Friends with money

Un film loué récemment et qui m’a agréablement surprise.
J’avais peu d’attente ou en fait, je m’attendais plutôt à un «petit film de fille». C’est davantage une chronique étendue sur le couple, les relations d’amitié et le célibat. Un drame de moeurs, probablement. Ça m’a toujours fait rire, comme appellation, ça!
Jennifer Anniston y est, à nouveau, surprenante de justesse. Pas que je la considère mauvaise comédienne, mais j’ai toujours trouvé son registre -ou son casting?- un peu linéaire et simple. Dans ce cas-ci comme dans «The Good girl» (que j’avais aussi beaucoup aimé), elle est très bonne et nous montre des facettes de son jeu qui nous étaient jusqu’ici inconnues. Elle est d’ailleurs entourée d’une impressionnante (et excellente) galerie, dont: Frances McDormand, Joan Cusack, Catherine Keener, Greg Germann, Simon McBurney, Jason Isaacs.
C’est l’histoire de plusieurs couples d’amis, qui ont des vies très aisées (on l’aurait deviné…!), avec les enjeux ou difficultés proportionnels, ainsi que de leur amie, éternelle célibataire et qui a, à l’inverse, de la difficulté à joindre les deux bouts, financièrement.
Les personnages sont bien campés, sont intéressants et le scénario est plutôt imprévisible. Certains sont heureux, d’autres auraient dû l’être, d’autres encore sont des malheureux qui s’ignorent. Ce ne sont pas toujours ceux que l’on aurait cru au départ qui sont les plus heureux, et vice-versa. Une grande partie de l’intérêt du film repose d’ailleurs sur le recul et le regard détaché -ou froid?- que pose la réalisatrice. Sans jugement, en exposant simplement différentes situations et tranches de vie.
Ce sont les personnages qui se chargent d’ailleurs de se critiquer ou de s’analyser entre eux. Mais qui sont généralement si mal placés, les uns envers les autres, pour le faire. Comme c’est si souvent le cas dans la vie, non?
En somme, une douce satyre relationnelle et une critique sociale intéressante, sous des allures, ici et là, de comédie de situation (enfin presque).
Réal.: Nicole Holofcener, É.U., 2006.

CeU

Hmmmmmmmm. J’avoue être plutôt chanceuse, normalement, côté découverte musicale.
Soit parce que les gens dont je suis les recos me rejoignent, soit parce que je suis assez ouverte d’esprit et de culture, soit parce que mes goûts sont, ma foi, vraiment très larges et écletiques, peut-être!?!
N’empêche, j’ai vécu récemment une grande déception.
Je me suis procuré l’album éponyme de cette chanteuse, tel que recommandé par un hebdomadaire culturel bien connu (le Voir, pour ne pas le nommer!).
Et malgré le style musical (brésilien, mélange de soul, d’afro beat, de reggae et d’électro-jazz), le côté très contemporain, le côté un peu musique d’ambiance… je n’ai pas aimé. Mais pas du tout. En fait, ça m’a énervée.
Je n’ai pas aimé la voix, qui m’agresse, à vrai dire. Ni les mélodies, qui me laissent indifférente.
Alors un cd à donner, un!
Ben quoi!?! Je crois beaucoup que les goûts ne se discutent pas, qu’ils sont tous dans la nature, comme le veut l’expression consacrée. Et je n’aime pas jeter les choses, surtout quand il s’agit de culture. Je crois beaucoup au recyclage.
À bons lecteurs/bons entendeurs… salut!
CeU, Étiquette LCL, musique du monde, 2006.

The Secret Life of Words

J’avais beaucoup aimé un autre de ses films («My life without me»). Quand j’ai entendu parler de celui-ci, j’ai tout de suite eu envie de le voir… envie doublée, de surcroît, par le choix de son principal protagoniste: le beau et talentueux Tim Robbins.
Un autre très beau film. Tout en retenue, en simplicité. Il aurait été si facile de tomber dans l’excès, dans le gros mélodramatique, avec délire de larmes et d’apitoiement. Mais malgré tout le tragique du scénario, Isabel Coixet sait raconter les histoires de magistrale façon.
Les deux principaux acteurs sont fabuleux (TR et Sarah Polley). Crédibles, intenses mais tellement pudiques à la fois. Avec aussi (entre autres) le très sympatique Javier Cámara, un des acteurs fétiches d’Almodovar.
C’est l’histoire d’une travailleuse d’usine (SP) qui prend des vacances forcées et se retrouve, par un concours de circonstance, sur une plateforme de forage pétrolier, en pleine mer, à soigner un blessé grave (TR). Ça raconte donc leur rencontre, leur découverte et apprentissage mutuels. Leurs joies, leurs peines, leurs drames respectifs. Et ce qui s’en suivra.
C’est touchant, c’est émouvant, mais jamais exagéré ni trop «heavy». Ce qui, à mon sens, permet de nous donner au final un film si authentique et si sincère. Très habile de la part de la réalisatrice, je trouve.
Réal.: Isabel Coixet, Espagne, (produit par Almodovar, d’ailleurs), 2005.

Scoop

J’aime Woody Allen. Bizarrement, ce n’est pas tant «l’ancien» Woody Allen que j’aime (et même si je l’aime aussi!), que le réalisateur que je côtoie -à travers ses films- depuis les 15 dernières années, disons.
Je le trouve très talentueux, comme réalisateur. Et qu’est-ce qu’il me fait rire, comme comédien/personnage!
Après le percutant « Match Point » (dans lequel il brillait d’ailleurs par son absence), j’ai vu récemment «Scoop», son dernier. Et j’ai retrouvé Allen, dans le délicieux rôle de Splendini, le magicien. Qu’est-ce qu’il est énervé, éparpillé, intense et d’une vivacité d’esprit incroyable, à nouveau. Nous avons beaucoup ri, pendant la projection, lors de ses envolées délirantes et ironiques à Scarlett Johansson et à d’autres personnages du film. D’ailleurs, je suis certaine d’avoir manqué plusieurs gags, car il les défile, à la mesure de son niveau de stress, soit à un rythme d’enfer.
Scoop, c’est l’histoire d’une apprentie-journaliste (SJ) qui reçoit de l’aide -inattendue et inespérée, comme dirait l’autre!- d’un ancien journaliste, lors d’un spectacle de magie, afin d’effectuer une étrange enquête sur un encore plus étrange -et supposé- tueur en série (Hugh Jackman). Ça raconte leur rencontre (WH/SJ/HJ), leur enquête et leurs «acoquineries» diverses. Trio débridé et débridant (si la chose se peut – et se dit).
C’est une histoire drôle, aux événements parfois prévisibles, parfois un peu surprenants, mais toujours intéressants. J’ai bien aimé le rythme, qui varie selon la tournure et l’intensité des événements. Et que dire de cette «pseudo-tension-archi-dramatique», si chère à Allen, et qui nous fait chaque fois rigoler lors de (plutôt) tragiques événements.
J’aime. Tout simplement.
Réal.: Woody Allen, É.U., 2006.

Funérailles

Ce week-end, nous avons assisté en famille à des funérailles. Mon frère et ma soeur sont venus en compagnie de leurs -formidables- rejetons. Ils les avaient préalablement «briefés» sur la chose, les petits ayant été plutôt épargnés, de ce côté, jusqu’à maintenant. Ils leur ont donc expliqué que ce serait triste, qu’ils devaient rester sages, que les gens seraient sérieux, voire émotifs, etc. La galère habituelle, quoi!
Cette fois-ci, ce fut un peu différent. D’abord parce que le défunt (un de mes oncles/frère de mon papa) ne fut pas «exposé». Une petite boîte en bois témoignant simplement de son passage parmi nous. Avec de très beaux montages de photos/souvenirs disposés à côté, comme témoins du passé. Plus discret et certes moins impressionnant, comme «set up», pour les enfants. Et du coup, on dirait que l’atmosphère était en peu plus détendue ou sereine, peut-être.
Je me suis assise quelques minutes, histoire de jaser un peu avec mes neveux/nièce. Le plus jeune, Charles, est venu me raconter comment se passait sa rentrée scolaire à la grande école. Et il n’était pas peu fier de me chanter -avec enthousiasme et moultes gestes- une nouvelle contine fraîchement apprise.
Parallèlement, beaucoup de gens sont passés nous offrir leurs condoléances. Puis un prêtre et les frères/soeur ont pris la parole. Des témoignages souvent drôles, et plus touchants par moments. Nous avons donc, tour à tour, éclaté de rire, tous ensemble, puis retenu (ou pas) quelques larmes, quelques «motons».
Charles était debout à côté de moi, à l’avant (devant le prêtre), apparemment très curieux et intéressé par tout le processus. Il regardait/écoutait les orateurs nous entretenir, puis les réactions des gens dans la salle, suivi du rituel religieux de circonstance. Le prêtre était ma foi plutôt sympa et somme toute intéressant. À un moment, Charles s’est collé contre moi et, quand je me suis agenouillée pour être à sa hauteur, m’a chuchoté tout doucement, détachant chaque syllabe, comme par un grand respect: «C’est l’fun, venir ici! J’aime ça, moi!». J’ai étouffé un fou rire et suis restée ainsi avec lui. Le prêtre a entamé le «Notre Père» et la foule a embarqué avec lui. Cette fois, Charles était vraiment impressionné, presque mystifié. Il m’a regardé le plus sérieusement du monde (en chuchotant toujours) et m’a dit: «Wow. Tout le monde la connait…», en parlant de la comptine des grands, qu’il entendait, lui, pour la première fois!