Lire cette jeune et très allumée écrivaine est pour moi un grand moment de plaisir. Chaque fois!
Quand je lis Amélie, j’ai l’impression d’être en territoire très familier. Un peu comme si elle ne s’adressait qu’à moi, ou alors comme si son écriture m’était si proche que je pourrais moi-même, parfois, en être l’auteur. C’est bizarre, c’est difficile à expliquer mais en gros, ça ressemble à peu près à ça!
Biographie de la faim a ceci de très intéressant que c’est comme un long «coq à l’âne», du début à la fin. Coq à l’âne au sens d’enchevêtrement des idées parfois un peu large, disons. Mais tout est logiquement et même factuellement relié, et on ne s’y perd pas. On se laisse guider à travers le récit. C’est diversifié, c’est coloré, c’est rempli de petites histoires intéressantes. Et pas banales, ça non!, mais traité bien simplement.
Un peu difficile à résumer, en fait. Partant de la prémisse que la faim est universelle, qu’elle revêt plusieurs formes, dont le manque de celle-ci, qui n’en est pas la moindre. Que chacune de ses formes comporte des conséquences pour ceux et celles qui la vivent et est à l’origine de plusieurs comportements. On nous raconte donc les faims de l’auteur/personnage principal, à travers ses différents voyages, lieux de résidence, pays d’adoption et ses expériences. À travers les âges, aussi. De la jeune enfant à la jeune adulte. En gros, c’est ça! Mais alors là en très, très gros!
C’est certainement son style libre, éclaté, vif qui me rejoint le plus. Avec son humour, qui me procure régulièrement un joyeux et libérateur fou rire (le seul hic étant quand ça m’arrive en pleine heure de pointe, dans le métro… passons!). Le choix des mots, en apparence si simple, les formulations de ses énoncés et de ses phrases sont rythmées et chaque fois tellement porteuses d’images. Les propos ou les thèmes sont souvent un peu lourds et même difficiles, mais la légèreté et le cynisme avec lesquels ils sont traités désamorcent chaque fois le tout, pour nous laisser l’essentiel, l’imagination et la folie derrière ceux-ci.
Un livre d’une profondeur nouvelle, m’a-t-il semblé, mais avec toute son énergie habituelle et sa façon d’expliquer et d’exprimer les choses qui lui est si propre (et si formidable). Moi, j’adore!
Amélie Nothomb, Éditions Albin Michel, France, 2004.
Biographie de la faim
categories: De mes yeux lu, Inconditionnel
Je dois avouer que je suis une grande fan d’A. N., j’ai lu tous ses livres et j’attends Acide Sulfurique avec impatience!
Vanille