Les heros de mon enfance!

Je pense que nous sommes rendus à 1, sinon 0,5. Maximum! Il y a à peine quelques années, on parlait de 6. «Six degrees of separation», comme le voulait le titre du film. Eh bien maintenant, je vous jure, c’est un degré maximum!
Samedi dernier, je me rends à un petit resto-bar (branché-machin) sur Mont-Royal, rejoindre un bon ami à moi (et ancien client) qui habite Détroit. Étant en visite à Montréal pour affaires, nous avons eu envie de se retrouver pour une petite soirée sympathiquo-sociale. Qui fut des plus agréables, comme toujours! (Merci John!)
John était accompagné de deux ami-e-s (Patrick et Emily), qui travaillent pour la même compagnie que lui aux É.U.. Patrick est originaire de Montréal. Il est parti pour Toronto vers 18 ans (si ma mémoire est bonne!) puis pour les É.U. il y a quelques années.
J’avais entendu dire que Patrick avait fait de la télé ici étant petit, qu’il avait même connu un certain succès.
J’arrive donc au resto samedi soir, toute heureuse de retrouver mon ami, et je fais la connaissance des deux autres. Il y a une 3e personne, qui s’appelle Patrick aussi. Petite confusion dans les présentations, et je confonds physiquement les deux Patrick. Je n’arrive pas à replacer le visage du 2e (appelons-le «le faux»!). J’ai beau chercher, je ne trouve pas! Mais l’autre Patrick, le premier (je vous le donne en mille!: «le vrai»!) me dit définitivement quelque chose. Un petit air tellement craquant…!
On jase un peu et il me dit que c’est donc lui, le collègue de John, qui a fait du cinéma (et non de la télé). Tout à coup mon cerveau se met à tourner dans tous les sens, ça tourne, je sais!, je le connais!, mais dans quoi l’ai-je donc vu!?! Il n’a pas le temps de terminer sa phrase («J’ai joué dans le film «La gue…») que BINGO! Je le reconnais, que dis-je!, je me retrouve instantanément vingt ans en arrière… Et j’ai donc l’honneur et grande joie de lever mon verre avec nul autre que: Patrick Saint-Pierre.
Ça ne vous dit rien!?! Mais ouiiiiiii! Le célèbre «Daniel Blanchette de Victoriaville» de «La guerre des tuques»! Vous vous souvenez? Le petit si «cute», habillé comme un petit Monsieur, qui parlait tellement bien et nous faisait tant rigoler avec son air sérieux!?! «Ti-Guy fait dire qu’il s’est pogné le pied dans un piège-à-renard-à-ours!!!».
C’est tellement drôle comment la vie fait parfois (bien) les choses. J’avais de plus eu le grand plaisir de discuter de ce même film (passé culte, maintenant, pour les gens de ma génération) avec le réalisateur, quelques jours auparavant. Il m’avait raconté comment il avait rencontré le petit comédien qui avait joué Daniel, comment il avait été charmé, etc.
Petit, vous dites??? Non! Maintenant, ce monde, quoique géographiquement étendu, il est vraiment MI-NUS-CULE!

Temporada De Patos

Un bon samedi soir de l’automne dernier, salle Parallèle de l’Ex-Centris, Festival du nouveau cinéma (quoi d’autre?). Avec super-Julie (Pwune) et son Denis de chum. Jusque là, tout va bien: je suis heureuse! – et le meilleur reste peut-être ENCORE à venir, me dis-je même (si cela se peut), toute excitée par la perspective!?!
Le film commence lentement. Une tour d’appartements résidentiels, dans un quartier industrialisé de Mexico (je crois). Environnement de béton. Appartement assez simple d’une famille à revenus moyens. Tourné en noir et blanc, mais riche en nuances (beaucoup de gris, il me semble!).
Tout au long du film les transitions se font en douceur, «fade in/fade out». Une caméra fixe, qui semble, comme le film lui-même, souvent arrêtée dans le temps. Je suis perplexe un petit moment, à me demander si j’aime vraiment, et même si je trouve déjà les personnages attachants, plutôt rigolos. En fait, je suis davantage curieuse que sceptique.
Tout le récit se passe dans cet appartement, avec quatre personnages qui n’ont apparemment rien à voir entre eux, rien en commun: le jeune garçon qui habite ce logement, un de ses ami, la voisine (qui vient faire cuire un gâteau) et le livreur de pizza (arrivé 30 secondes en retard – eh oui! même au Mexique, ils ont la formule livraison 30 minutes!). C’est le refus du livreur de quitter sans son argent et le refus des jeunes hommes de le lui donner qui est à l’origine de ce drôle de groupe! Ils décident de jouer le tout quitte ou double, puis de petites histoires s’installent doucement entre eux et l’incident est oublié. Les dialogues sont drôles, simples. On rit de plus en plus. On ne sait trop ce qui arrivera ensuite.
C’est un gâteau «bien épicé» qui arrivera donc, «instigateur» inattendu d’une douce folie générale! Des fous rires, des expérimentations (et beaucoup de «munchies»!). Les sujets des conversations deviennent plus sérieux, propices aux confidences. Le déménagement de l’un, la peine d’amour de l’autre, la découverte mutuelle des deux derniers…
Un premier film très intéressant et inventif, avec des comédiens amateurs (et impressionnants). Qui parle -avec une légèreté apparente- d’amitié, de famille, d’amour et de rupture. C’est drôle, c’est touchant. C’est tout bon!
Réal.: Fernando Eimbcke, Mexique, 2004.

Rien de grave

J’avais entendu une critique de Chantale Jolis sur ce livre, à la radio de Radio-Canada. Elle l’avait trouvé intéressant et semblait avoir principalement apprécié le côté voyeur de l’histoire, son côté «potin international», disons.
C’est effectivement un livre à forte saveur autobiographique, qui raconte l’histoire de Louise (Justine Lévy), jeune femme écrivaine qui perd Adrien (Raphaël Enthoven) son amour-de-toujours, au profit d’une mannequin voleuse-de-chum, Paula (Carla Bruni, dans la vraie vie)!
Justine est la fille de BHL (Bernard-Henri Lévy, le philosophe et écrivain français). Les mauvaises langues s’accordent pour dire que c’est la seule raison pour laquelle est s’est trouvé un éditeur et peut publier ses livres (celui-ci est son 2e).
Moi je suis très mitigée, mais en bout de ligne (hihihi!), j’ai plutôt aimé. Ce livre est un long monologue sur la peine ultime, celle du coeur et de l’amour. Du coup, ça peut devenir aussi une thérapie pas chère pour le lecteur, du genre «oui, bon, je ne vais pas si mal, moi, finalement!». C’est exactement ce que j’ai ressenti quand je l’ai lu (j’étais moi aussi dans une rupture)! Ça m’a donc fait le plus grand bien… même si ce n’était probablement pas le but!
C’est très personnel, je dirais même un peu trop parfois. En même temps, c’est donc très intimiste et je trouve intéressant de rentrer complètement dans ce récit avec elle, de le vivre (ou le subir!) avec elle. Un récit d’une simplicité décontertante, sur un sujet tellement universel.
C’est un peu lourd par bout, je ne vous le cacherai pas! Mais j’aime bien son écriture, sa simplicité, son honnêteté dans ce qu’elle raconte et dans son écriture elle-même. De façon surprenante, son style est quand même relativement léger, parfois même assez drôle, ce qui fait un heureux contraste avec le propos. Elle est très visuelle, émotive et intense.
Alors quand on connait le sujet et que cela nous intéresse, c’est un bon livre!
Justine Lévy, aux Éditions Stock, 2004.

Or, mon trésor

Énième exemple de ma cuvée 2004 du Festival du Nouveau cinéma. Le genre de film à ne pas voir, idéalement, seule un dimanche pluvieux et froid. Ce fut mon cas! Ces détails techniques ne m’ont toutefois pas empêcheé de l’apprécier. Mais l’intensité ressentie y était certainement en conséquence (et proportionnelle).
L’histoire se passe à Tel-Aviv. Or est la courageuse fille (adolescente) de Ruthie, elle-même brebis plutôt égarée et prostituée à ses heures. Le film raconte le courage de Or et ses nombreuses tentatives pour ramener sa mère à une vie plus saine, tout en s’occupant de leur survie et en essayant de poursuivre ses études. Trois buts qui ne sont pas nécessairement compatibles, du moins entrepris tous à la fois -par une adolescente seule- (jeune, vulnérable et influençable).
Ruthie est une femme et une mère attendrissante et navrante à la fois, en mal d’amour et d’oubli. Or, quoique pleine d’énergie et de ressources, réalisera tôt ou tard qu’elle ne peut changer sa mère malgré elle, même si c’est pour son propre bien. S’ajoutent à cela la dure réalité des conditions de vie de ces femmes seules dans une ville israélienne. Dans une société passablement masculine, exclusive et discriminatoire, bourrée de préjugés envers les femmes (et même de la part d’autres femmes).
Tourné très simplement, comme un documentaire, comme un constat. Pas de morale, pas de jugement. Les deux comédiennes principales sont tellement convaincantes, d’une justesse vraiment très touchante. Plans fixes, sans artifice ni musique.
J’ai beaucoup aimé ce film. J’y ai repensé longtemps (et j’y repense encore). C’est triste et dur. Même à l’autre bout du monde dans une société à mille lieues de la nôtre, les quêtes demeurent les mêmes: celles de l’acceptation, de l’amour, d’un certain bonheur. Qui flirtent avec l’espoir mais aussi le désespoir, tous deux intimement liés et si fragiles.
Une première oeuvre intense et prometteuse pour cette réalisatrice.
Réal.: Keren Yedaya, France/Israël, 2004.

Dirty Dancing (hommage a Julie L. et Martine B.)

Oui, bon… Comment dire!?! En fait, je serai honnête (trop – fort probablement!) et puis tant pis!?! la vie est certainement trop courte pour s’en faire avec de si petites considérations, après tout! Donc, j’en viens au fait: deux (formidables???) copines (je vous laisse deviner leurs noms, si vous êtes un brin perspicace!) m’ont tout récemment mise au défi d’écrire un billet sur ce vieux film de fille par excellence.
Sur le coup, je leur ai effectivement avoué que je n’oserais jamais et puis finalement, en y repensant bien, ça m’a semblé un bel exemple d’humilité (nous avons tous nos côtés obscurs et pervers, non?!?) et un exercice de courage qui ne soit pas à dédaigner… Je dé-conne! En plus j’ai récemment avoué avoir écouté Top Gun alors vraiment, rien ne peut m’arrêter maintenant! (hihihi!)
J’ai moi aussi un bon côté fille, à mes heures, et un autre passablement k-taine (j’en ai déjà fait mention dans d’autres billets, d’ailleurs) avec en prime, un 3e, qui se veut le point de rencontre des deux premiers, soit: un côté super-fille et méga k-taine, les deux en même temps! C’est magnifique, et je l’assume!!! La preuve? J’ai, CHEZ MOI, la cassette vidéo (même pas le dvd, en plus!) de Dirty Dancing, un petit bijou de kétainerie féminine qui a le don et le pouvoir, à l’occasion, de me faire sourire, de me changer les idées, de me donner le goût de la musique et surtout celui de la danse (k-taine aussi, bien sûr!) et même, si accompagnée de copine(s) et/ou boisson alcoolisée (idéalement les 2!) de me faire divaguer complètement… parfois même jusqu’au fantasme! HA! Avouez que ce n’est pas rien!
Dirty Dancing c’est comme le (sempiternel) Cendrillon des (anciens) temps modernes! Anciens parce que ça fait déjà quelques années (je prends à témoins les vêtements et les coupes de cheveux, c’est vraiment trop drôle!). J’ai dit «le» Cendrillon parce que, dans cette version pseudo-révolutionnaire, Cendrillon est un homme (avec un corps de Dieu et 500 bananes sur le ventre) et se prénomme «Johnny» (campé par Patrick Swayze) et le prince est une mignonne jeune fille bouclée et naîve (au départ…), qui n’a pas froid aux yeux et se prénomme «Baby» (le seul rôle de Jennifer Grey, à ma connaissance? On ne se demande pas trop pourquoi, finalement! Je déconne encore! elle n’est pas si mal!). Le Château, pour sa part, est substitué par un camp de vacances familial, quelque part dans une verte campagne, pendant l’été de 1963.
Je vous épargne les détails, mais en gros, notre prince «Baby», jeune fille d’une riche famille américaine et bien-comme-il-faut viendra sauver l’honneur et la réputation (pour le reste, l’histoire ne le dit pas) d’un danseur pas-piqué-des-vers et gigolo-forcé-à-ses-heures. Ta-taaaaaaam! C’est ça qui est ça pour le scénario, en gros!
Mais ce qui est intéressant, c’est le beau Patrick (oui, oui, dans ce temps-là et surtout dans ce film-là, il est intéressant, il danse vraiment bien tout en restant un homme, un vrai)! Et ciel qu’il a le corps et le mouvement de l’emploi! C’est k-taine à souhait! Et quand il apprend à son prince (toujours la fameuse «Baby») à danser, c’est formidable et ça donne envie de se lever debout sur le divan, de crier d’enthousiasme (presque d’envie!) et de danser! Aaaaaaaah! En tous cas, moi, ça le fait! Et que dire, ma foi, de LA scène, la finale, où Cendrillon, qui a repris du poil de la bête et semble devenir sinon un prince, du moins un frondeur-à-belle-gueule, revient au Château chercher son prince qui, à son tour, retrouve tout à coup des petits airs de Reine-d’un-jour!!! En-le-vant! Si je n’ai pas imaginé 100 fois être à sa place…je ne pourrais ici en témoigner aujourd’hui!
Avec beaucoup de grosse morale bien américaine sur les principes, le respect, l’honnêteté et autres affaires ennuyeuses et complètement ININTÉRESSANTES DANS CE CONTEXTE! On veut voir des beaux gars qui dansent irrespectueusement avec des belles filles, sur des bonnes tounes lascives et bien k-taines! Point!
Vous savez tout (ou presque!), maintenant! L’histoire est donc vraiment ordinaire mais quelque peu charmante, la musique est k-taine et entraînante, la danse «dirty» et omni-présente (une grande partie de l’intérêt, selon moi!) et l’idylle amoureuse (et charnelle) aussi invraisemblable qu’emballante! Qu’est-ce que vous voulez de plus?
Réal. (oui, oui, il y en avait un!): Emile Ardolino (je l’apprends en l’écrivant!), É.U., 1987.
P.S. Je dédie donc ce billet à ma copine (de vice), celle qui m’a offert cette cassette, (encore) la belle Martine B.!