Vendredi, c’était jour de grande neige et de grand vent. Et, malgré le fait qu’à chaque première tempête, année après année, les Montréalais (et plus particulièrement les automobilistes) semblent, contre toute attente -et toute logique?- avoir oublié la précédente, ce qui les amène alors à rendre cette journée encore plus difficile qu’elle ne devrait l’être, je dois avouer que c’était tout de même un fort beau spectacle à regarder, toute cette neige immaculée, venant recouvrir notre extérieur et l’habiller décemment pour Noël.
Wow! C’est certainement la plus longue phrase jamais écrite sur ce carnet. Un peu comme cette belle première tempête qui a presque accoté le record en centimètre qui remonte à 34 ans. Pas que je m’en rappelle! Non, moi, c’est Jonathan qui me l’a dit.
Je dois revenir un peu en arrière, soit à vendredi soir, sur le pas mal tard, quand je suis revenue chez moi, d’une soirée ayant très mal commencé mais qui, grâce à la magie de la bonne bouffe, du bon vin, des amaretto sour (c’est une longue histoire…!) et surtout, de la compagnie de ma super copine Pwune, s’est très très bien terminée. En débarquant du taxi, donc, je constate avec surprise -et une légère baisse d’enthousiasme- que mon véhicule est complètement entouré -que dis-je?- fortifié et «compacté» jusqu’aux fenêtres par de la belle grosse neige bien brune, dure et pleine de grumeaux, cadeau de l’efficace charrue, apparemment.
Je me suis donc dirigée vers mon grand lit si accueillant pour une beaucoup trop courte visite, je le savais déjà. Je devais me lever tôt, samedi, histoire de retirer toute cette formidable neige pour débloquer mon carosse et vaquer à mes divers occupations et engagements. Ce que je fis donc, l’enthousiasme de la veille en moins, et la fatigue en plus.
Je me suis attelée à la tâche, d’abord avec découragement, puis avec résignation et enfin, munie de l’énergie du désespoir. Bon, ok! J’exagère! Mais c’est toujours plus intéressant ainsi, non? Et en fait, je n’ai pas eu le temps de me rendre au désespoir car, tout à coup, j’entendis une jolie petite voix légèrement grave, sortie de nulle part, me demander calmement: «Voulez-vous que je vous aide, madame?»
Même si je ne m’habitue jamais au «madame», cette fois, c’est plutôt la question en soi qui a retenu mon attention -et mon intérêt-. «Euh… bien sûr! T’es sérieux? Tu veux m’aider à pelleter?», répondis-je, incrédule, tout en apercevant tout à coup une lumière au bout du tunnel (qui n’était plus un train en sens inverse!). Et donc, en échange d’une petite rémunération bien méritée, l’affaire fut conclue et Jonathan affairé, à mes côtés, à pelleter.
Je dois avouer très honnêtement avoir apprécié autant le coup de pelle que le geste, ou plutôt, la gentillesse derrière celui-ci. Jonathan est un charmant jeune homme de neuf ans, drôle, articulé, avec de bien belles valeurs, il m’a semblé. Il m’a présenté Félix, son petit frère, qu’il surveillait sans cesse du coin de l’oeil et dont il semble très bien s’occuper. Il m’a parlé de ce qu’il aime, de ce qui l’anime. Il était curieux, surprenament éveillé et mature, avec un niveau de langage qui m’a fait plaisir, et sourire. Sourire qui s’est ensuite transformé en un grand rire lorsque mon nouveau petit ami m’a regardé, les yeux tous grands écarquillés, la bouche ouverte, encore surpris d’apprende que j’étais en fait plus vieille que son père!!! Trop drôle!
Il a non seulement ainsi contribué à libérer ma voiture, permettre la reprise de mes activités mais également, du coup, à ensoleiller ma journée… et mon ptit coeur si épris d’entraide, de compassion et d’altruisme.
Je sais -et vous le savez vous aussi- je suis exaltée! Et puis tant mieux! Ça me permet de tout apprécier, au centuple.

2 Comments on Si gentil Jonathan

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