Mois : octobre 2005

Les positions de Benoit XVI

J’ai lu récemment dans un magazine (l’Actualité, je crois) que le nouveau Pape, Benoît XVI, venait officiellement de prendre position et de se prononcer sur diverses réalités de notre société.
Apparemment, il est -tout comme son prédécesseur, d’ailleurs- CONTRE la fécondation assistée et l’avortement, CONTRE l’euthanasie, CONTRE l’homosexualité (je me demande encore comment on peut s’affirmer «contre» une partie de l’identité d’une personne, mais bon! visiblement, qu’est-ce que je connais là-dedans et surtout, de quoi j’me mêle!?!). Enfin, il est apparemment aussi CONTRE les préservatifs. Hmmmm.
Là, vraiment, c’est n’importe quoi, me suis-je dit, choquée, dépassée.
Puis, en y repensant bien, je me suis calmée et réconfortée en me disant que ce n’était que normal, au fond, puisqu’il est probablement aussi CONTRE les mts et le sida. Ça doit donc s’annuler, non?!?
Amen…

Politiquement incorrect

Je ne parle pas de la façon de faire ou dire les choses, voulant qu’on le soit ou non, politiquement correct. Je parle de la situation actuelle de notre belle société québécoise. À mon très humble avis, elle est actuellement politiquement incorrecte. Mais cela dit, elle est aussi socialement, économiquement et même environnementalement incorrecte
À plusieurs égards et niveaux, d’ailleurs. Le week-end dernier, je suis tombée par un malheureux hasard sur un mini-débat-entrevue-télévisé avec Pauline (Marois) et André (Boisclair). Les deux s’obstinaient à qui mieux, parlant systématiquement en même temps. C’était à qui parlerait le plus vite et surtout, le plus fort. C’était féérique. Une façon de faire que je trouve complètement incorrecte, voire même vaine. Au lieu de nous parler de ses visions et de ses aspirations, de nous expliquer son plan et les actions concrètes qu’elle veut entreprendre pour notre société dans les prochaines années (le cas échéant), Pauline attaque de bien pauvre façon son adversaire, André. Et lui, pas plus fin!, comme dirait ma mère (mais en fait, a-t-il tellement le choix!?!), se confond en justifications, en explications et bien sûr, comme pour prouver qu’il fait le poids, en accusations lui aussi. Et pendant tout ce temps-là… eh bien ! on ne sait rien de nouveau et surtout, on ne veut apparemment pas le savoir. La chicane, c’est bien plus chouette! C’est plus divertissant, c’est plus drôle (croit-on!).
Mais nous ne sommes pas au bout de nos peines, du moins ceux et celles qui sont dans le clan du PQ. Car en plus de ce débat de surface -et de sourds-, on va devoir voter pour 4 chefs potentiels très bientôt, par téléphone, en plus. Ben voyons! Pourquoi faire simple quand on peut faire vraiment tout croche et très très compliqué!?! Quand ce ne sont pas nos questions qui sont trop compliquées et trop hypothétiques pour s’y retrouver nous-mêmes, ce sont nos processus. J’espère au moins que ceux qui regardent ça de l’extérieur se bidonnent un peu… ça servira toujours à ça, non?
Les québécois et les québécoises aussi sont complètement incorrects, depuis quelques années. D’abord, on vote non pas POUR, maintenant, comme c’est habituellement l’idée, que dis-je, le droit et aussi la responsabilité qui vient avec, non!, nous, on est rancuniers et on vote CONTRE un gouvernement… et donc pour le clan opposé. Et après!?! Bien après, bizarrement, on tombe d’encore plus haut, ô surprise!?!, et on est très mécontent mais on a l’air un peu fou car vraiment, on a littéralement couru après. Qu’à cela ne tienne, qu’on se dit ensuite collectivement, ils avaient juste à ne pas nous fusionner de force… même si le concept en lui-même avait beaucoup d’allure et de gros bon sens. Na-na-ni-bou-e! On est les plus forts! (y a pas à dire, vraiment!).
Mais ce n’est qu’un exemple. Et ils pullulent, présentement. Tout est, depuis quelques années, histoire de consommation à (très) court terme, on veut tout, on ne veut surtout rien faire pour et, de plus, même dans nos choix, pas question d’assumer le coût d’option. Mais on pense qu’on niaise qui, là?!? Les politiciens? Les voisins? Ben voyons! On se niaise nous-même, tout simplemement et surtout tout bêtement. On a tellement une vision court terme qu’on veut que nos gouvernements règlent tous les problèmes dans le système de la santé, dans celui de l’éducation, qu’ils arrangent miraculeusement tous nos problèmes de réseau routier actuel (même si, il y a 20 ans, on ne voulait pas payer de péage, trop cher…), maintenant on veut qu’on nous répare tout. Et on veut régler les problèmes dans le réseau public, réduire les impôts, financer les garderies, etc., des bonnes idées, en veux-tu? en v’là!
C’est bien beau vouloir tout régler mais ça ne peut se faire sans faire des choix, sans prioriser et surtout… sans coût d’option. La pensée magique, est-ce qu’on va finir par le comprendre, ça n’existe pas. Même dans la pseudo-télé-réalité, les gens commencent lentement à réaliser que ça n’existe pas. Bra-vo!
Et je ne parle pas de notre chialage collectif!!! Misère qu’on est rendus chialeux, c’est pas croyable! On chiale, pis on chiale. Jamais -on est jamais- contents. On ne prend peut-être pas de décision, mais on chiale pour la peine!
Misère! Je n’avais vraiment pas envie d’écrire un tel billet. Mais la société actuelle et son manque de responsabilisation, son refus de réfléchir un tant soit peu plus loin que son nez, son attitude de plus en plus je-m’en-foutiste me dépriment.
Comme disais Joseph Facal ce matin à Indicatif Présent, en dénonçant la situation actuelle de l’humour au Québec et la place démesurée que prend celle-ci, j’espère que c’est temporaire, voire exceptionnel. J’espère que nous allons (soudainement?) reprendre conscience et réaliser qu’à moins de bien réfléchir, ensemble, à la situation et d’essayer de trouver, ensemble, des solutions au lieu de se taper dessus et de s’accuser ou de carrément se fermer les yeux, tout en se noyant de divertissement et de consommation à deux sous… ben il ne se passera pas grand chose. Point. Et à un moment, on va avoir d’encore plus gros problèmes et il sera beaucoup trop tard pour faire quelque chose. Si ce n’est pas déjà le cas.
Le plus navrant, à mon sens, c’est qu’à la base, quand on y pense, on est quand même dans une société généralement chanceuse, avec une certaine qualité de vie et de conditions sociales. Bien sûr, il y a et de plus en plus d’écarts dans la répartition des richesses mais je pense qu’on peut dire que nous ne connaissons généralement pas la famine, la guerre, le terrorisme et nous sommes même plutôt chanceux côté catastrophe naturelle, du moins pour l’instant. Alors on devrait non seulement se réjouir mais préparer l’avenir en posant des gestes concrets pour l’environnement, l’économie (la nôtre et mondiale), la société. Mais non! Nous, les vrais problèmes, on préfère ne pas y penser mais, en parallèle et pour ne pas avoir l’air trop con ça doit!?!, on s’en invente des faux, pour attiser le (faux) débat et se donner bonne conscience. Remarquez, c’est juste une théorie (et du gros coq-à-l’âne!).
Je ne prétends nullement connaître toutes les facettes des problèmes exposés précédement, ni toutes les pistes de solutions. Et encore moins de pouvoir, seule, régler quoi que ce soit. Mais je dénonce cette situation et j’espère vraiment qu’il y aura des personnes sérieuses, intelligentes, visionnaires et expérimentées pour (bien vouloir) nous guider, un tant soit peu, dans un avenir pas trop éloigné. Et surtout, surtout, qu’on ne sera pas trop con pour ne pas en profiter. Prendre position et agir, nous aussi.
Bon! Ça fera! Sur ce, souhaitons-nous bonne nuit… et surtout bonne chance!

Un match des Alouettes

Malgré (tous) les efforts de plusieurs de mes amis et ex-chums, je n’arrivais toujours pas à vraiment saisir l’essence de ce sport -le football- et donc à m’y intéresser réellement.
Eh bien, à ma plus grande surprise, c’est ma super soeurette et franche-copine qui a réussi l’exploit! En fait, je dis à ma grande surprise mais ce n’est pas vrai, au fond. Christine, c’est la «queen de la logique», «la king de la description» et sans contredit une des personnes qui sait le mieux raconter les choses, les films, les histoires, en suscitant chaque fois mon intérêt. Toute la surprise fut donc pour elle, finalement!
Elle aime le football depuis plusieurs années, tout comme son chum de mari qui fut (très brièvement) joueur au collège et amateur depuis toujours. Et cette année, elle s’est payé des billets de saison, oui monsieur, oui madame, on est une «big cheese» ou on l’est pas! (évidemment, la règle de l’exclusion dans l’utilisation du «on» s’applique ici, plus que jamais!!!).
Tout ça pour expliquer que j’ai eu la chance de l’y accompagner, il y a quelques semaines, et que j’ai vraiment beaucoup aimé ma soirée. J’ai ENFIN compris! Du moins, je le crois. Bon, je ne pourrais en expliquer les règles en long et en large, mais j’ai été capable de suivre le jeu et surtout, de savoir pourquoi il se passe telle ou telle chose, à tel moment. Les 3 essais, les dix verges, les interceptions, les bottés de placement, les convertis. You-hou! Et comme pour tous les sports, c’est tellement plus captivant quand on comprend, et ça passe tellement vite. On entre dans le match et on prend partie. Pour les Alouettes, bien sûr (je suis une véritable montréalaise)… et même s’ils ont perdu à la toute dernière minute. J’ai même réussi à me lever en applaudissant avec enthousiasme, aux bons moments (lors de touchés, par exemple). Quelle fierté j’ai alors ressentie! (j’exagère à peine).
Je savais que je passerais une belle soirée avec ma soeur, ça oui, c’est presque un pléonasme d’ailleurs, car on a toujours beaucoup d’agrément quand on se voient, même si on ne fait que jaser, par exemple. Mais avec toute l’ambiance qu’il y avait dans le stade de McGill (Percival machin?!?!), les espèces d’insultes que l’on envoie par la tête de l’arbitre à l’occasion, les phrases qui sont scandées automatiquement pendant le match, ce fut encore plus agréable. Je faisais partie de l’affaire!
Merci encore, Cri. Fort sympathique! Et je me promets de renouveler l’expérience bientôt (à la télé, bien sûr) afin de confirmer mes dires. Faute de devenir une inconditionnelle, je pourrai maintenant apprécier ce sport à l’occasion et suivre un match sans m’endormir d’ennui (ou me décourager). Yé!?!

L’Audition

Un film à l’image de son réalisateur, rempli d’émotion et d’intensité, du début à la fin. Mais de l’émotion sincère.
Un scénario plutôt original, qui fait du bien à voir et entendre. Qui parle principalement d’amour, avec, comme trame de fond, celui d’un père pour son fils, qui rejoint aussi celui d’un couple, l’un pour l’autre, puis l’amour d’autrui et de soi.
Un film tout simple, tellement humain, qui vient vraiment nous chercher. Je n’avais pas trop lu sur le sujet, ne voulant rien enlever à l’intérêt de celui-ci. Je l’ai donc vécu de la meilleure façon possible, en le découvrant, intensément. Je ne vous en dirai pas plus sur l’histoire non plus, préférant vous laisser la découverte à votre tour, s’il y a lieu. Mais en gros, ce sont les histoires parallèles et conjointes de Louis, un homme qui fait payer (physiquement) les gens qui n’honorent pas leurs dettes, qui en a marre de cette vie et rêve de toute autre chose, ainsi que celle de Suzie, sa blonde, qui vit des choses très dramatiques et remet en question son mode de vie. Et qui s’aiment. Beaucoup.
Le propos -comme les dialogues- est tour à tour drôle, sérieux, tragique, émouvant et toujours, je l’ai dit, toujours très humain et intense. Tiens, je viens donc de le répéter! Mais je pense que ça rend justice à l’œuvre. De façon surprenante, les quelques scènes de violence (nécessaires, vu le propos) sont elles aussi remplies d’émotion et d’humanité. Les petites scènes de discussion entre Louis et Marco (Alexis Martin) sont délicieuses. Une mention spéciale pour le très rigolo caméo de Robert Lepage… dans ce que l’on imagine, assurément, un rôle de très grande composition!
La caméra est belle. On y voit de très jolies images de Montréal, dans des angles un peu méconnus. J’ai beaucoup aimé le parallèle entre le survol physique de la ville et des différents lieux, latéralement (les plans vus de haut) et celui des propos, passant tour à tour d’une certaine proximité à une certaine distance, telle une grande confidence puis un lourd secret. Peut-être ne s’agit-il que de ma propre interprétation!?!
Avec de formidables comédiens, dont Suzanne Clément, Alexis Martin et Denis Bernard pour ne nommer que ceux-ci, les principaux. La musique est vraiment très belle, émouvante et enlevante, comme le propos. Signée Daniel Bélanger. Un excellent choix, un très bon complément au film.
Je connaissais Luc Picard, le très talentueux comédien. Je viens de faire la connaissance de Luc Picard, l’habile et très humain réalisateur. Un artiste qui sait apparemment très bien raconter les histoires, derrière comme devant la caméra. Je lui souhaite de continuer ses belles carrières… pour notre plus grand plaisir.
Réal.: Luc Picard, Québec, 2005.

Les langues

Entendu cette semaine, au bureau, lors d’un briefing donné par une de mes collègues sur un dossier qu’elle me transférait…
Je dois d’abord préciser qu’elle est bilingue, et que sa langue maternelle est l’anglais. Je suis également bilingue, mais ma langue maternelle est (vous l’aurez subtilement deviné), le français.
En tentant de m’expliquer les différentes pièces à produire pour la promotion, elle me dit, bien candidement: «… et là tu prends les coupons, et les dépliants, et pour telle bannière donnée, tu les jumes (…)».
«Quoi???», lui demandais-je un peu distraite (car, en vraie femme que je suis, je faisais trois choses en même temps, dont l’une: l’écouter de l’oreille droite), «Tu quoi?» «Ooooh! You know what I mean!», me répond-elle, un peu gênée. «Tu les mets ensemble! Tu les jumes! Je le sais que c’est le bon mot!». Et moi d’éclater de rire, quand je comprends la joliesse de sa faute. «Aaaaah! Tu veux dire, tu les jumèles, c’est bien ça?».
Et elle d’ajouter, toute sérieuse et non sans une certaine fierté: «Ah non! Tu ne m’auras pas pour celle-là!» (parce que j’ai la réputation d’aimer taquiner mes pairs, au passage) «Jumelles, je connais, ça veut dire twins!».
Parfois, les différences entre deux langues et les petites fautes qu’elles entraînent, ça peut aussi être joli. Et même, rassembleur.
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