Le 2e film de Ghislaine Côté, qui avait mis la barre haute avec son très touchant et réussi «Elles étaient cinq».
Un film un peu bizarre, au montage plutôt décousu, comportant plusieurs petites histoires parallèles mais sans vraiment réussir à les intégrer toutes.
Le scénario est intéressant. C’est l’histoire d’une grande et complexe famille, réunie lors de la mort de l’un d’entre eux, et de tous les secrets qu’elle cache depuis tant d’années à plusieurs de ses membres. Je me suis d’ailleurs demandé pourquoi le film ne s’intitulait pas plutôt «Secrets de famille» ou quelque titre du genre, mais ça, c’est juste moi!?!
Le rythme est inégal, nous montrant de très touchants moments, de jolies scènes, puis passant au drame, mais pas toujours de convaincante façon. Certains moment plus forts et supposément sérieux m’ont d’ailleurs semblé presque drôles… probablement contre toute intention, d’ailleurs.
Les performances d’acteurs et d’actrices sont aussi inégales et, dans quelques cas, un peu décevantes, comme pour Ginette Reno, Clémence Desrochers, Benoit Girard, Marie-Chantal Perron et même, à mon très humble avis, le (quand même très beau!) David Boutin. À l’inverse, j’ai bien aimé le jeu de l’excellente Céline Bonnier, de la surprenante Joëlle Morin, de même que des très convaincantes Paule Baillargeon, Bianca Gervais et Catherine Bégin.
Pour avoir vu plusieurs fois la bande-annonce, ma plus grande déception fut certes de ne pas avoir ressenti ni être charmée par la grande histoire d’amour supposément à la base même de ce récit. Mais je le jure, ce n’est pas faute d’avoir vraiment essayé!
Réal.: Ghislaine Côté, Québec, 2006.
Mois : février 2007
Teddy Bear
J’adoooooooooore me faire raconter des histoires. Des vraies. Au sens littéral, je veux dire! Je n’aime pas qu’on me passe un sapin ou qu’on me mène en bateau, ça non, mais une belle histoire, oui, j’adore…
Je me suis d’ailleurs fait tirer des si agréables bras de Morphée, un matin du week-end dernier, par une très jolie histoire racontée à la radio. Ce qui témoigne, en soi, du grand intérêt de la chose pour moi!
Il s’agissait de l’invention du désormais célèbre «ourson en peluche», communément appelé «Teddy Bear», du surnom du Président américain à l’origine de ce légendaire compagnon des petits et grands enfants: Theodore Roosevelt. Vous le saviez??? Eh bien pas moi!
Or donc, au mois de novembre 1902, le dit Président, apparemment amateur de chasse, parti s’adonner à ce sport. Je n’ai pas tous les détails, mais en gros, le Président a rencontré chemin faisant un petit et innocent ourson, probablement trop mignon? (l’analyse est de moi), et il décida donc de lui laisser la vie sauve. La chose s’ébruita et se répandit, et un marchand de New York, fabricant de jouet, récupéra l’affaire et fabriqua, de feutre et de laine, un petit ourson qui deviendra plus tard la version de peluche que nous connaissons maintenant. Joli, non?
L’histoire précisait aussi une troublante coïncidence à ce sujet, à savoir que le même mois de la même année, un autre exemplaire d’ourson, un peu différent, fut confectionné parallèlement en Allemagne. Mais rien à voir avec la version américaine. Étrange, non? Et un peu moins enlevante, aussi, comme version. D’ailleurs ce n’est que par souci de rigueur que j’en fais ici mention.
Le courage
Je le cotoie tous les jours, en fait. À différents degrés, de près ou de plus loin, depuis toujours.
Je le cotoie aussi chaque semaine depuis bientôt trois ans, sous les différentes formes de petits et de plus grands enfants, très amochés et si peu gâtés par la vie… Mais toujours, toujours, si forts et si surprenants.
Je le cotoie aussi de plus proche, depuis trop longtemps déjà, depuis plus d’un an maintenant, malgré ce qui nous avait été expliqué et miroité au départ. Et de plus en plus, malheureusement, par nécessité.
Tout récemment, ce courage dépasse malgré nous, malgré tout et malgré lui, surtout, ce que nous aurions pu imaginer et espérer. Un courage si solitaire, un courage si isolé, un courage auto-renouvelé… parce que nous sommes si impuissants, dans et à travers tout ça.
Un courage d’à peine 36 ans qui ne devrait pas avoir à se prouver ainsi. Un courage que nous aurions préféré suspecter, deviner, sans avoir à le constater et le confirmer ainsi.
Mais un courage malgré tout qu’on ne peut qu’admirer, saluer et surtout remercier… du bout de nos pensées si intenses et si présentes, sans cesse, de nos lèvres si pudiques et si maladroites et de nos cœurs, tellement serrés et douloureux.
J’ai simplement envie de lui dire de ne pas lâcher, même après tout ce qu’il vient de nous prouver, parce qu’il pourra bientôt se reposer, j’en suis sûre, parce que toute cette force et cette lutte seront bientôt récompensées.
Et lui dire à quel point je l’aime. Tellement. Et je sais que je suis loin d’être la seule, si je me fie à tous les témoignages que je reçois en ce sens…
À très bientôt. Et énorme «hug», en attendant.
Tu sais, finalement… c’est toi, le plus grand.
The Illusionist
Un film qui m’ingriguait depuis un moment. Je me suis finalement résolue à le louer, à ma plus grande satisfaction, puis-je affirmer un peu «linéairement» maintenant!
Un très bon scénario, à l’intrigue bien ficelée, avec une belle et intense histoire d’amour doublée de drame, de jalousie, de manipulation, de préjugés. Un habile jeu de mains et de pouvoir, à l’image des personnages en scène : une duchesse (Jessica Biel – magnifique) amoureuse d’un magicien et illusioniste (Edward Norton – également magnifique, dans tous les sens du terme…- et dans ce rôle qui semble écrit pour lui), eux-mêmes suivis de près par un policier (excellent Paul Giamatti) et son informel patron, prince aspirant à la couronne de Vienne et à une union matrimoniale avec la duchesse (très convaincant Rufus Sewell).
La caméra est très belle, très léchée, un mélange de sophistication visuelle, de traitement de couleur, d’effets d’ombre et de lumière. L’action se déroule au début des années 1900 en Autriche, et le traitement de l’image ainsi que les changements de plans nous rappellent les débuts du cinéma, avec couleurs foncées, riches, chaudes (dominance de sépia) et pleines de mystère, comme le sujet.
La musique est également très belle et omniprésente. Teintée de classique, très théâtrale, elle vient scander le rythme et appuyer l’action, devenant presque un personnage.
Le film est intéressant du début à la fin, intriguant, le rythme est soutenu. Bon équilibre entre le drame et l’humour, l’illusion et la réalité, le rêve et la désillusion…
Réal.: Neil Burger, É.U., 2006.
Cœur vaillant
Mes petits neveus chéris, Julien et Charles, sont allés visiter et découvrir l’Oratoire St-Joseph avec leur grand-père la semaine dernière.
«C’est une grosse grosse Église», comme ils l’expliquaient avec enthousiasme.
Ils nous racontent un peu leur périple et Charles nous dit alors: «On voulait voir le cœur mais on a pas pu, parce qu’il travaillait»!
Qu’est-ce qu’on avait le fou rire (que nous avons par contre subtilement étouffé, de peine et de misère) car on voulait vraiment comprendre ce qu’il voulait dire…
«Ben oui, tu l’sais, on pouvait pas y aller parce que la chambre était fermée, parce qu’il travaillait»!
Ma belle-soeur nous a alors expliqué que cette partie de l’Oratoire était temporairement fermée pour rénovations.
On ne sait toujours pas si Charles pensait vraiment que «il» (le coeur) travaillait à une quelconque et céleste besogne ou si son «il» était en fait un «ils» en parlant des ouvriers, mais peu importe… quelle jolie façon d’imaginer la chose!
PS – Du reste et sans même l’avoir vu, je suis persuadée qu’il était tout à fait préférable qu’il soit ainsi temporairement indisponible, ce fameux cœur, et que l’imagination de Charles en a assurément dessiné un plus joli portrait que le vrai… (en fait l’idée même me répugne mais bon, ce n’est que moi, ça…).