Catégorie : De mes yeux lu

Ensemble, c’est tout

J’ai longtemps hésité à le lire, ce fameux bouquin. Parce que trop de gens m’en avaient parlé, parce que tout le monde avait aimé, et parce que généralement tout cela est synonyme de déception, mon tour venu.
Tant pis pour moi, en fait, parce que je me suis finalement laissée prendre, moi aussi! Complètement. Et j’ai beaucoup, beaucoup aimé.
Une si belle histoire. Qui fait tellement de bien. La thérorie des dominos à l’envers, nous résume la couverture arrière. Quatre écorchés de la vie qui se retrouvent -et se relèvent- ensemble, par la force des choses ou des événements. Une jeune femme qui fait des ménages, une vielle femme qui perd son autonomie, un chef caractériel et un excentrique intellectuel.
Des personnages si réels et si opposés en même temps, qui vivent des choses vraiment difficiles. À chacun son drame, ses démons, ses craintes et ses rêves aussi. Et à tous, la chance de connaìtre autre chose, de découvrir l’autre. Et peut-être se découvrir soi-même, chemin faisant. Je n’ai pas envie d’en raconter plus, de parler des événements, de décrire davantage leur parcours. Parce que là réside en grande partie l’intérêt de ce livre.
J’ai beaucoup aimé son écriture, chaleureuse, émotive, vivante, on dirait presque «spontanée». Et son style, si vif, si plein de sentiments, d’humour doux. Une histoire sincère, simple, drôle, accrocheuse. Et généreuse. Pas très courant, il me semble, en littérature, de nos jours. Une vraie générosité. Et qu’est-ce que ça fait du bien!
Aaaaah! Une fois de plus, j’ai connu cet extraordinaire tout petit miracle, ce moment de grâce qui nous oblige à mettre momentanément notre livre de côté, à fort contrecœur et avec, pour seule raison de capituler/s’y contraindre (outre les aléas de la vie, s’entendre!) la hâte et la promesse formelle d’y revenir dès que possible, sous peu, dans un instant…!
Parfois, un livre est pour moi un voyage, ou un rêve, une trêve, un déchirement… Parfois aussi, comme pour ce livre, c’est un inespéré mais ô combien délicieux rayon de soleil sur mon visage, bonheur d’été, mais lors d’une longue et grise journée d’hiver.
Anna Gavalda, France, Le Dilettante, 2001.

Identite… ou criminalite

En lisant l’Actualité du mois d’août, je suis tombée (entre autres) sur un petit encadré relatant l’évolution des mentalités -et de la société canadienne- au sujet de l’homosexuallité.
Personnellement, j’ai l’impression de vivre dans une société et (encore plus) dans une ville (Montréal) très ouvertes à l’homosexualité. D’ailleurs, j’ai cette impression depuis longtemps. Depuis toujours, il me semble. Mais c’est probablement parce que plusieurs de mes amis proches font partie de ce groupe…
Et c’est certainement ce qui explique ma surprise quand j’ai lu que, jusqu’en 1969, au Canada (j’avais 2 ans, MY GOD!), l’homosexualité était interdite et même criminelle. Ça m’apparait tellement proche, 1969, et tellement incroyable comme état de fait. Surtout quand on sait que le mariage gai est maintenant légal. Apparemment, on a fait beaucoup de chemin dans les 3-4 dernières décennies. Tant mieux, mais quand même. Je n’avais pas réalisé tout ça. Pour moi, c’était de l’acquis. Depuis toujours.
Puis, en réfléchissant distraitement et en feuilletant toujours mon magazine, je suis arrivée sur un «spread» surréaliste avec carte du monde et liens détaillant la situation et la condition officielle (et actuelle) de l’homosexualité dans différents pays.
Je n’en revenais pas! L’homosexualité est encore interdite (et passible d’emprisonnement ou de peine de mort, sans parler de répression, violence, etc.) dans plusieurs pays d’Afrique, du Moyen-Orient, des Antilles. Au fond, on le sait, mais en même temps, c’est si loin de nous, à tous les niveaux, c’est comme impensable.
Finalement… je me suis dit qu’on doit pas être si pire que ça comme pays/société, quand on se compare à la Jamaïque, au Cameroun, au Kenya, à l’Arabie Saoudite.
Même si ça me semble un bien triste constat, finalement, surtout en 2006.

Proverbe

Lu dans une carte (de fête) reçue aujourd’hui:
«L’âge importe peu, à moins d’être un fromage.»
Elle est très bonne!
Ça m’a fait bien rire… surtout en tant que:
1) Grande amateure de fromage
2) Qui a maintenant 39 ans.

In her shoes

J’ai reçu ce bouquin à Noël, grâce à une nouvelle tradition instaurée par ma soeurette (j’ai nommée Miss Idea en personne, Christine). Tradition voulant que, comme nous aimons (presque) tous la lecture dans notre famille, et que nous lisons quand même beaucoup, Cri, grande consommatrice en la matière, nous offre à chacun, Noël (re)venu, un livre qu’elle a elle-même lu et aimé durant l’année et qui, selon elle, saura maintenant nous plaire et nous intéresser.
C’est l’exemple par excellence de joindre l’utile à l’agréable. Utile parce que la littérature, c’est essentiel, indispensable pour moi, à plusieurs niveaux. Parce qu’ensuite, le fait de partager ainsi ses découvertes avec l’autre est vraiment agréable -tant pour celui qui l’offre que celui qui le reçoit- et que, finalement, c’est une forme de recyclage que je trouve assez originale et sympathique.
Une formidable initiative, donc, qui m’apporta ce bouquin de Jennifer Weiner (auteur de romans américaine). Des romans «de filles», disons. Du bonbon à lire, quoi. Une jolie histoire touchante. Celle de deux soeurs, on ne peut plus différentes et opposées, mais qui pourtant sont liées l’une à l’autre de très forte façon. Sans raconter pourquoi, j’espère tout de même que là s’arrête la similitude de nos situations respectives (deux couples de soeurs).
Un livre qui parle de filiation, bien sûr, mais aussi de respect, de confiance, d’estime de soi, et des autres. En utilisant une belle analogie, celle de se retrouver, au sens littéral et figuré, dans les souliers de l’autre. Au sens littéral car les deux soeurs portent la même grandeur de souliers (ah! une autre similitude ici) et que l’une emprunte systématiquement les jolies chaussures de l’autre (un simple souhait, cette fois, en ce qui me concerne!). Et au sens figuré car, étant très opposées et en regard des événements, elles seront un peu forcées de se mettre l’une à la place de l’autre, pour tenter de mieux comprendre ce qui se passe… et comment réagir.
Son écriture est simple, drôle, vivante. Son humour est ironique, dérisoire, mais tendre à la fois.
J’ai bien aimé! Merci, Cri.
D’ailleurs, ça me donne une idée: j’ai presque envie de le passer à quelqu’un d’autre… histoire de continuer à mon tour cette belle tradition, au-delà de la simple fête de Noël.

La pertinence du silence

Lu tout récemment (mais je ne sais vraiment plus où…):
«Si ce que tu as à dire est moins intéressant que le silence, abstiens-toi!»
Je ne sais donc pas non plus qui a écrit ça, mais j’ai trouvé la chose fort appropriée et pertinente. Sur le plan «pollution» sonore, disons, mais également en regard de toutes les bêtises, méchancetés, atrocités, mensonges et insignifiances qui sont -trop souvent- prononcées. Je trouve!
Là-dessus, je m’inclus bien entendu! Je ne suis pas au-dessus de tout cela, bien sûr que non! Et surtout avec toute la volubilité dont je fais (si souvent) preuve.
Et en même temps, loin de moi l’idée de condamner les blagues, les conneries, les futilités drôles que nous prononçons/entendons tous et qui rendent les relations, et la vie, plus légère et colorée.
Au contraire, tout cela est non seulement agréable, mais nécessaire. Du moins à mon (égoïste) plaisir!