Malgré les critiques fort peu élogieuses qui avaient suivi la sortie du film et parce que je suis (à date) amateure des films de Sofia Coppola… j’étais vraiment intriguée par celui-ci. Que je me suis loué récemment avec ma copine de voisine. Un très bon exemple de film voulant «qu’à deux, c’est mieux»!
Le mot qui résume le mieux mon sentiment général suite au visionnement est la perplexité.
D’abord un beau gros «trip de filles», c’est sûr. Beaucoup de copieuses victuailles, beaucoup de tissus, de robes et de chaussures, beaucoup de luxe et de magnifiques couleurs… c’est cousu d’excès de toutes sortes. Certainement à l’image du personnage historique et du style de vie qu’elle a mené… menant à la tragique fin que l’on connait et qui est absente du long métrage, d’ailleurs.
Il n’y a pas ou peu d’histoire, et le montage est plutôt décousu. Le film commence au moment où Marie Antoinette quitte l’Autriche pour épouser Louis XVI, son difficile mariage jusqu’à sa nomination en tant que reine jusqu’à sa déchéance. Il y a plusieurs longueurs, trop peu d’action et de dialogues à mon goût personnel. Soit on aurait pu faire un document beaucoup plus intéressant en moitié moins de temps, soit on aurait pu y ajouter de l’étoffe, disons!?! Je ne sais pas trop, en fait. D’où mon sentiment général.
La musique, très actuelle, très rythmée et techno est surprenante et parfois déstabilisante par opposition au sujet, certaines coiffures et tenues tranchent également par leur style contemporain versus la période dépeinte et jouent parfois sur les deux tableaux (le manque de réalisme pour l’époque et la très bonne reconstitution historique). Des articles on ne peut plus actuels se retrouvent aussi dans certaines scènes. On se demande si c’est, à nouveau, juste «un trip de fille» ou s’il y a une quelconque subtilité ou un obscur parallèle sous-jacent? Mais à nouveau, pas de réponse!
Kirsten Dunst est assez cconvaincante, mais je n’arrive pas à savoir si l’inégalité que m’a inspiré son jeu doit être associée à Marie Antoinette et son caractère ou à sa prestation d’actrice.
Au final, je suis quand même contente de l’avoir vu. La caméra est vraiment magnifique, et c’est fabuleux de se retrouver ainsi, l’espace de tout un film, dans l’extraordinaire endroit où s’est réellement déroulé l’histoire: le somptueux Château de Versailles.
D’ailleurs je terminerais en disant que rien que pour Versailles, ça vaut le coup. Si on n’y est jamais allé c’est vraiment magnifique à découvrir et si on en a fait le tour, c’est d’autant plus agréable et intéressant.
En fait j’exagère un peu: l’idée de raconter cette histoire, par une réalisatrice américaine de talent, en 2006 et avec les moyens actuels aussi est intéressante…
Réal.: Sofia Coppola, É.U., 2006.
Catégorie : Petite deception
Venise-en-Québec
J’ai vu cette pièce (la dernière de la saison) il y a quelques semaines déjà.
Mais j’avoue avoir eu -et encore, d’ailleurs- de la difficulté à en parler.
Parce que j’en suis ressortie tellement mitigée… La pièce m’a sidérée autant qu’elle m’a surprise, m’a fait rire autant qu’elle m’a un peu «agressée» (par la véhémence et le niveau de volume dans lequel sont prononcées les répliques), m’a stupéfaite autant qu’elle m’a, à certains moments, intéressée.
D’abord, les comédiens sont tous très bons. Christian Bégin, Violette Chauveau, Simone Chevalot, Yvon Dubé, Mathieu Gosselin, Johanne Haberlin, Michel Lavoie, Daniel Rousse… mais surtout, surtout, Vincent Bilodeau. Quel rôle intense, «heavy», même, pas très flatteur en fait mais ô combien rendu d’extraordinaire façon. Chapeau à ce formidable comédien, vraiment! Il y avait longtemps que j’avais eu le bonheur de le voir au théâtre, d’ailleurs.
Le décor et la mise en scène sont carrément surréalistes, comme le propos. Ou les propos. Que je serais bien en peine de rapporter ici! En gros, ça parle d’un homme qui débarque par un malencontreux hasard (mais qui n’en est peut-être pas un, finalement) dans cet inimaginable coin de pays, ce «trou» (dans tous les sens du terme, puisqu’il s’agit d’un genre de «mini-putt» géant…). Et là, ça crie, ça dérisionne, ça fabule et ça dégénère dans tous les sens. Et ça se relance, à qui mieux-mieux (ou pire-pire!?!).
Je pense que je n’ai pas vraiment réussi à capter l’essentiel de l’histoire. Moi je le vois comme une pseudo-fable sur cet endroit qui est probablement assez féérique (en réalité). Qui se réfère aussi à la confiance, la fierté, la peur et la vision des gens qui y habitent, ce qui peut certainement être extrapolé à l’ensemble d’un peuple, dans la vraie vie. Mais bon… je dois m’arrêter ici! (faute de pouvoir développer davantage, bien honnêtement et humblement).
Certainement tout un exercice de style et d’originalité. Au sens d’unique et de singulier.
Au Théâtre d’Aujourd’hui, texte de Olivier Choinière, mise en scène de Jean-Frédéric Messier.
Peindre ou faire l’amour
Un autre film issu de ma cuvée 2005 du FNC. Dont le synopsis m’avait intriguée, et la liste des comédiens vraiment intéressée.
Avec de formidables comédiens-nes dans les rôles principaux: Sabine Azéma, Daniel Auteuil, Sergi Lopez. Ce dernier y est vraiment très bon, comme toujours. Cette fois-ci même un peu surprenant, dans le (convaincant) rôle d’un maire aveugle. Les deux autres sont également crédibles, mais j’ai trouvé leur jeu un peu convenu, disons. Ou ce sont leurs personnages respectifs qui le sont, peut-être?
L’histoire d’un couple dans la 50aine, à l’aube de la retraite, qui décide de s’acheter une (ô combien magnifique) demeure à la campagne, afin de profiter de la vie. Et d’eux-mêmes, ainsi que des voisins et de plusieurs autres personnes, puis-je ajouter.
Un drôle de scénario. Au sens de bizarre. Un film qui parle d’échangisme, sans vraiment l’assumer, on dirait. Une sensualité décevante, une atmosphère étrange et ambiguë. On reste en surface, malgré l’intensité apparente des situations. Les dialogues sont intéressants et l’intérêt est maintenu. On demeure curieux, on veut savoir où tout cela va mener. Et même si l’issue m’a -personnellement- déçue.
Les paysages et le décor sont vraiment superbes. On a envie d’y être, ne serait-ce qu’en simple touriste. En fait, c’est ce qui s’est passé pour moi: je ne suis pas vraiment entrée dans l’histoire. Je suis demeurée simple spectatrice, de l’extérieur.
Et en fait, c’était peut-être ça un peu le pari: parler d’un sujet si chaud, si intense, mais de façon très classique et même un peu froide? Si oui, mission accomplie!
Réal.: Arnaud et Jean-Marie Larrieu, France, 2005.
Where the truth lies
Le dernier film de ce réalisateur que j’affectionne particulièrement.
Cette fois-ci, par contre, j’ai été un peu déçue. Pour la première fois, en fait, si ma mémoire est bonne.
Je n’y ai pas retrouvé sa touche habituelle ou sa signature, disons. Empreinte d’une certaine singularité, d’un certain trouble, d’une intensité palpable et dérangeante. Cette fois-ci, l’ensemble est plus convenu, plus traditionnel. Pas le même mélange de malaise, d’ambiguïté et de mystère diffus auquel il nous a habitué.
L’histoire d’un tandem de comédiens qui ont connu leurs heures de gloire aux États-Unis dans les années 1950 et qui font l’objet d’un projet de biographie mené par une jeune journaliste et admiratrice de longue date. La jeune femme s’intéresse particulièrement à un meurtre non résolu qui a eu lieu dans la suite d’hotel des comédiens.
Un scénario intéressant, mais avec certaines longueurs. Le rythme n’est pas constant et certains passages ou événements m’ont fait décrocher un peu. Pas autant de finesse dans le traitement ou le montage. La période est bien reconstituée.
Les comédiens sont bons, mais sans plus. Ils rendent bien leurs personnages, sont crédibles mais on a l’impression qu’ils sont restés en surface dans leur jeu. Avec Kevin Bacon, Colin Firth (le duo de comédiens) et Alison Lohman (la journaliste).
Réal.: Atom Egoyan, Canda, 2005.
Cache
Un autre film sorti tout droit du FNC en octobre dernier. Un film très attendu, dont j’avais entendu beaucoup de bien et qu’on avait même qualifié d’incontournable (petit clin d’oeil à Julie, ici, ma complice cinoche par excellence!!!).
D’où une partie de ma déception, probablement, soit de grandes attentes. Mais pas seulement. En fait, pour être très honnête et probablement fort humble (au sens d’amateure, je veux dire), je dois avouer être vraiment restée sur ma faim. Et sur la fin. À savoir, avec un sentiment de m’être endormie et d’avoir manqué les 40 (apparemment essentielles) dernières minutes du film. J’exagère un peu, mais ça, on le savait déjà!
Un film intéressant, certes, et qui nous tient/nous intrigue du début à la fin. Avec de très bon comédiens dans les rôles-titres, soient Daniel Auteuil (mais qui en fait un peu trop, à mon goût) et la belle Juliette Binoche (très juste), dans les rôles respectifs d’un intellectuel animant une émission de télé et d’une libraire, conjoints et parents d’un jeune garçon. Ils se mettent à recevoir de troublantes cassettes montrant essentiellement l’extérieur de leur maison familiale, puis des dessins mystérieux et même quelque peu lugubres.
Un film qui aborde le thème de la culpabilité, à travers celui de la violence, mais dont je n’ai pas trop saisi le chemin emprunté ou alors, la démonstration, disons. Comme si tout ce qui est suggéré, ou latent, se révèle en fait bien peu consistant versus ce que l’on présageait. Ou alors je suis trop entourée de cette même violence, je m’y suis fait et j’en suis maintenant sinon indifférente peut-être blasée?!? (j’espère que non!).
Les dialogues sont bons, le traitement est simple, la caméra complice de la tension et de l’intrigue. Mais à nouveau, comme un certain manque de conviction.
Reste que nous sommes ressorties de la projection pleines de questions, dérangées, troublées, même. Mais non sans une certaine appréciation, donc.
Réal.: Michael Haneke, France/Autriche/Allemagne/Italie, 2005.