J’en ai déjà parlé auparavant, j’ai tout près de moi un exemple de courage qui se bat depuis plus de deux ans maintenant (voir billet 18 février 2007).
Malgré tout ce qu’il avait vécu à ce moment, les procédures se sont décuplées et éternisées pour aboutir, tout récemment, à la dernière étape, celle avec un grand É.
Que nous attendions depuis mai dernier. On se prépare, on se test, on part, on arrête. Et on recommence. Par trois fois. Mais celle-ci fut la bonne.
Toute sérieuse et difficile que soit la teneur réelle –ou la raison- de l’exercice, il reste que sur l’essence et les aboutissants, c’est complètement flyé!
Dans ce genre de maladie, une fois la rémission atteinte et lorsque le principal intéressé a un profil à risque, la greffe de moelle osseuse est utilisée en prévention active.
Basée sur le principe voulant que nous combattons tous probablement une maladie grave, à un moment ou à un autre, où notre système immunitaire réussi de lui-même à éliminer les cellules malades.
Mais lorsque ceci ne se fait plus ipso-facto, lorsqu’apparemment un système n’arrive plus à s’auto-défendre et s’auto-guérir, on le réduit sensiblement à grands coups de poison injecté et on lui en donne un autre, de système immunitaire. Idéalement 100% compatible, comme ce fut le cas ici. Et idéalement aussi, sans faille. Ça, on le souhaite très très fort et on a testé tout ce qui était possible de tester pour s’en assurer.
On a beau dire que la recherche n’avance pas assez vite, que tant de maladies font encore beaucoup trop de victimes, reste qu’en parallèle, tellement de choses ont avancé et permettent maintenant de guérir de plus en plus de gens.
Et même si notre système de santé est lui aussi malade en ce moment, il faut en avoir vraiment besoin, honnêtement, pour apprécier tout ce qu’il fait pour les citoyens, à même les fonds publiques. Ce qui selon moi est quand même une des meilleures utilisations de ces fonds collectifs.
Tout compliqué que ce soit à vivre, en théorie, c’est d’une simplicité fascinante voire même déconcertante. Sur papier, cela dit. La réalité étant plus compliquée.
Le receveur doit donc repasser au poison-sur-poteau pendant une semaine, une énième fois. Ce qui est de loin la portion la plus heavy, bien entendu. Mais quand on a fait ça déjà trop de fois de si grande façon, ma foi, il a été prouvé qu’on le refera tout aussi bien une autre fois, et surtout: une dernière fois.
Le donneur, lui, s’évite dans la presque totalité des cas la douloureuse chirurgie. Par l’auto-administration de doses massives de supers hormones de croissance, également sous forme d’injection. Selon le donneur, c’est davantage l’administration comme telle qui est moins évidente, de même que les effets secondaires (maux dans les os, de dos, de tête, grande fatigue, etc.). Mais rien pour écrire à sa mère et surtout, rien comparé au processus du receveur.
Lorsque cela fonctionne, donc, tellement de cellules souches sont créées que cela sature la moelle, et les cellules supplémentaires vont d’elles-mêmes se nicher dans le sang.
Pour la suite, c’est là que ça devient fascinant, du moins en théorie. Mais en pratique aussi, j’en suis certaine, les 150 jours à venir le confirmeront.
Le donneur est branché sur une machine (centrifugeuse) pour la procédure qu’on appelle aphérèse, soit le don de millions de cellules souches. À l’aide de prélèvement sanguin et d’isolation de ces cellules, qui s’étend sur plusieurs heures. Mais ce n’est quand même pas plus compliqué que cela.
Même si la machine est assez sophistiquée.
Une fois le prélèvement (ou le don) effectué, tout est vérifié. Si tout est beau et que le compte y est/le don est complet: hop! On retransfuse le tout dès le lendemain au receveur. Les cellules seront en dormance pour un laps de temps indéterminé puis, par auto-programmation, iront d’elles-mêmes se reloger dans la moelle. Incroyable, non?
Étape qui tient presque de la formalité, lorsque la compatibilité est complète, comme ce fut le cas ici. Mais qui a quand même fait bien peur aux deux principaux intéressés lors de l’opération. Une réaction non-anticipée est venue compliquer les choses. Qu’est-ce qu’on a eu peur, mais cela s’est finalement bien terminé.
Maintenant, reste plus qu’à prendre cela un jour (et 50 pilules!) à la fois. Pour 150 jours.
Quand on pense que ça fait presqu’un an qu’on attend cette dernière étape, j’imagine qu’on en est pas à un jour près?
PS – Lâche pas Champion… maudit qu’ça achève. Et que je t’admire. Mais ça, tu le savais déjà.
Moellienne intervention
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