Mois : mai 2007

Le jardin botanique

Chaque fois que je retourne m’y promener, comme le week-end dernier, je me surprends(encore et toujours) à me passer la même réflexion, à savoir «pourquoi est-ce que je ne le fais pas plus souvent?».
Parce qu’à chaque fois aussi, je retrouve du coup ce même enivrant sentiment de simili-évasion urbaine, ce plaisir des yeux et celui de tous les autres sens en même temps, ce bien-être de se retrouver tout simplement dehors, dans ce si joli décor et de l’apprécier pleinement.
Que ce soit du côté du parc Maisonneuve ou des différents jardins thématique (Chinois, Japonais, les étangs, des Premières-Nations. etc.), c’est fort agréable de se balader tranquillement. Il y a toute la place voulue pour le faire à loisir – et à profusion.
En plus, je l’avais oublié, passé 18h00 le week-end côté jardins, l’accès est gratuit.
Et même si on peut y passer tout l’après-midi et y pique-niquer, moi, j’avoue ma préférence pour ce moment de la journée, le fameux «entre chien et loup», et sa magnifique lumière. Généralement accompagnée d’une bienfaisante et soudaine accalmie, et même d’un état de grâce, à l’occasion.
Sans compter les surprenantes découvertes qu’on y fait, à la simple lecture des différents panneaux-guides ou des légendes des plantes: les «arbres aux formes particulières» d’un côté, les amélanchiers glâbre de l’autre ou encore les Argousier faux-nerprun, c’est sans fin toute cette culture! (jeu de mots en prime!).

Notes on a scandal

Un film qui a tenu l’affiche bien timidement cet hiver, pendant une courte période. Mais qui a reçu quelques nominations aux Oscars, ainsi que quelques prix dans différents festivals à travers le monde. Que je voulais voir car j’avais beaucoup aimé le très émouvant «Iris», du même réalisateur.
Le film raconte l’histoire d’une jeune professeure d’art, fraîchement débarquée dans un collège secondaire et qui se retrouve bientôt sous l’aile protectrice d’une redoutée collègue au bord de la retraite. Avec qui elle développera une relation professionnelle assez ambigüe, plus spécialement lorsque son aînée découvrira la relation défendue qu’elle entretient avec un jeune étudiant.
Avec les extraordinaires Cate Blanchett and Judi Dench. Qui le sont à nouveau, dans ce dérangeant duo. Les deux actrices s’envoient la balle et se répondent de formidable façon. Elles ont toutes deux une grande crédibilité, qui se voit même renforcée par leur interaction à travers les personnages qu’elles incarnent. De grandes actrices, vraiment.
Une histoire très prenante, plutôt dérangeante, sur leur troublante amitié qui évoluera selon les événements et les jeux de pouvoir, de confiance et de trahison qui en découleront. Et à la lumière de leurs vies si opposées et de leurs ambitions respectives.
Réal.: Richard Eyre, Angleterre, 2006.

Plan de match

Petit extrait d’une discussion animée lors d’un copieux -et délicieux- souper chez mon «top shape» de frère ce week-end, en la joyeuse compagnie de ses deux petits loups:
Moi: Est-ce que vous voulez avoir des enfants, quand vous serez grands?
Julien: Oui… Moi je veux en avoir deux. Peut-être un garçon et une fille. Mais je pense qu’on ne choisit pas, hein?!?
Moi: Et toi?
Charles: Oui, moi je vais en avoir quatre.
Nous: Quaaaaatre?????
Charles: Oui.
Nous: C’est une grosse famille, ça…
Charles: Oui. Le premier ça va être un bébé, l’autre va avoir 4 ans, l’autre 6 ans et l’autre 9 ans.
Nous: Aaaaah?!?
Charles: Pis ça va être toutes des filles…
Nous: Ah bon!?! Pourquoi?
Charles: Parce que les filles, ça fait pas la chicane!
Nous: (…) (en silencieuse et amusée guise de non conclusion…)
Ainsi-soit-il!?!

Oscar et la dame rose – La piece

Ayant tellement aimé le livre, découvert quelques semaines auparavant, j’avais un peu la crainte d’être déçue par la pièce.
En fait, je n’arrivais pas à imaginer comment la grande complicité, l’intimité et l’extrême pudeur du livre pouvait maintenant nous être transmises par le théâtre.
Mais c’était sans compter le grand talent Rita Lafontaine comme unique comédienne, et qui signe également la mise en scène conjointement avec François Flamand (et la collaboration amicale d’André Brassard, nous dit-on).
C’est ma grande amie d’enfance, la pétillante Nathalie, qui m’a offert ce cadeau. Que je remercie encore au passage pour le formidable moment d’émotions.
Le succès de la pièce se résume en deux mots: simplicité et authenticité. Lafontaine a choisi de nous raconter cette histoire sans artifices, avec son cœur, son âme et ses trippes. Mais avec retenue, aussi. Elle relève le défi de brillante et sobre façon, incarnant tour à tour Mamie rose et Oscar, mais sans infantiliser l’un ni dénaturer l’autre. Très fort. Et très convaincant de sincérité.
Décor minimaliste mais ingénieux: un petit lit de fortune, une petite valise, quelques lettres d’enfant, une couverture.
Le reste, on le doit aux projections d’icônes divers sur toile de fond, représentant tour à tour les éléments d’une chambre, d’un stationnement, d’un salon, et même l’amitié, des moments volés…
À l’image du récit, nous avons beaucoup ri, beaucoup pleuré, rêvé. Bref, nous avons été très touchées. Ce qui était certes le grand défi. Bravo!
Seule déception au final: mon propre doute!
Tirée du livre de Éric-Emmanuel Schmitt, au Monument National, 2007.