Catégorie : De mes yeux lu

La liberte

Le magazine «L’Actualité», (encore lui!?!), a publié récemment un numéro spécial proposant 101 mots expliquant, chacun à leur façon, une partie de notre (belle) province et de ses spécificités.
Numéro très intéressant. Dans certains cas, j’abonde, dans d’autres, les mots me semblent tour à tour trop précis (ou étroits?) pour être associés spécialement au Québec ou alors, trop large ou universels pour l’être, à l’inverse.
Un mot a spécialement retenu mon attention: L, pour Liberté. Ce mot si populaire, en ce moment, si cher à tout un chacun, mais scandé et brandi, haut et fort, de si différentes façons (et à si divers desseins).
Michel Venne (l’auteur de cet extrait), en suggère quelques définitions ou interprétations:
« (…) Est libre celui ou celle qui est prêt à perdre et à prendre des risques. Est libre celui ou celle qui n’a pas peur, ou du moins qui a surmonté ses peurs (…) Ensuite, chacun peut s’imaginer différent de ce qu’il est et prendre les moyens pour le devenir, s’il le veut. Tout comme il est libre de décider de ne rien changer. Chacun demeure responsable de ses choix. Être libre, en effet, c’est être responsable. Voilà pourquoi la liberte est une exigence qui se mérite à chaque instant.»
Je trouve cette réflexion tellement pertinente, et inspirante.
Alors que tellement (trop?) de gens associent systématiquement «liberté» à «déresponsabilisation» ou «égoïsme»… je préfère sa vision à lui, toute difficile à assumer soit-elle. À grands privilèges, grandes responsabilités?!?

Perspective

En faisant des recherches pour un petit mandat récemment, je suis tombée sur une citation qui m’a bien fait rigoler:
«Téléscope: instrument inventé par les étoiles pour regarder notre œil» (H. Bailly-Basin, artiste français).
C’est le genre d’affirmation légère, plutôt farfelue, qui, quand on y réfléchit un peu, nous ouvre tout un monde de possibilités et d’images spontanées, non?
En tous cas moi, ça le fait! Et j’adore ce genre de stimulation mentale.

Citation

« La plume est la langue de l’âme ».
C’est joli, non?
C’est Miguel de Cervantes -l’auteur du célèbre Don Quichotte-, qui l’a dit!
(et moi, je le sais car c’est Renaud-Bray qui me l’a répété).
Je sais que c’est un peu commercial et même quétaine, ce genre de carte-citation, mais moi, parfois, ça me touche, ça me parle, ça me fait même réfléchir.
Et celle-là, je la trouve belle et tellement représentative de ce que je ressens.
Dans mon très profond. Bon!
Sauf que, contrairement à l’habitude, je dois donc conclure avoir la « langue » fatiguée (à terre?!?), ce soir, car là s’arrête apparemment mon inspiration…

Cause Celeb

Certaines lectures nous font l’effet d’une bonne brise d’été légère et rafraîchissante, nous touchent droit au coeur, nous laissant un peu sonnés ou nous font voyager et découvrir de nouveaux horizons. D’autres encore, nous assomment littéralement, comme un énergique coup de pelle (de métal) en plein visage. D’autres enfin, nous font l’effet de retrouver subitement un ancien ami, intéressant et rigolo à souhait, le temps d’une soirée. Les livres d’Helen Fielding font partie de cette dernière catégorie.
Pour vous situer, au besoin, HF est l’auteur des désormais célèbres « Bridget Jones’s Diary » et la suite, « The Edge of Reason ». Petite précision importante: je parle ici des livres, et non des films. Les livres sont très différents, beaucoup plus complets, bien sûr, plus étoffés et surtout plus drôles (bis, bis, bis… surtout dans le cas du deuxième!).
HF a une écriture très vivante, très visuelle et humoristique. Un humour très British, ironique et dérisoire à souhait. Moi, j’adore! Elle fait partie des quelques auteurs que j’ai GRAND plaisir à lire dans sa langue d’origine. Comme elle est très visuelle, c’est d’ailleurs là que réside une grande partie du plaisir, à savoir je dois constamment lire « à-haute-voix-dans-ma-tête » (et parfois même, inconsciemment… à haute voix tout court), ce qui me permet alors de bien saisir ses propos et surtout les nuances, les subtilités de langage.
Le monde de HF, c’est celui des relations humaines, avec toute leur complexité. Les rapports entre femmes (collègues, amies, rivales, mères, filles), les rapports entre hommes et femmes -comment et surtout pourquoi s’en passer?!?- et même les rapports avec soi-même. Je pense qu’elle intéresse et rejoint principalement les femmes, mais je serais curieuse d’avoir l’opinion d’un homme ayant lu un de ses livres.
Elle fait beaucoup de références, de comparaisons aussi farfelues que drôles, et qui me rejoignent tout à fait. En fait, des fois, j’ai l’impression de la connaître, ou vice-versa.
Pour m’en être délectée tout au long, j’ai maintenant cherché quelques exemples pour illustrer son écriture. Mais bien sûr, à moins de me retaper tout le bouquin que je viens tout juste de terminer, je n’ai pas retrouvé ceux que je cherchais. En voici quelques-uns, triés sur le volet. En racontant une conversation qu’elle a avec son complexe chum-qui-ne-l’est-pas-vraiment, l’héroïne lui a répondu: « … So you’ve fallen in love with me but you’re not in love with me, so while you were falling, you sort of swerved off and landed in something else?!?… ». Dans un tout autre ordre d’idée, un docteur qui travaille avec elle en Afrique décrit ainsi une accolade d’adieu avec un soldat, en plein milieu d’un territoire en guerre: « …Any second now, we’ll be swapping addresses (…) If this goes on much longer, I’ll be bearing this man’s child and washing his socks… ». Un petit dernier, au risque de passer pour une « clown-obsessed », où elle décrit l’allure physique et très caractéristique d’un général africain:  » (…) he was wearing his dark-green uniform instead of djellaba, but he still sported the Blues Brothers sunglasses and Coco the Clown hairdo… ».
Dans Cause Celeb, elle joint l’utile à l’agréable, je dirais, ajoutant un peu de chair autour de l’os. La principale protagoniste partage avec nous quelques années de sa vie, soit celles passées à Londres avec dans le monde très superficiel de la pub, de l’édition et du vedettariat et celles, à tout l’inverse, qu’elle ira passer à aider les gens dans le besoin en Afrique. Aux moments drôles, romantiques, cyniques s’ajoutent donc une autre dimension, celle de l’humanisme avec un grand « H ». Les drames y sont beaucoup plus percutants et touchants, par conséquent et la réalité mise dans une toute autre perspective. À mon avis, un plus. Ou c’est simplement différent… en tous cas moi j’ai bien aimé.
Bon, il y a toujours les moments où je me suis donc esclaffée, toute seule, en plein wagon de métro, à la lecture d’un passage, mais puis-je vraiment le lui reprocher??? I don’t think so!
Publié en 1994, aux Éditions Picador.

Les positions de Benoit XVI

J’ai lu récemment dans un magazine (l’Actualité, je crois) que le nouveau Pape, Benoît XVI, venait officiellement de prendre position et de se prononcer sur diverses réalités de notre société.
Apparemment, il est -tout comme son prédécesseur, d’ailleurs- CONTRE la fécondation assistée et l’avortement, CONTRE l’euthanasie, CONTRE l’homosexualité (je me demande encore comment on peut s’affirmer «contre» une partie de l’identité d’une personne, mais bon! visiblement, qu’est-ce que je connais là-dedans et surtout, de quoi j’me mêle!?!). Enfin, il est apparemment aussi CONTRE les préservatifs. Hmmmm.
Là, vraiment, c’est n’importe quoi, me suis-je dit, choquée, dépassée.
Puis, en y repensant bien, je me suis calmée et réconfortée en me disant que ce n’était que normal, au fond, puisqu’il est probablement aussi CONTRE les mts et le sida. Ça doit donc s’annuler, non?!?
Amen…