Catégorie : De mes yeux vu

Vive les fetes

Cet été, j’ai reçu entre autres cadeau de fête, le coffret de la série «Le cœur a ses raisons», saison 1.
Quelle belle et on-ne-peut-plus conviviale idée (merci encore à ma super copine!).
Ce week-end, je me suis tapé quelques épisodes (je n’ai pas pu résister plus longtemps… qu’est-ce que je suis un être faible, moi, à la fin!) ainsi que certains extras, dont le bêtisier (les célèbres bloopers). J’ai encore (un peu) le fou rire…
Aaaaaaah! Marc Labrèche, quand tu me (nous?) tiens!

Little Miss Sunshine

…délire, et de rire! Vraiment, je ne me souviens pas avoir autant ri, et de si bon coeur, en regardant un film.
Un tout petit film tout simple, tout frais, mais d’une folie, d’un humour extraordinaires.
Un road movie qui rassemble spontanément plusieurs membres d’une même famille, mais qui sont aussi différents et opposés que la Chine, le Cameroun et le Moyen-Orient réunis le seraient, par exemple (mais là s’arrête l’analogie, je précise).
Une mère de famille divorcée, son frère homosexuel et suicidaire, son chum motivateur (presque qu’en faillite), le père de celui-ci, un viel obsédé très actif, ainsi que les deux enfants de la mère, un ado quelque peu «différent» qui ne dit mot et son exquise petite soeur (Olive), une mini « miss america » en devenir (et très originale).
L’histoire raconte donc le grand voyage qu’ils effectuent ensemble, par la force des choses, pour mener la petite Olive aux finales d’un concours de beauté. Et les conséquences, au fur et à mesure des événements qui surviennent en chemin. Tous plus improbables ou farfelus les uns que les autres. Mais auxquels on croit, et surtout, qu’on suit avec un intérêt soutenu et une curiosité certaine (du moins en ce qui me concerne).
Pas de morale, pas de jugement (sauf pour les personnages entre eux, bien sûr, et pour notre plus grand plaisir!), beaucoup de sentiments, bons et moins bons, beaucoup de tendresse, malgré tout, et des liens beaucoup plus profonds qu’il n’y parait. Sur toile de fond, une critique assez virulente du monde des concours de beauté. Ce qui n’est pas pour me déplaire et qui ajoute à l’intérêt de la chose.
Avec des comédiens fabuleux. Tous. En commençant par Toni Collette (la mère), que j’aime beaucoup. Mais aussi Abigail Breslin (Olive), Greg Kinnear (le motivateur), Paul Dano (le frère d’Olive), surprenant Alan Arkin (le grand-père) et Steve Carell, l’oncle homosexuel.
Ce genre de film me séduit, me ravit. Et je me demande ensuite comment les réalisateurs et scénaristes ont bien pu imaginer et produire un tel projet… mais en les remerciant intérieurement de l’avoir fait.

Coupe du Monde de soccer

Ou de foot, pour les Européens. En fait, à bien y penser, c’est eux qui ont raison, non??? Football, c’est vraiment ce que nous appelons le soccer (qui se joue avec les pieds). Anyway! Je parle de la Coupe qui s’est terminée hier, avec la victoire des Italiens. Après (on le sait tous!) un match normal, deux prolongations et les tirs au but. Je trouve ça tellement injuste de terminer un tel tournoi sur une séance de tirs au but, moi, non? Tellement pas à l’image du match, en plus, généralement.
Je n’ai pas vu tous les match (job oblige!), mais j’en ai vu quelques-uns. Et chaque fois, c’est excitant, c’est du beau sport, c’est vraiment intéressant.
Je me disais la semaine dernière que c’est un des rares sports qui demande autant d’effort (soutenu) et de forme physique pendant un match. Et où il n’y a pratiquement pas de «bataille», comme on dit. Mais il y a des frustrations, du mécontentement et des prises de becs… ou de tête, comme pour le malheureux Zidane, hier. Ciel! Que de tristesse! Et quelle fin en queue de poisson pour lui. Mais je m’arrête ici, tout a été dit. Et le pauvre Trezeguet, qui a raté son but, pauvre petit loup, quel fin ingrate, je vous dis!!! Je regardais les nouvelles à l’instant, et on voyait la rentrée somme toute glorieuse des Bleus dans leur pays. Et la cérémonie de Chirac en leur honneur. Et la foule, qui a applaudi leur équipe qui a vraiment bien joué, malgré l’ultime défaite. Et Trezeguet, qui a fondu en larmes, devant les applaudissements de la foule qui scandait son nom avec fierté. Et moi qui avait le «moton», trop heureuse de confirmer qu’un grand joueur ne se résume (quand même pas!) à un tir au but raté de justesse, non!?!
C’est également un des rares sports où les partisans le sont autant. My God! C’est fou! Dans mon coin, les jeunes s’habillent aux couleurs de leurs pays respectifs depuis le début du tournoi, portent des billes à ces couleurs dans leurs tresses (je le jure!), klaxonnent allègrement en faisant flotter leurs drapeaux, etc. Je me demande si c’est comme ça dans les autres pays??? J’ai de la difficulté à l’imaginer. Peut-être parce qu’on a pas une équipe à «nous», qui nous représente comme pays officiel? Sais pas…!
Et hier, hier, c’était l’apogée! J’ai eu de la difficulté à revenir chez moi, de l’Île des Soeurs. Je ne pensais pas habiter la petite Italie, mais j’avoue qu’aujourd’hui, j’ai des doutes!?! La rue Jean-Talon n’était que deux immenses files de voitures, à perte de vue, vers l’est comme vers l’ouest. Avec, à nouveau, les drapeaux, klaxons, enthousiastes partisans, c’était l’euphorie totale… jusqu’à passé minuit! C’est ce qu’on appelle de la joie, ça, non? (Je pense que oui!)
Moi, les Italiens, j’avoue avoir un faible un faible pour eux (surtout les hommes!), et leur pays, et leurs vins, et leur bouffe. Mais cette fois, ma tristesse et ma déception m’ont confirmé que j’avais vraiment «les Bleus» (les vrais, ceux de la France) tatoués sur le coeur. Et surtout mon beau Thierry Henri. Quel joueur! Et quel beau but lors du match où la France a éliminé le Brésil il y a une semaine.
Enfin… ainsi s’achève un beau tournoi rempli de surprises, de joies pour les uns, de déception pour les autres. Mais de beaux spectacles pour tous, je trouve. Et qui passe tellement vite. C’est fou!
On s’en reparle dans 4 ans?!?
Et je termine sur un petit clin d’oeil à Julie, ma copine de voyage en France il y a déjà quelques années. Et ses efforts pour me faire rire, à Rouen, si je ne m’abuse… je vois encore son bras en l’air et Jul qui le tourne en scandant «les Bleus, les Bleus»… merci Jul! Ça me fait encore rire, rien que d’y penser!

Munich

Malgré le troublant et délicat sujet (les événements du «Black September» durant les Jeux Olympiques de Munich en 1972), je suis restée à l’extérieur du récit, vraiment comme une spectatrice. Restée de glace, un peu figée. Probablement à cause du traitement du sujet, de la façon dont Spielberg l’a abordé.
Je pense qu’il voulait tellement garder une certaine objectivité, autant que cela se peut dans ce contexte, que, malgré l’intensité des événements et tout le tragique de ceux-ci, une certaine distance se créé nécessairement avec le spectateur. C’est mon interprétation, je la partage et je l’assume!
Mais le film est vraiment bien tourné, bien monté, la tension dramatique est incroyable. Elle augmente, doucement puis très intensément et est ainsi maintenue tout au long du film. Qui est d’ailleurs assez long (un peu plus de 2h30). Tout un défi, donc, habilement relevé.
La lumière (souvent sombre, en fait) et les couleurs (mélange de teintes tantôt un peu bleues, tantôt un peu grises -surtout dans les moments dramatiques- et tantôt encore tirant vers le sépia -lorsque les choses vont un peu mieux, il m’a semblé-… mais il se peut que je divague totalement, ou qu’il s’agisse de mon imagination débordante, après le fait!?!) sont somme toute très belles.
Les comédiens sont très convaincants, crédibles, à la difficile hauteur ou mesure de leurs rôles respectifs. Comme il devait être déchirant de jouer de tels personnages… Je dois une mention spéciale à Eric Bana, Geoffrey Rush et Mathieu Kassovitz, qui m’ont spécialement touchée. Le premier par sa prestation intense et constante, le 2e par sa témérité et sa froideur (quel bon comédien, qui ne cesse de m’impressionner) et le 3e, pour sa candeur et même sa naïveté, je dirais. Pas évidente pour un tueur à gages, faut l’avouer! Je ne me souvenais pas que Marie-Josée Croze jouait dans ce film. Tout petit rôle, à la durée inversement proportionnelle à l’impact de celui-ci dans le film.
Un film qui secoue, bien sûr. Surtout quand on sait que ces événements ont, en grande partie, réellement eu lieu. Même si parfois romancés ou disons «interprétés» par le réalisateur et les scénaristes (Tony Kushner et Eric Roth). C’est donc un document intéressant, historiquement. Et même s’ils se sont passés il n’y a pas si longtemps encore… c’est fou.
Au-delà des conflits israélo-palestiniens (malheureusement restés tellement d’actualité depuis), ce film traite avec justesse de loyauté, de conviction -religieuse et politique-, de courage mais aussi de lâcheté, de violence, de culpabilité et de paranoïa. Des thèmes vraiment percutants.
Réal.: Steven Spielberg, É.U., 2005.