Mois : octobre 2018

A star is born

Crédit : Youtube - Official trailer
Crédit : Youtube – Official trailer

Je n’avais rien lu sur le film, et je n’avais donc pas vraiment d’attente.

J’avais surtout envie de partager ce moment avec ma belle amie qui aime tant la musique.

J’avoue d’abord avoir été soufflée par les performances de Lady Gaga et Bradley Cooper. Et ce, sans même avoir lu le générique et donc sans savoir tout ce qu’ils ont respectivement à leur crédit (performances vocales et musicale, écriture, réalisation, production, etc.).

Le film est long, mais sans longueurs. Je suis complètement entrée dans l’histoire, je me suis laissée porter et toucher. Vraiment beaucoup.

La justesse de leur jeu, des plans, en spectacle comme dans l’intimité, on se croyait parfois presque dans un film-réalité. Mais avec beaucoup de moyens, par contre, dans ce cas-ci !

Cette rencontre tellement improbable mais belle aussi, cette compatibilité incroyable mais naturelle. Ces deux belles âmes plutôt authentiques, dans le contexte.

La trame musicale est très bonne et vient ponctuer le recit de belle façon, et encore plus à la toute fin. Et pas seulement parce que l’histoire est celle de ces deux chanteurs-compositeurs-interprètes. En fait, la musique est vraiment un personnage, omniprésent, essentiel.

Je ne raconterai pas davantage l’histoire de cette relation pleine de défis entre ces deux fragiles artistes, mais je confirme que le film nous a habitées un bon moment après…

Et c’est là que j’ai réalisé que c’était la 4e version de ce film. Et que j’avais vu 3 des précédentes.

Un autre des attraits de ce film est de l’avoir autant actualisé. Beau travail d’adaptation, qui ajoute évidemment à la crédibilité et à l’intérêt du propos.

Au cas où ce ne serait pas clair… je le conseille!

A Star Is Born, Réalisation : Bradley Cooper. Avec Sam Elliott, Andrew Dice Clay. Production Warners Bros. 2018.

La lunette

Ce matin, chemin faisant vers le bureau, j’emprunte distraitement le même corridor menant à la même station de métro que je prends chaque fois. J’y croise une première personne itinérante, que je croise également chaque matin. Puis une deuxième, qui est toujours postée un peu plus loin… mais pas ce matin. Il n’y est pas. J’ai envie de me dire que tout est ok, qu’il ne lui est rien arrivé de grave, qu’il n’est pas blessé ou malade, ou pire. Mais dans le faits, je n’en sais évidemment rien. Mais j’espère qu’il est ok. C’est vraiment la seule chose que je puisse faire, même si le coeur m’a serré quand j’ai constaté son absence.

Ceci m’a rappelé ma formidable nièce adoptive, ma belle Audrey. Et une petite anecdote en apparence anodine, mais qui m’est revenue de plein fouet à ce moment. Il y a plusieurs années, je la gardais pour une semaine, et nous nous rendions à sa garderie et à mon travail, qui étaient (ô bonheur) situés tout près l’un de l’autre à l’époque. Nous prenions le métro, où nous croisions régulièrement un ou deux itinérants sur notre route. À un moment, je donne un peu d’argent à l’un d’eux et Audrey me demande pourquoi le monsieur a besoin d’argent, pourquoi il est là. J’ai opté pour ce que je pense être le plus honnête possible, soit le fait qu’il a nécessairement manqué de chance, probablement aussi avec des ennuis de santé et plusieurs défis personnels et donc, il a perdu sa maison et il est maintenant itinérant. Et il a besoin d’aide et de ressources à plusieurs niveaux. Audrey m’a écouté attentivement et posé quelques questions, et nous sommes ensuite arrivées à destination.

Le lendemain, en arrivant à la même station de métro et à l’escalier devant lequel se trouve le même itinérant, Audrey s’exclame : zut! j’ai oublié mes sous, tante Brigitte! Je voulais beaucoup aider le monsieur moi aussi ! Je la rassure donc en lui expliquant qu’à son jeune âge et ses modestes moyens, elle n’a pas à s’en préoccuper, que certaines personnes le font (et j’évite évidemment tout le débat de société qui s’y rattache…). La journée se passe donc et le lendemain matin, en arrivant à la station en question, elle me montre quelques pièces qu’elle avait prises dans son portefeuille et me dit : « Ce matin, j’y ai pensé ! Et je vais donc pouvoir lui donner des sous et l’aider moi aussi, le monsieur. »

J’étais impressionnée de constater à quel point elle y tenait. Je n’ai pas osé insister pour qu’elle garde ses sous, me disant qu’on en reparlerait et que ça lui ferait visiblement tellement plaisir. En arrivant devant l’escalier, l’homme itinérant ne s’y trouve pas. J’ai le coeur qui me serre automatiquement (car comme ce matin, j’ai eu peur qu’il lui soit arrivé quelque chose de grave), puis je me prépare à ce qu’elle m’exprime sa grande déception devant cette absence… quand je la vois sauter de joie avant qu’elle me dise, le regard brillant : « Oh wow! Il a trouvé sa nouvelle maison, tante Brigitte! C’est génial! ». Je ne me souviens pas avoir été aussi surprise qu’émue, du même coup.

Par cette magnifique façon de voir les choses (et oui, très innocente et idéaliste, on le sait), mais quand même formidable. J’avais le coeur trop serré pour dire quelque chose (et les yeux remplis d’eau), mais j’ai quand même réussi à lui faire mon plus beau sourire, doublé d’un clin d’oeil complice tout en serrant (trop) fort sa petite main dans la mienne.

Tout est dans l’oeil de celui qui regarde… à travers sa propre lunette. Et celle d’Audrey est aussi unique que belle. Je lui souhaite de la garder (intacte) le plus longtemps possible !