Catégorie : De mes yeux lu

L’Espace (avec un grand E?)

En commençant la lecture d’une de mes revues préférées –L’Actualité, pour ne pas la nommer!- j’ai parcouru le courrier des lecteurs qui m’a beaucoup intéressée. Plus particulièrement une série de lettres fort éloquentes qui suggèrent de reléguer la recherche spatiale et l’exploration des autres planètes de notre système solaire à un moment plus opportun, disons (en réaction à un précédent article au sujet de la planète Mars).
En effet, les lecteurs affirment qu’il est presque indécent de constater les milliards dépensés à cette fin, mondialement, surtout quand on pense à la famine, la pauvreté et le manque d’eau potable (pour ne mentionner que ceux-ci) qui sévissent encore à l’échelle de notre belle planète.
Vous savez quoi? Même si l’astronomie et les découvertes qui y sont associées m’intéressent beaucoup, même si elles me font rêver et qu’elles me semblent porteuses d’information pertinente et souvent utile à la compréhension que nous avons de l’univers… je suis tout à fait d’accord avec les conclusions et les arguments de ces lecteurs.
En fait, en y repensant un peu, je pense que ce domaine de recherche et ce genre de découvertes pourraient ou devraient passer dans la catégorie «dépense de luxe» de nos gouvernements. Commençons par (tenter?) de régler les problèmes, par (tenter?) de combler les besoins divers de nos populations (eau, logis, paix, santé, sécurité, éducation, etc.) et si, ensuite, il nous reste des (gros) sous… pourquoi pas? Mais pas avant.
Autrement, est-ce que ça ne revient pas à dire que Mars serait en fait plus chère à nos yeux collectifs que notre propre planète? Et à l’intérêt de qui, au fond, je me le demande???
L’Actualité, numéro du 1er septembre 2005.

Beurre d’arachide

Aaaaaaaaaaaaaaah! Étant moi-même une inconditionnelle de la chose (entendre, j’en mange sous toutes ses formes, c’est chaque fois un plaisir et un délice… j’en mettrais même sur mes «toasts»!), la lecture de ce petit fait divers m’a ravie au plus haut point!
Le numéro de juillet de l’Actualité m’a en effet expliqué que cette denrée généralement nord-américaine, fait maintenant des adeptes -et des miracles- dans plusieurs pays d’Afrique. Ce produit, prêt à la consommation (vs le lait en poudre, par exemple) et très nourissant, comporte donc deux qualités essentielles permettant de venir en aide aux gens et plus particulièrement aux enfants qui y souffrent de malnutrition.
C’est «cool», non? Ça m’a vraiment fait plaisir. Et j’ai simplement eu envie de le partager!

Biographie de la faim

Lire cette jeune et très allumée écrivaine est pour moi un grand moment de plaisir. Chaque fois!
Quand je lis Amélie, j’ai l’impression d’être en territoire très familier. Un peu comme si elle ne s’adressait qu’à moi, ou alors comme si son écriture m’était si proche que je pourrais moi-même, parfois, en être l’auteur. C’est bizarre, c’est difficile à expliquer mais en gros, ça ressemble à peu près à ça!
Biographie de la faim a ceci de très intéressant que c’est comme un long «coq à l’âne», du début à la fin. Coq à l’âne au sens d’enchevêtrement des idées parfois un peu large, disons. Mais tout est logiquement et même factuellement relié, et on ne s’y perd pas. On se laisse guider à travers le récit. C’est diversifié, c’est coloré, c’est rempli de petites histoires intéressantes. Et pas banales, ça non!, mais traité bien simplement.
Un peu difficile à résumer, en fait. Partant de la prémisse que la faim est universelle, qu’elle revêt plusieurs formes, dont le manque de celle-ci, qui n’en est pas la moindre. Que chacune de ses formes comporte des conséquences pour ceux et celles qui la vivent et est à l’origine de plusieurs comportements. On nous raconte donc les faims de l’auteur/personnage principal, à travers ses différents voyages, lieux de résidence, pays d’adoption et ses expériences. À travers les âges, aussi. De la jeune enfant à la jeune adulte. En gros, c’est ça! Mais alors là en très, très gros!
C’est certainement son style libre, éclaté, vif qui me rejoint le plus. Avec son humour, qui me procure régulièrement un joyeux et libérateur fou rire (le seul hic étant quand ça m’arrive en pleine heure de pointe, dans le métro… passons!). Le choix des mots, en apparence si simple, les formulations de ses énoncés et de ses phrases sont rythmées et chaque fois tellement porteuses d’images. Les propos ou les thèmes sont souvent un peu lourds et même difficiles, mais la légèreté et le cynisme avec lesquels ils sont traités désamorcent chaque fois le tout, pour nous laisser l’essentiel, l’imagination et la folie derrière ceux-ci.
Un livre d’une profondeur nouvelle, m’a-t-il semblé, mais avec toute son énergie habituelle et sa façon d’expliquer et d’exprimer les choses qui lui est si propre (et si formidable). Moi, j’adore!
Amélie Nothomb, Éditions Albin Michel, France, 2004.

Le rendez-vous

J’ai classé cet ouvrage dans la sous-catégorie «intense», car je n’avais pas envie d’en créer une nouvelle juste pour lui, du genre «longue plainte un peu lassante» ou «aurait -finalement- pu être évité par une thérapie». Mais ce n’est pas mon genre, ça aurait été un peu bête, méchant et somme toute exagéré.
C’est le premier bouquin de Justine mais le deuxième que je lis d’elle. Déjà, on sent une redondance certaine (de façon rétroactive, donc!), une grande similitude avec le premier, pour ne pas dire une obsession. Dommage, parce que son écriture est très vivante, articulée, même drôle (par sarcasme).
Mais je vais dire comme ma copine Nathalie: la mélancolie, la nostalgie, la négativité (et j’ajoute: les plaintes), y en a marre!!! La vie est trop courte pour la gaspiller ainsi!
Alors désolée, Justine! Sois tu changes ton discours et ton unique sujet (entendre toi et tes déboires) … sois tu perds une lectrice (devine c’est qui!?!).
Justine Lévy, France Loisirs, 1995.

Rien de grave

J’avais entendu une critique de Chantale Jolis sur ce livre, à la radio de Radio-Canada. Elle l’avait trouvé intéressant et semblait avoir principalement apprécié le côté voyeur de l’histoire, son côté «potin international», disons.
C’est effectivement un livre à forte saveur autobiographique, qui raconte l’histoire de Louise (Justine Lévy), jeune femme écrivaine qui perd Adrien (Raphaël Enthoven) son amour-de-toujours, au profit d’une mannequin voleuse-de-chum, Paula (Carla Bruni, dans la vraie vie)!
Justine est la fille de BHL (Bernard-Henri Lévy, le philosophe et écrivain français). Les mauvaises langues s’accordent pour dire que c’est la seule raison pour laquelle est s’est trouvé un éditeur et peut publier ses livres (celui-ci est son 2e).
Moi je suis très mitigée, mais en bout de ligne (hihihi!), j’ai plutôt aimé. Ce livre est un long monologue sur la peine ultime, celle du coeur et de l’amour. Du coup, ça peut devenir aussi une thérapie pas chère pour le lecteur, du genre «oui, bon, je ne vais pas si mal, moi, finalement!». C’est exactement ce que j’ai ressenti quand je l’ai lu (j’étais moi aussi dans une rupture)! Ça m’a donc fait le plus grand bien… même si ce n’était probablement pas le but!
C’est très personnel, je dirais même un peu trop parfois. En même temps, c’est donc très intimiste et je trouve intéressant de rentrer complètement dans ce récit avec elle, de le vivre (ou le subir!) avec elle. Un récit d’une simplicité décontertante, sur un sujet tellement universel.
C’est un peu lourd par bout, je ne vous le cacherai pas! Mais j’aime bien son écriture, sa simplicité, son honnêteté dans ce qu’elle raconte et dans son écriture elle-même. De façon surprenante, son style est quand même relativement léger, parfois même assez drôle, ce qui fait un heureux contraste avec le propos. Elle est très visuelle, émotive et intense.
Alors quand on connait le sujet et que cela nous intéresse, c’est un bon livre!
Justine Lévy, aux Éditions Stock, 2004.