Loin de moi l’idée de comparer l’un à l’autre, puisque ce serait tout simplement impossible (et inutile!). Mais j’ai eu envie de parler un tout petit peu de ces deux très grands artistes, malheureusement tous deux disparus cette semaine…
Je ne peux non plus prétendre leur rendre un hommage à leur mesure respective. Je n’en ai ni la capacité, ni l’ambition. Je me contenterai donc de petits témoignages très personnels.
Philippe Noiret était un très grand acteur. Issu d’abord du théâtre et adopté ensuite par le cinéma (selon ses propres dires). Avec un tel charisme, une grande prestance, un immense talent et une force tranquille. Mais aussi et surtout, pour moi, une extraordinaire voix. Qui aurait certainement pu, si je l’avais connu, me pousser à bien des bassesses! Avec son regard, son air si particulier, toujours à mi-chemin entre la mélancolie/la tristesse et la bonté d’un Saint-Bernard! (mais prière de n’y voir et n’y entendre que le côté positif/touchant de l’analogie… car ce n’est que ça!).
J’ai repassé un peu sa filmographie pour me rappeler de si beaux et grands moments. Je ne pourrais vraiment dire quel rôle j’ai préféré (c’est incroyable de relire tous les films qu’il a fait, tous les rôles si différents qu’il a joués) et de toute façon je ne les ai pas tous vus, mais je pense pouvoir affirmer que deux de ses personnages m’ont plus spécialement marquée et me resteront longtemps en mémoire: deux personnages tellement opposés, d’ailleurs, soit celui d’Alexandre dans le très original «Alexandre le bienheureux» et celui de Pablo dans le magnifique «Cinéma Paradisio». Par sa justesse, sa sincérité, sa puissance et sa candeur, aussi. Quel grand comédien, ma foi. Qui me manquera beaucoup, mais dont nous avons maintenant la chance d’avoir tant de formidables souvenirs.
Robert Altman, maintenant. Que nous connaissons certainement moins, en tant que personne, de par ses fonctions non pas devant mais derrière la caméra. Mais dont j’aime beaucoup la vision, la caméra, l’œuvre. À nouveau, je suis allée consulter sa filmographie et j’étais stupéfaite par l’ampleur de celle-ci. Je pense même n’avoir pas vu la moitié de celle-ci (mais je me ferai le grand plaisir d’y remédier à loisir). Et j’en garde, assurément, plusieurs coups de cœur.
Pour moi, Altman a officiellement remis sur la carte, comme on dit (ou peut-être réinventé?), le genre chassé-croisé dramatique, mais de façon plus puissante, percutante et intense. Comme avec le très bon «Short Cuts», et aussi l’audacieux «The Player». J’avais beaucoup aimé «Gosford Park», venu longtemps après, film intéressant, astucieux, très fort. Un grand réalisateur, donc. Intemporel, visionnaire, dérangeant (de par ses films, je veux dire). Qui, lui aussi, me manquera beaucoup mais qui nous laisse également de formidables souvenirs.
Alors «Adieu!» à ces deux grands, mais surtout merci pour tout ce qu’ils nous ont donné, nous ont apporté, nous ont fait vivre, chacun à leur façon…

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