Un autre film que je voulais voir depuis longtemps. Car j’en avais entendu beaucoup de bien mais que, surtout, je savais que, quoique dur/difficile, le sujet et le traitement n’étaient pas trop «fuckés» (quoique, on s’entend, rien de bien léger…). Une nouvelle approche pour ce réalisateur, donc, en quelque sorte.
Le rythme du film est vraiment intéressant. Un certain engourdissement, au départ, parmi et malgré des événements plutôt impressionnants et dérangeants. Une progression dans ce rythme qui colle bien à celle de l’intrigue et du récit. Un montage très sobre, à l’efficacité inversement proportionnelle. Les plans sont très percutants, nous amenant totalement dans l’action et dans cette violence qui est, on s’en doute, omniprésente.
C’est l’histoire de Tom Stall, propriétaire d’un «diner» dans sa petite ville tranquille, qui se fait attaquer un jour et qui réagit de troublante et violente façon. Qualifié de héros local par sa communauté qui se tient derrière lui, il aura la visite d’un malfrat venu de Philadelphie, qui le prend apparemment pour quelqu’un d’autre.
Les comédiens sont vraiment très bons. De Viggo Mortensen (Ton Stall), dans le rôle principal, sa femme, Edie, jouée par Maria Bello jusqu’à un certain dénommé Fogarty, interprété par le formidable Ed Harris. Sans oublier -désolée!, j’allais effectivement le faire malgré moi!- la très bonne prestation de Ashton Holmes, dans un premier rôle d’une telle importance (qui joue Jack, le fils de Tom). Même William Hurt, qui n’a pas un grand rôle au sens de «minutes à l’écran», mais qui en a tout un, au sens d’impact et d’importance de celui-ci. Aussi surprenant que déroutant, cela dit.
Un film sur la nature humaine, les travers et les traits fondamentaux qui nous caractérisent. Un sujet dur, difficile, qui aborde donc le thème (qui l’est tout autant) de la violence et des conséquences de celle-ci dans notre vie, celle des autres ainsi que notre quotidien. L’histoire d’un homme et de sa vie très personnelle, mais qui peut également s’étendre et être extrapolée à la nôtre, au fond, et pourrait devenir presque anecdotique en ce sens.
C’est également une histoire de confiance, de passé (résolu ou non), de la connaissance que nous avons de chacun, mais aussi et surtout de soi. Est-ce que l’on se connait jamais vraiment, au fond, et est-ce que, malgré les apparences, l’on connait jamais complètement les gens qui nous entourent, même ceux qui sont les plus proches?
Et finalement, est-ce qu’on peut vraiment changer, malgré (ou même avec) toute notre bonne volonté et notre bon vouloir!?! Je considère que le film, tout comme moi, répond plutôt par la négative, avec la nuance -qui est d’une extrême importance- et sur laquelle il nous laisse (la dernière scène) : qu’il y a, assurément, plein de petits changements qui sont possibles, et surtout, qu’il y a toujours de l’espoir. Quand on s’en donne la peine, et la chance.
Réal.: David Cronenburg, É.U., 2005.

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