Catégorie : De mes yeux frequente

Le Clafouti

J’avais connu ce charmant endroit quand je travaillais dans le Vieux-Montréal. Puis, ayant changé tant d’emploi que de région de la ville, je l’avais perdu et même un peu oublié. Mais récemment, je suis revenue au Centre-Ville et du coup, j’ai retrouvé ce petit endroit tout simple où il fait bon se ramasser un lunch pas compliqué, mais savoureux. Car il y en a donc un 2e, de Clafouti, rue Drummond celui-là! (Super!)
Les gens qui y travaillent sont si gentils. Je ne sais trop s’ils sont Vietnamiens ou Chinois (ou autre?), mais peu importe, ce sont des gens d’un calme et d’une patience exemplaires. Ils sont souriants, avenants et semblent toujours, malgré les looooooooooongues files quotidiennes à l’heure du lunch, heureux de nous servir. C’est très agréable.
J’aime spécialement leurs petites assiettes assorties: quelques morceaux de sandwichs sur baguette (différentes sortes), des légumes, de la trempette, un petit rouleau impérial avec sa sauce, petits morceaux de cheddar et de brie accompagnés de pomme et raisins. Vraiment, pour un petit lunch acheté tout fait, c’est dur à battre côté fraîcheur, qualité et prix. Ils font également n’importe quel sandwich sur demande. Ils ont un très grand choix de salades. De délicieuses petites soupes bien parfumées (wonton, thaï, etc.). Et des gros rouleaux de printemps (GROS!), avec légumes, herbes, vermicelles et poisson, accompagnés de tite sauce aux arachides.
Finalement, ils ont des petits gâteaux maison et des chocolats Côte d’Or. Mi-am! Même si le Côte d’Or n’est plus ce qu’il était, à mon très humble et personnel avis (ô tristesse!), ça reste une façon sucrée et sympathique de terminer un petit lunch relativement santé. Et bien sûr, de se faire croire que, du coup, on fait le plein d’énergie pour pousuivre sa journée avec entrain!
Qu’est-ce qu’on ne se fera pas croire, des fois, afin de se déculpabiliser tout en profitant des petites douceurs de la vie… (dans ce cas-ci, j’en ai bien peur et l’étrange impression, le «on» n’inclut QUE la personne qui signe, contrairement à l’expression populaire!).
2122 rue Drummond, entre Sherbrooke et Maisonneuve.

Jouliks

Grand moment d’émotion, de belle découverte, de simplicité efficace. J’aime beaucoup ce théâtre, tout petit, intime. Lieu par excellence pour faire vivre une belle histoire, même très dramatique. Celle de l’amour et d’une famille, s’aimant trop ou trop mal. Mais s’aimant tout de même (ça oui, comme dirait la grand-mère!).
Des performances vraiment impressionnantes, à commencer par Marie-Christine Lê-Huu, qui joue une petite fille de 7 ans et qui est aussi la narratrice en direct de l’histoire. Elle seule connait les événements et donc le dénouement, et les autres personnages, comme nous, l’apprennent au fur et à mesure que la pièce se déroule. C’est ingénieux, c’est bien fait et on entre complètement dans le récit avec elle. Au tout début (pour quelques minutes seulement), le ton enfantin que prend la comédienne m’a agacé. Mais très vite, la qualité des textes et le talent de cette comédienne ont pris le dessus et je suis littéralement plongée dans l’histoire.
Les textes de la petite narratrice sont fascinants de joliesse, de jeux de mots, de spontanéité d’enfant, comme autant de petites perles brillantes et très touchantes, et pouvant prendre plusieurs sens. Elle nous émeut et nous fait réfléchir en même temps. On dirait une toute petite «Sol», version féminine, naïve et à l’humour involontaire et certes inconscient. Presque impossible de décrocher tellement on est pris par le récit et l’intelligence de celui-ci.
Suzanne Clément, qui joue Véra, la maman de la petite fille et le personnage central de l’histoire (une amoureuse et l’objet d’admiration et de convoitise de tous/toutes) semble tellement naturelle dans son jeu. À quelques moments elle éclate, -de colère et de sanglots- et elle est d’une crédibilité admirable (comprendre: nous aussi, on a le moton!). Patrick Goyette est son amoureux, Zak. Si son accent est un peu bizarre, sa prestation est à la hauteur: sobre, intense.
Catherine Bégin est vraiment trop bonne dans son rôle de mère/grand-mère contrôlante, détestable, frustrée. Qu’est-ce qu’on en vient à la détester nous-même! Aubert Pallascio joue son mari. Un homme fondamentalement bon, d’une patience incroyable. Il est très convaincant dans ce rôle qui lui va si bien.
Le décor est minimaliste mais très beau et lui aussi, ingénieux. Le plancher et le fond de scène est recouvert de foin, représentant la petite maison à la campagne (qui est le lieu moteur de la pièce) et le champ qui verra les personnages défiler. Avec une grande toile faisant office de paysage, qui imite les jour et nuit au gré des éclairages. Joli. Les costumes sont très urbains et actuels, mais cela convient très bien car la mise en scène l’est tout autant.
Chapeau! Et merci encore à mon beau François pour la belle soirée.
Au Théâtre d’Aujourd’hui, texte et rôle principal: Marie-Christine Lê-Huu, Mise en scène: Robert Bellefeuille et Diane Martin.

Ovarium

Cette fois-ci je triche un peu… mais à peine! Parce que j’écris presque «en direct» sur le sujet, sans donc avoir pris le temps de décanter ou plutôt de me remettre de mes émotions et de tout ce bien-être. Ah et puis tant pis, vue la nature du sujet, c’est peut-être mieux ainsi, non!?!
L’Ovarium, j’ai découvert il y a maintenant très très longtemps, aux débuts sur Avenue du Parc. Maintenant, c’est encore plus agréable et plus beau, dans l’ancienne banque rue Beaubien coin St-Denis. À ce moment, j’y allais donc pour les bains flottants… une grande (et formidable) découverte dans ma vie.
Depuis, j’y retourne donc encore pour les bains, de temps en temps, parce que c’est tellement agréable et très spécial. Moi, je suis une personne d’eau, alors j’adore ce moyen de relaxer, de me laisser aller complètement, de voyager, presque! Au son de ma musique préférée, dans mon grand oeuf bleu (de l’intérieur), en flottant (de plus en plus profondément) sur et dans ce liquide plein de sel Epson qui a la texture fascinante de «Jello-qui-commence-à-peine-à-se-solidifier», si vous voyez ce que je veux dire…! Le sentiment de s’abandonner vraiment, quand l’eau m’arrive presqu’aux yeux et que je sais que je pars vers le sommeil, c’est fabuleux. Et le réveil, au son de la flûte, alors que mes cheveux essaient (en vain, car ils sont si lourds de sel!) de se dresser en signe de reconnaissance pour tout ce plaisir et ce bien-être, c’est chaque fois merveilleux.
Mais depuis quelques années et comme ce fut le cas ce soir, j’y vais aussi pour un bon massage. En fait, les meilleurs massages que j’ai reçus à date, par ma massothérapeute préférée (il va sans dire!?!). Elle s’appelle Hélène. Elle a une technique unique, à mon humble avis. Un mélange de shiatsu et de suédois (je crois!), où elle applique des points de pression puis nous masse en profondeur tout le corps, avec tout son corps (ou presque). Je m’explique: elle utilise beaucoup son corps dans ses mouvements et elle nous masse avec ses bras au complet. C’est tellement bon.
En même temps, je regrette presque déjà d’écrire là-dessus, parce que j’aimerais la garder pour moi, celle-là! Je sais, je suis égoïste et je m’assume! Il y a des plaisirs qu’on a envie d’exprimer, mais pas nécessairement de partager!!! Alors si jamais ce billet disparait… dites-vous simplement que vous avez rêvé!
Ovarium, 400 rue Beaubien est.

Petit palmares rafraîchissant

Bon! J’en ai parlé « par la bande » et à travers un autre billet, mais là, je me dois de le faire franchement et correctement!
Parce que la crème glacée c’est comme le chocolat… c’est délicieux, c’est un pur plaisir et à la vie, essentiel! (en tous cas à la mienne). La crème glacée est pour moi comme l’eau, pour les plantes. Mais n’allez pas conclure, de là, que je sois une plante ni que j’arrose les miennes à la crème glacée, car vous seriez définitivement dans le champ. Pas celui de patates ni même celui de la vision, mais peu importe, je m’égare, je dérape… de mon onctueux sujet!
J’aime LA crème glacée. Mais je n’aime pas TOUTES les crèmes glacées. Nuance!
J’aime beaucoup celle de Ben & Jerry’s (surtout celle du petit magasin/café sur Maisonneuve), mais aussi celle qu’on retrouve en épicerie.
J’aime bien la Häagen Dazs, un classique des plus honnête.
J’aime beaucoup celle du Bilboquet, qui est originale, traditionnelle, folklorique et succulente. Mais j’aime pas mal moins les looooooooooooongues files d’attente rue Bernard, pour y goûter! (qu’est-ce que je suis exigeante, à la fin! ou à la faim???).
J’aime beaucoup celle de chez Roberto, sur Bélanger, où je vais me « bourrer la fraise » avec ma copine Jani, par exemple. Celle de base, style gelati et aussi les petits montages plus élaborés.
Plus récemment, j’ai découvert celle du Havre des glaces, marché Jean-Talon, et j’avoue que non seulement je l’aime beaucoup mais présentement, c’est mon coup de coeur (et de langue). Mention spéciale pour le parfum pistache, et aussi pour l’espresso avec grains de café frais râpés!
Maintenant, voici la partie délicate de mon palmarès. Celle où, inévitablement, je ferai de la peine à quelqu’un… Mais petite précision, avant de me lancer, qui devrait faire toute la différence : tous les goûts sont dans la nature et surtout -dans les papilles- et les préférences sont propres à chacun/e!!! Je le crois profondément! Alors trève de préambule, voici mon aveu : le « chum de JL », puisque c’est son titre officiel sur mon carnet, m’a parlé d’un endroit à découvrir, Ali-Baba, à Cacouna, en Gaspésie. J’ai reçu la visite de ma copine qui y habite et qui était, comble de chance, arrêtée, chemin faisant vers Montréal, cueillir des échantillons du dit délice en question.
Nous avons donc pu goûter à ce réputé produit, pas plus tard qu’hier. Mais je dois avouer ma/notre déception (toute(s) personnelle(s), je le répète!). Nous avons goûté chocolat-nougat et pistaches. Dans les deux cas, un fort goût de saveurs artificielles (et idem pour la couleur de la pistache). Peut-être l’ont-ils changée? Peut-être étions-nous sous l’influence (négative) de la météo (tout aussi négative)? Peut-être sommes-nous indignes de l’apprécier??? Nous ne pouvons témoigner sur ces points, mais je ne peux donc et malheureusement pas l’ajouter à mon palmarès personnel. Mais je remercie ma «source» pour cette référence, parce qu’il est toujours agréable de connaître autre chose et de faire des découvertes.
Il y en aura vraisemblablement d’autres, de places formidables dont je pourrai témoigner (d’ailleurs, je me suis retenue de vous faire l’éloge, en long et en large, du gelati italien puisque j’ai eu l’honneur et le bonheur d’y goûter « sur place », à maintes reprises, lors de mon périple avec mon ami François), parce que la vie est ainsi faite: une place n’attend pas l’autre, comme dit l’expression. Ou est-ce une glace, n’attend pas l’autre!?! Je ne sais plus.
Mais ce que je sais, c’est que le retour de l’été (et même si je déguste à l’année longue cette exquise invention) m’est encore plus alléchant quand je pense à toutes ces parties de «lécheries rafraîchissantes» en perspective (seule ou à deux/trois/plus?)…
Allez, au plaisir!

Moby

En arrivant au Metropolis, nous avons été pour le moins secoués par la première partie, soit le chanteur canadien Buck 65. Première déception : pas de musiciens, musique pré-enregistrée. Au début, c’est cacophonique et limite agressant. Puis, tranquillement, on s’intéresse, ça se musicalise et finalement on aime bien! Difficile à décrire, par contre, comme nous discutions entre amis (Nathalie, Sandra et Loïc). Un genre de mélange de « Popeye-irlando-écossais-aux-accents-country-et-sonorité-gothico-électronico-rap »!!! Vous me suivez!?! (je pense qu’il fallait vraiment être là, à moins de connaître le dit individu!)
Puis c’est le tour de Moby. Je ne savais vraiment pas à quoi m’attendre, ce qui a certainement contribué à l’ampleur de mon enthousiasme, et mon appréciation au final!
Je l’ai trouvé hyper-sympathique, militant, lucide, excellent musicien (à la guitare mais surtout, lors de la finale, aux «tam-tams»… wow! enlevant!). Il est généreux et visiblement, il adore ce qu’il fait parce qu’il est passé de ses toutes nouvelles chansons (tirées de son dernier CD « Hotel ») entrecoupées par plusieurs de ses gros hits, complètement revisités. Un beau « melting pot », bien orchestré, avec un bon rythme, vraiment agréable. Je ne connaissais pas ce nouvel album ou si peu, mais j’ai vraiment embarqué et je me suis, tour à tour, laissée bercer et laissée emporter.
Je ne peux passer sous silence son hallucinante choriste, la chanteuse Laura Dawn. Quelle voix renversante, quel charisme tranquille mais incroyable. Elle nous a éblouis tout au long du spectacle. Vraiment! Un important morceau du tout.
Mise en scène toute simple, spectacle somme toute assez conventionnel mais simplement bon et efficace. Les éclairages étaient bien adaptés et synchronisés au spectacle. Ils étaient percutants et même beaux, éblouissants.
Nous avons passé une très bonne soirée, qui a du reste passé relativement vite, tout en dansant sur les rythmes très variés des musiques de Moby.
Ses déclarations à forte saveur politique nous ont d’ailleurs injecté un petit «boost» supplémentaire au passage. Monsieur s’excuse pour le radicalisme et les travers de son pays d’origine et va même jusqu’à suggérer de faire de New York, Washington et la Californie, des états unis… du Canada! Et que dire de ses « je ne parle pas beaucoup français –avec un beau gros accent! -merci beau-coup!!!- ». Aaaaaaah! Comme le spectateur (de musique) québécois est quétaine, mais chaleureux et surtout : sincère.
Présenté au Métropolis dimanche le 17 avril.