C’est le récit tiré de la vie de Ramón Sampedro, un espagnol qui passa 28 ans de sa vie cloué à son lit, suite à une mauvaise chute qui le laissa tétraplégique, en attendant et réclamant de toutes ses forces le droit au suicide assisté (de façon légale), puisqu’il ne pouvait vraisemblablement le faire lui-même. Il entama un long combat juridique pour lui-même, mais aussi pour aider tous ceux qui souffrent comme lui, sans issue possible, et choisissent de mourir. «La vie est un droit, pas une obligation. Comme la mort.», dira-t-il.
Un film, ou plutôt un hymne à la liberté totale et inconditionnelle, celle de vivre ou d’arrêter de vivre, dans la dignité, quand cette vie m’a plus de sens ou de signification propre.
Un hymne tout en douceur et en humanité. Qui ne prend pas partie mais qui raconte une histoire vraie, difficile et touchante, de magnifique façon. Les images sont belles à pleurer (pas seulement les images, soit dit en passant…!). La musique vient envelopper le récit et les paysages comme une brise toute chaude au retour de l’été.
Tous les acteurs sont formidables, criants de vérité et de simplicité. Ici, pas de chichi, pas de flafla, tout est dit simplement, ou à travers le regard. Bien sûr, j’ai une mention toute spéciale pour Ramón, le personnage principal joué par Javier Bardem (magistral), mais aussi pour son neveu et sa belle-soeur qui sont tellement vrais et émouvants.
Amant de la musique et de la poésie, ses seuls refuges, Ramón voyage dorénavant à travers celles-ci, nous entraînant avec lui. Le rythme lent, presqu’engourdi, un peu à l’image (obligée) du principal protagoniste, nous mène doucement à travers le film, comme la douloureuse mais obligatoire réflexion qu’il suscite sur ce grave débat.
J’ai beaucoup aimé qu’on ne juge pas, en nous présentant tous les déchirants côtés d’une si complexe médaille, si je peux m’exprimer ainsi. Personne n’a tort ni raison, chacun a une opinion et/ou respecte simplement celle de l’autre. Ou s’oppose, s’insurge, au nom de l’amour ou de la vie même. Peu importe en fait, ça nous fait réfléchir. Et c’est vraiment déchirant, bouleversant.
Réal.: Alejandro Amenábar, France/Espagne/Italie, 2004. C’est également lui qui signe la superbe musique et l’adaptation cinématographique de l’histoire.

2 Comments on Mar Adentro (La mer intérieure)

  1. John Malkovich (Malkovich ? Malkovich ! Malkovich…) dit de Javier Bardem qu’il est le meilleur acteur europ

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