps (et heureusement!?!). Le pouvoir qu’ont eu la religion, la culpabilité et la morale sur les générations qui nous ont précédés. Il nous illustre également la même dualité qui a régi le personnage et la vie de celui-ci. Ses contradictions, son insatiable curiosité, sa grande intransigeance.
Un film bien tourné, bien réalisé. Au montage simple mais intéressant. Très drôle par moment, qui nous surprend et nous fait longuement réfléchir. Sur ce passé si récent, mais tellement constrastant avec notre réalité actuelle en même temps. Et sur l’évolution future de notre société à ce chapitre. Du moins, on se le souhaite!
Réal.: Bill Condon, É.U., 2004.

Le Continental

Pas la danse, le resto-bistro sur St-Denis! J’y ai amené tout récemment ma formidable (et irremplaçable) copine Julie L, pour souligner son anniversaire. Quelle belle soirée! Au menu: bonne bouffe (bis), bon vin, franche rigolade et brochette de célébrités!
C’est par temps glacial que nous fîmes notre entrée, fort remarquée d’ailleurs!, en raison des réponses surprenantes et amusantes de Julie aux questions du jeune homme qui nous y a accueillies! Faut connaître Julie… quelle hilarante et originale personne! (et non, ma belle fille, je ne raconterai pas ici les détails… sauf sur demande spéciale et/ou offre substantielle de pot de vin!!!). Nous avons ensuite pris place à une petite table en vitrine, au-dessus de divines bouches de chaleur. Aaaaaaaaa! Le paradis!
Visiblement, l’atmosphère était spontanément à la fête et à sa longue dégustation. Entrée de potage épinards-estragon (miam!) et bisque de poisson avec rouille (re-miam). Bavette et tartare, légumes, salade et pommes frites en plat de résistance (toutes les portions sont copieuses). Arrosées d’un bon Espagnol/Rioja Montecillo. Nous avons pris le temps de savourer le tout lentement, mais sûrement.
Nous avons en parallèle jasé de tout et de rien, de nos vies respectives, de nos envies, de nos espoirs, de nos questionnements (les deux copines réunies, ça peut être passablement long!). Nos souvenirs aussi, communs et séparés. Fous rires à volonté! C’est toujours un réel plaisir. C’est agréable, c’est tellement simple.
Nous avons conclu sur une délicieuse petite note… tarte aux poires caramélisées et cappuccinos. Mais rendues là… nous avions vraiment chaud (étant maintenant complètement rassasiées… et toujours placées au-dessus des bouches de chaleur!). Ce qui nous fut très utile pour la suite, lorsque nous quittâmes… pour retrouver le froid intense.
Tout le personnel est sympathique, courtois, avenant (c’est pas des farces: même les couteaux sont galants!). Avec un bon sens de l’humour. C’est très agréable. On ne se sent (presque) jamais pressés de quitter, autre atout important. Décor plutôt éclectique. Des petites chaises droites et des banquettes. C’est chaleureux, c’est bon… avec un petit goût de revenez-y! (sûrement leur recette secrète). Les prix sont relativement abordables.
Petit clin d’oeil en terminant… j’avais dit à Julie que c’était un endroit sympa et plutôt «branché artistes du Plateau». Eh bien elle fut servie, ça rentrait un après l’autre, à pleine porte!!! Elle m’a même demandé si c’était arrangé avec le gars des vues!? hihihi!
4169 rue St-Denis, presqu’au coin de Rachel, côté est.

24

En théorie, pas du tout mon genre de série. En pratique: TOUT À FAIT (et probablement parce qu’elle ne tient justement pas tellement de la théorie mais bien de la super-pratique!?)! Une série débordante d’action, remplie d’intrigues de toutes sortes, tellement intense (aaaaah! voilà peut-être ce qui me rejoint?!). Et avec des HOMMES, des vrais! OUI MONSIEUR, OUI MADAME! En même temps …pas si vrais que ça, parce que c’est très exagéré, mais bon!, on a le goût d’y croire! Pas sûre pour les femmes, par contre… mais peu m’importe au fond! (comme je suis de mauvaise foi! Avouée, toutefois! Suis-je donc pardonnée???)
24, c’est d’abord un concept vraiment intéressant (et très innovateur, à ses débuts). Une journée -24h en temps réel-, incluant les pauses publicitaires, puisque cette série est conçue pour la télé. Avec le chronomètre à l’écran et tout. Vraiment bien pensé. Bien sûr, après trois saisons, l’effet de nouveauté n’y est plus (qu’est-ce qu’on est facilement blasés, nous, les consommateurs d’aujourd’hui, non?) mais l’intérêt demeure. Surtout après les trois premières saisons/journées et tout ce qui s’est passé. On se demande VRAIMENT ce qui pourra bien arriver ensuite… Le rythme est infernal et soutenu. Bien sûr, il est condensé et exagéré à cause du concept même de la série, mais une fois embarqué, on passe par-dessus!
Le CTU (Counter Terrorist Unit) est une filiale du gouvernement américain qui œuvre à la protection des dirigeants, des citoyens et du pays en entier. Contre les attaques potentielles terroristes, donc (hmmmm! ça vous rappelle quelque chose!?!). Kiefer Sutherland (Jack Bauer) en est l’agent-fédéral-vedette. Les trois journées gravitent donc autour du CTU et de multiples événements compliqués d’ordre local, national et même international.
Il n’est d’aucun intérêt (pour vous comme pour moi) de raconter ici toutes les histoires, à travers les 3 journées. D’abord parce qu’elles sont si denses et si complexes (ce serait trop long) mais ensuite parce que c’est ce qui fait en grande partie l’attrait de cette série. On a hâte à la prochaine heure, tout peut basculer dans un sens comme dans un autre (ou encore mieux: dans un tout autre/tout nouveau sens), c’est captivant. Une série qui a vraiment les moyens de moyenner, en plus, ce qui aide terriblement à la crédibilité et au niveau de tension qui en émane.
Je suis vraiment tombée en amour avec la saison I, j’ai ADORÉ la saison II, j’ai BEAUCOUP AIMÉ la saison III. J’attends avec impatience la 4e, dont la diffusion hebdomadaire vient de commencer à la télé. Mais je suis incapable de la suivre ainsi. Il me faut une cassette de plusieurs épisodes ou les dvds de la saison complète. C’est tellement plus formidable de le suivre comme ça, on entre complètement dans le récit.
Kiefer Sutherland… c’est le HÉROS (le mot est faible, croyez-moi sur parole si vous n’avez jamais vu la chose!), mais c’est aussi un des producteurs. Par conséquent, c’est un homme épuisé jusqu’à la corde (hihihi! je déconne!) c’est un homme talentueux, visionnaire (et sûrement très riche!). Avec une gueule de truand MAIS QUI NE L’EST PAS! YÉ! On peut l’aimer sans se sentir coupable! Et une voix… une voix… même les annonces de Ford me font maintenant de l’effet! (pas à cause des voitures, bien sûr!, mais parce qu’il leur vend sa voix pour le marché USA). Mais quand il nous annonce, de sa belle voix grave et suave: «Previously, on 24…» ou «The following takes place between ….» je fond, je craque, à tout coup! Une mention spéciale aussi pour le beau grand Sénateur David Palmer (joué par Dennis Haysbert) et le magnifique Tony (Carlos Bernard), membre du CTU. Des acteurs convaincants… et séduisants! (de l’Homme, je vous l’ai dit!!!).
Une autre des clés de cette série, comme l’avait si bien résumé ma copine Martine (que je remercie encore, car c’est elle qui me l’a fait découvrir): il y a plein de gens impliqués dans les intrigues, de près ou de loin. Mais on peut être certain-e que quand on aperçoit un personnage plus d’une fois, ce n’est pas pour rien! Il y a assurément une raison, un rapport, un lien! De fait, tous les personnages sont complexes, avec de très larges zones de gris. Il est généralement difficile de savoir de quel côté ils se trouvent, avant longtemps (c’est une série américaine, alors il y a deux grands côtés: les bons -à différents degrés- et les méchants, à différents degrés aussi) (que voulez-vous…!).
C’est une série qui s’inspire librement (et par pure conïcidence?!?!) des événements de l’actualité américaine des dernières années. Elle peut probablement contribuer à la paranoïa actuelle du terrorisme, elle est assurément une certaine propagande américaine et politique. Mais moi, j’ai choisi d’y voir simplement le fabuleux divertissement. Et j’en suis fort aise!
24, 20th Century Fox, É.U., Saisons I, II et III – 2001 à 2004. Plusieurs réalisateurs (dont Jon Cassar et Paul Shapiro) et producteurs.

Les heros de mon enfance!

Je pense que nous sommes rendus à 1, sinon 0,5. Maximum! Il y a à peine quelques années, on parlait de 6. «Six degrees of separation», comme le voulait le titre du film. Eh bien maintenant, je vous jure, c’est un degré maximum!
Samedi dernier, je me rends à un petit resto-bar (branché-machin) sur Mont-Royal, rejoindre un bon ami à moi (et ancien client) qui habite Détroit. Étant en visite à Montréal pour affaires, nous avons eu envie de se retrouver pour une petite soirée sympathiquo-sociale. Qui fut des plus agréables, comme toujours! (Merci John!)
John était accompagné de deux ami-e-s (Patrick et Emily), qui travaillent pour la même compagnie que lui aux É.U.. Patrick est originaire de Montréal. Il est parti pour Toronto vers 18 ans (si ma mémoire est bonne!) puis pour les É.U. il y a quelques années.
J’avais entendu dire que Patrick avait fait de la télé ici étant petit, qu’il avait même connu un certain succès.
J’arrive donc au resto samedi soir, toute heureuse de retrouver mon ami, et je fais la connaissance des deux autres. Il y a une 3e personne, qui s’appelle Patrick aussi. Petite confusion dans les présentations, et je confonds physiquement les deux Patrick. Je n’arrive pas à replacer le visage du 2e (appelons-le «le faux»!). J’ai beau chercher, je ne trouve pas! Mais l’autre Patrick, le premier (je vous le donne en mille!: «le vrai»!) me dit définitivement quelque chose. Un petit air tellement craquant…!
On jase un peu et il me dit que c’est donc lui, le collègue de John, qui a fait du cinéma (et non de la télé). Tout à coup mon cerveau se met à tourner dans tous les sens, ça tourne, je sais!, je le connais!, mais dans quoi l’ai-je donc vu!?! Il n’a pas le temps de terminer sa phrase («J’ai joué dans le film «La gue…») que BINGO! Je le reconnais, que dis-je!, je me retrouve instantanément vingt ans en arrière… Et j’ai donc l’honneur et grande joie de lever mon verre avec nul autre que: Patrick Saint-Pierre.
Ça ne vous dit rien!?! Mais ouiiiiiii! Le célèbre «Daniel Blanchette de Victoriaville» de «La guerre des tuques»! Vous vous souvenez? Le petit si «cute», habillé comme un petit Monsieur, qui parlait tellement bien et nous faisait tant rigoler avec son air sérieux!?! «Ti-Guy fait dire qu’il s’est pogné le pied dans un piège-à-renard-à-ours!!!».
C’est tellement drôle comment la vie fait parfois (bien) les choses. J’avais de plus eu le grand plaisir de discuter de ce même film (passé culte, maintenant, pour les gens de ma génération) avec le réalisateur, quelques jours auparavant. Il m’avait raconté comment il avait rencontré le petit comédien qui avait joué Daniel, comment il avait été charmé, etc.
Petit, vous dites??? Non! Maintenant, ce monde, quoique géographiquement étendu, il est vraiment MI-NUS-CULE!

Temporada De Patos

Un bon samedi soir de l’automne dernier, salle Parallèle de l’Ex-Centris, Festival du nouveau cinéma (quoi d’autre?). Avec super-Julie (Pwune) et son Denis de chum. Jusque là, tout va bien: je suis heureuse! – et le meilleur reste peut-être ENCORE à venir, me dis-je même (si cela se peut), toute excitée par la perspective!?!
Le film commence lentement. Une tour d’appartements résidentiels, dans un quartier industrialisé de Mexico (je crois). Environnement de béton. Appartement assez simple d’une famille à revenus moyens. Tourné en noir et blanc, mais riche en nuances (beaucoup de gris, il me semble!).
Tout au long du film les transitions se font en douceur, «fade in/fade out». Une caméra fixe, qui semble, comme le film lui-même, souvent arrêtée dans le temps. Je suis perplexe un petit moment, à me demander si j’aime vraiment, et même si je trouve déjà les personnages attachants, plutôt rigolos. En fait, je suis davantage curieuse que sceptique.
Tout le récit se passe dans cet appartement, avec quatre personnages qui n’ont apparemment rien à voir entre eux, rien en commun: le jeune garçon qui habite ce logement, un de ses ami, la voisine (qui vient faire cuire un gâteau) et le livreur de pizza (arrivé 30 secondes en retard – eh oui! même au Mexique, ils ont la formule livraison 30 minutes!). C’est le refus du livreur de quitter sans son argent et le refus des jeunes hommes de le lui donner qui est à l’origine de ce drôle de groupe! Ils décident de jouer le tout quitte ou double, puis de petites histoires s’installent doucement entre eux et l’incident est oublié. Les dialogues sont drôles, simples. On rit de plus en plus. On ne sait trop ce qui arrivera ensuite.
C’est un gâteau «bien épicé» qui arrivera donc, «instigateur» inattendu d’une douce folie générale! Des fous rires, des expérimentations (et beaucoup de «munchies»!). Les sujets des conversations deviennent plus sérieux, propices aux confidences. Le déménagement de l’un, la peine d’amour de l’autre, la découverte mutuelle des deux derniers…
Un premier film très intéressant et inventif, avec des comédiens amateurs (et impressionnants). Qui parle -avec une légèreté apparente- d’amitié, de famille, d’amour et de rupture. C’est drôle, c’est touchant. C’est tout bon!
Réal.: Fernando Eimbcke, Mexique, 2004.