Avec l’excellent Bill Murray. Qui continue de me surprendre, et de me plaire. Que l’on retrouve cette fois dans un rôle plutôt inhabituel. Mais qu’il rend, à nouveau, de très belle façon. Toujours aussi singulier, et un peu vieilli.
Un film qui tient presque du théâtre, ou plutôt du cinéma contemplatif. Avec de grands silences, de longs plans fixes mais sans être statiques, des questionnements muets, des réflexions qui le sont tout autant.
L’histoire de Don (BM), un éternel tombeur et célibataire, qui reçoit une lettre anonyme lui annonçant qu’il a un fils de 20 ans, qui serait apparemment à sa recherche. Et qui part pour un «road trip», organisé par son très volontaire ami et voisin (Jeffrey Wright), à la recherche de l’ex et mère de cet enfant mais aussi, de la relation perdue qui aura finalement laissé des traces, contre toute attente.
Les personnages sont tous très attachants, particulièrement son voisin et même les nombreux enfants de ce celui-ci. Les dialogues sont courts, simples, mais tellement remplis de sens. Des petits bouts de vie raccolés les uns aux autres. Des moments parfois tendres, parfois touchants, parfois rigolos et même un peu surréalistes.
Un scénario sur la vie, sur les actions que l’on pose et, à l’inverse, les regrets pour ceux que l’on n’a pas posés. Sur l’importance du ici et du maintenant. Sur le but ou les désirs profonds que nous avons et les moyens de les réaliser, avant qu’il soit trop tard. Qui aborde les thèmes de l’amour, de l’engagement, de la filiation. Sur le sens que chacun peut et veut donner à sa propre vie.
Les petites histoires d’amour révolues que le Don revisite sont presque accessoires, en fait. Elles nous racontent, chacune à sa façon, des moments dans sa vie. Et des facettes de Don. À travers de très bonnes comédiennes, dont Frances Conroy, Jessica Lange, Tilda Swinton et Sharon Stone. Assurément, malgré ce qu’il peut penser, Don n’aura laissé aucune d’elle indifférente…
Est-ce que ce n’est pas cela, au fond, que nous désirons tous? Au-delà des accomplissements, des succès, des réussites… De savoir que nous avons fait une différence, que nous avons réussi à (vraiment) toucher des gens qui ont habité notre vie?!?
Réal.: Jim Jarmush, É.U., 2005.
P.S. La trame sonore aussi est très bonne, composée de différentes pièces, anciennes et plus récentes, dont quelques-unes des Greenhornes et de Kulatu Astatke.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *