Catégorie : Interessant

A love song for Bobby Long

À la lecture de la pochette, on devine ce qui va arriver. À la fin du film, on le confirme. Vous savez quoi? C’est bien ainsi! Parce que ce n’est pas un thriller, ni un suspense. C’est un petit film tout en douceur sur les liens de sang, d’amitié et d’amour.
J’aime beaucoup John Travolta. Je le trouve bon comédien, amusant, sympathique, attachant. J’aime aussi beaucoup Scarlett Johansson. Elle est talentueuse, avec une présence et une beauté qui lui sont propres. Vous direz que je suis un peu facile dans mes liens si vous voulez… n’empêche, je me suis dit qu’un film mettant en vedette ces deux personnes serait à tout le moins intéressant. Et j’avais raison! (et/ou c’est une coïncidence, que sais-je moi!?!).
L’histoire d’une jeune femme dont la mère, absente depuis plusieurs années, meurt en lui laissant sa maison, ainsi qu’à deux de ses anciens amis proches (apparemment). Se développera alors une drôle de relation, un mélange de jalousie postume, de découverte, de confiance et d’amitié naissantes. Et de bien d’autres choses, comme on s’en doute.
Une fois de plus, je ne vous raconterai pas la fin, parce qu’elle est donc prévisible et que ce n’est pas plus mal. C’est une jolie histoire. Un film tendre et touchant, mais sans plus. Pas de grandes surprises, des images on ne peut plus simples -mais somme toute jolies- de la Nouvelle-Orléans. En fait, on voit plutôt la version « décor intérieur » de cet état, pour la majeure partie du film! Mais la longue scène du début, où Travolta traverse presque l’État au complet, à pieds, est vraiment belle et nous montre plusieurs jolies maisons et paysages typiques (tels qu’on les imagine, d’ailleurs, quand on n’y est jamais allée!).
La mise en scène est très classique. L’intérêt premier résidant, comme j’en faisais mention, dans les acteurs et les personnages qu’ils jouent (leurs prestations). Leurs simplicité (dans tous les sens du terme), leur côté authentique, leurs vies sobres mais remplies d’émotions (les vraies!), de musique et de rapports humains.
Réal.: Shainee Gabel, É.U., 2004.

Ils se marierent et eurent beaucoup d’enfants

Le petit dernier de Yvan Attal, le mettant à nouveau en vedette, aux côtés de sa chérie, Charlotte Gainsbourg. Apparemment leur façon de faire maintenant. Selon ses propres aveux, il (lui) est toujours plus agréable de jouer avec des gens qu’il aime, parce que c’est plus vrai et que comme c’est généralement un projet difficile, de longue haleine, que de faire un film, c’est formidable d’être entouré de ces personnes.
Un film intéressant à plusieurs niveaux, mais qui manque un peu de crédibilité ici et là. Intéressant par son histoire, celle d’un couple (avec un enfant) en apparence tout ce qu’il y a de plus normal et de plus fonctionnel et qui, en réalité, vit les mêmes difficultés ou remises questions que la majorité des couples. Ce couple, c’est bien sûr Yvan et Charlotte. C’est d’ailleurs le premier point fort du film: on croit à cette relation, on sent que, malgré tout, ils s’aiment vraiment. D’ailleurs, les deux sont très convaincants dans leurs rôles respectifs. Je dois même avouer, moi qui ne l’aime pas beaucoup comme actrice habituellement, avoir trouvé Charlotte d’une sobriété et d’une justesse étonnantes.
Autour d’eux, on fait la connaissance de Géraldine, une copine de Charlotte mais surtout de deux amis du couple, joués par Alain Chabat et Alain Cohen. C’est là où, à mon sens, on perd un peu en crédibilité. Comme dirait mon papa-chéri, dans le cas de Cohen, qui joue un tombeur incroyable (au sens littéral: on n’y croit pas du tout!) et sans repos: il s’agit visiblement d’un «miscasting». Un homme presque harcelé par la gent féminine, tout ce qu’elle a de plus beau et de plus sexy. La beauté est invisible pour les yeux, peut-être, mais il ne faudrait tout de même pas exagérer! Cet homme n’est vraiment pas beau. Pas du tout! Et comme en plus, comme il est tout à fait macho et quelque peu déplacé… difficile d’y croire. Les jolies filles ne peuvent pas TOUTES être des grosses tartes, quand même!?! Enfin…!
J’ai bien aimé les scènes imaginées, anticipées (celle de la séparation, celle de l’ascenseur). J’ai moins aimé le méga trip de bouffe, qui m’apparait bien irréel et limite agressant. Pas très sexy non plus. Question de goût, ça doit!
J’ai apprécié que l’histoire soit assez réaliste. Qu’elle nous montre de façon plutôt froide ou banale, disons, que le fait d’être en couple, le fait d’aimer quelqu’un ne rend pas la vie magique et surtout, ne nous empêche pas de connaître -ensemble et chacun de notre côté- des hauts et des bas. Que la vie n’est jamais parfaite et que le fait d’être dans une relation stable ne nous rend pas complètement insensible aux autres, ni à de possibles attirances. Mais qu’au fond, nous faisons simplement des choix et nous les assumons, ou non.
Finalement, la trame musicale est très bonne, rythmée et puissante. Signée (entre autres) par Radiohead et Velvet Underground.
Scénario, réalisation (et rôle principal): Yvan Attal, France 2005.

La Baie des fromages (anecdote complementaire)

En passant devant cet établissement (qui fit l’objet d’un précédent billet sur ce carnet) plus tôt ce soir, j’ai remarqué deux petits détails qui m’avaient apparemment échappé jusqu’ici, et que j’ai eu envie (et/ou cru bon) de partager ici…
1) Sur le panneau rétro-éclairé de gauche, au dessus de la porte, est indiqué «La Baie des fromages CANADA» (et ce sont tous, on se rappelle -ou non!- des spécialités italiennes…);
2) Sur ce même panneau, se trouve également le dessin (pas très réussi, d’ailleurs!) d’un grand palmier vert. Sûrement pour illustrer les fromages… et/ou le Canada!

Le gout du bonheur (trilogie)

Marie Laberge est l’Écrivaine des Sentiments. Des vrais! Ceux que l’on ressent, ceux que l’on exprime -bien ou mal-, ceux qu’on ne peut exprimer, les «refoulés» (et elle le fait alors à notre place et de façon magistrale). J’ai rarement lu des histoires aussi intenses à ce chapitre. Elle emprunte aussi au théâtre, probablement ce qui ajoute au côté réaliste et vivant de ses romans. J’aime vraiment beaucoup cette talentueuse écrivaine, à la plume assez inspirée, très visuelle, très très intense. Peu ou pas de chance de tomber sur un sujet léger, ou traité avec légèreté. Ici, on parle des VRAIES affaires. En long et en large. (D’ailleurs, elle doit achever sa sabbatique, non?!?! À suivre!)
Avec le 1er livre de cette trilogie, «Gabrielle», elle avait ouvert le bal, elle avait mis la table et campé ses nombreux et non moins intéressants personnages. Une histoire d’amour et de famille dans le Québec des années 30. Toute une génération (deux, en fait) remplie de personnages attachants et colorés, qui ont souvent la vie dure et caractéristique de ce cette période, aux destins et aux valeurs très différents. Elle nous laissait sur un drame, certes, mais aussi avec une ouverture sur ce grand petit monde qu’elle venait de créer: les enfants de cette famille (ceux de Gabrielle). Dans le 2e, «Adélaïde», c’est ce que l’on suit donc. Et pour le suivre, on le suit. Tout juste si on n’y prend pas part! Avec comme point central cette jeune femme sauvage et intègre (Adélaïde), la fille de Gabrielle. Et autour d’elle, ses frères et sœurs, son père, ses cousines, ses tantes, ses amis, connaissances, ses amours aussi. Et le beau Nick. Sur fond de 2e Guerre mondiale.
J’ai mis beaucoup de temps à embarquer dans «Gabrielle», mais une fois fait, je l’ai littéralement dévoré et me suis retrouvée en arrêt forcé et en suspens, attendant la parution du second. Sûrement un très bon coup de marketing, mais un petit peu frustrant quand même pour le lecteur, il m’a semblé. «Adélaïde», c’est à se demander si je l’ai effectivement lu?, tellement j’y ai plongé pour en ressortir -à de rares et courtes occasions- me permettant de travailler, me ravitailler, et dormir un peu. Au cas où vous ne l’auriez pas lu, je ne vous raconterai pas la fin, mais je suis obligée de préciser que, comme ma copine Sophie P, si j’avais rencontré Marie Laberge dans les jours suivant la fin de ma lecture… j’eus été obligée de l’insulter avec véhémence (parce que je suis contre la violence et que je n’aurais donc pas pu la taper! Mais l’envie m’aurait habitée quand même…ok!, j’exagère!). Mais quelle espèce de fin plate, VRAIMENT trop plate, qu’on voyait venir en se disant «elle ne nous ferait pas ça, elle ne nous ferait JAMAIS ça, voyons!?!», une fin sur-dramatique et décevante. Probablement suis-je un peu intense moi-même?, et qu’il s’agit plus d’une déception personnelle???… Enfin, que de frustration, bon!
«Florent», la suite et fin, j’ai eu longtemps envie de le bouder, mais comme ce n’est pas dans ma nature, j’ai (encore) attendu jusqu’à novembre de la même année et me le suis procuré. Mais j’ai certainement été trop éprouvée par le précédent, ou alors le dernier n’était pas à la hauteur des deux autres. Peu importe, j’ai décroché et je ne l’ai même pas terminé. Mais ma copine Martine (qui raconte si bien!) m’a résumé la chose. Et je l’en remercie encore, en passant. Moi, je n’avais plus envie. Plate, hein? Apparemment, ça arrive. Et cela n’enlève rien à l’ensemble de l’œuvre et aux grands moments qu’elle m’a fait vivre…
Aux Éditions du Boréal, Gabriel en 2000, Adélaïde en avril et Florent en novembre 2001.

Le liseur

Un bon récit sur le surexploité sujet de la 2e guerre mondiale et tout ce qui s’y rattache de près ou de loin. Dans le cas présent, c’est bien écrit (ou en tous cas, si je me fie à la traduction -mea culpa!) et le récit est amené tout doucement, tout simplement, avec une force lente mais sûre. L’ensemble reste plutôt froid. Probablement à la façon d’un spectateur devant un tel récit. Et un peu à l’image des principaux personnages.
Le livre raconte l’histoire d’un jeune adolescent étudiant qui fait la rencontre (marquante) d’une femme dans la trentaine, en apparence plutôt banale. S’installe entre eux une drôle de relation, que le livre raconte. Et ils se perdent un bon jour pour se retrouver, plusieurs années plus tard, dans des circonstances pour le moins différentes. Et difficiles, tant pour l’un que pour l’autre. Une histoire de découverte, de sexualité, d’amour aussi. Qui parle des différences d’âge et de réalité sociale. De présent, mais aussi et surtout de passé… et de ses répercussions. Une histoire très touchante, on s’en doute un peu.
On entre dans le livre comme sur la pointe des pieds, on le traverse de la même façon, en s’attardant de plus en plus, et on en ressort les pieds biens à plat et la démarche un peu lourde. C’est la meilleure façon que j’ai trouvée pour l’expliquer (s’cusez-là!).
Et une fois de plus, je remercie Dr Sophie pour sa référence!
De Bernhard Schlink, aux éditions Gallimard, 1996.