J’ai vu ce film avec ma super complice de cinéma, Julie, il y a quelque temps déjà, au superbe ExCentris. Nous avions une bonne idée de ce à quoi nous devions nous attendre, mais quand même, impossible de s’y préparer à l’avance. Percutant. Vraiment.
Un très beau film, mais également très intense et difficile. Un film qui parle de l’amour mais surtout de la peine la suivant ou causée par celle-ci, de la déchirure, de la douleur pure et vive. De la désillusion aussi, qui en découle souvent.
Un film tourné très simplement, à la dure, pas très loin du documentaire dans le traitement et la l’authenticité. Avec une atmosphère presque hallucinante, qui rend de façon aussi juste que réaliste l’histoire et les événements. On est assis sur le bout des fesses, et on les tient serrées (malgré nous), presque tout le long.
Un scénario très touchant qui part de la vie d’un écorché vif, qui rencontre une femme à une croisée de chemins dans sa propre destinée. Deux êtres d’une fragilité et en même temps d’une force incroyables. C’est leur histoire, commune et séparée, leur destins apparemment inchangeables et incontournables. Mais qu’est-ce qu’on aimerait intervenir, changer le cours du récit, des événements. C’est une belle histoire aussi, celle d’un amour (possible ou non), celle de l’espoir sans cesse renouvelé, celle du courage et de la détermination, plus forts que tout. Ou alors, c’est celle de la détresse sans fond, du découragement et de l’abandon, quand on a plus rien à perdre. Mais moi, je préfère la première version… celle qui a beaucoup avoir avec l’instinct de survie.
Les comédiens, que je ne connaissais pas bien, sont criants (dans tous les sens du terme) de justesse, de vérité, d’intégrité, à l’image de leurs rôles. Des prestations fantastiques.
Un film dont on ne ressort pas intact, pour sûr, mais qui nous affecte tout autant qu’il nous questionne et nous permet d’apprécier, selon!, la vie et ce qu’elle nous apporte. Seuls les films allemands ou des pays de l’est me procurent de tels sentiments, en fait. Et c’est probablement pourquoi je les apprécie autant.
Parce qu’on est touchés, bouleversés, mais on se sent en vie… et on ressent tout à coup l’urgence d’en tirer le maximum, là, maintenant. Je sais, je sais. Je suis moi-même une intense et une exaltée. Et c’est très bien ainsi, dois-je ajouter!
La trame musicale était vraiment bonne et à nouveau, percutante. De la musique vraiment collée au récit, bouleversante et très intense. On passe de la musique d’inspiration orientale, turque à Talk Talk (remake), Sisters of mercy et Dépêche Mode.
La «narration» visuelle -et musicale- est assurée par un petit groupe de musique avec chanteuse qui nous accompagne, à différents moments ou étapes du film, assurant ainsi un pont entre les événements. C’est, tour à tour, suprenant, drôle, joli, convenu puis charmant et finalement, définitif. Intéressant.
Réal.: Fatih Akin, Allemagne/Turquie, 2004.

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