Vous aimez déguster un cappuccino en regardant par la fenêtre d’un café, un jour pluvieux d’automne? La vue d’un enfant qui court vers son papa, en riant aux éclats? Une belle ondée rafraîchissante, après un après-midi de canicule? Vous aimez vous retrouver derrière un couple qui ressent subitement le besoin de s’enlacer et se donner un petit baiser, distraitement, sans raison apparente? Si vous avez répondu oui à l’une (ou plusieurs) de ces questions… je crois que vous aimerez ce film!
Quand on habite très loin, dans un petit coin tranquille et un peu perdu de Georgie, qu’on a pas grand-chose mais que ça nous suffit, puisque c’est comme ça, que le climat est plutôt arride et l’argent, trop rare… qu’est-ce qu’il nous reste? Il nous reste les liens, ceux d’amour et ceux du sang, les plus forts. Ceux de trois générations, en commençant par Ada, puis sa mère Marina et sa grand-mère, Eka. Des femmes simples, colorées, courageuses, généreuses, qui s’aiment beaucoup, même si elles se le démontrent parfois de drôle de façon. Mais tricotées serrées, comme on dit. Habitant toutes sous le même (petit) toit. Avec, entre elles, une tendresse infinie.
L’histoire est celle de ces trois femmes, dont l’oncle/le frère/le fils (Otar), parti gagner sa vie à Paris, envoit régulièrement des lettres, au plus grand bonheur de celles-ci et de Eka, plus particulièrement. Quand il meurt subitement, Ada et Marina décident de ne pas le dire à Eka, de peur qu’elle ne le supporte pas. Elle feront donc comme si. Jusqu’au jour où Eka décide d’aller à Paris voir son fils, une dernière fois. Improvisation et revirement de situation. Et comme le veut l’expression, les pommes ne tombent jamais bien loin de l’arbre, réalise-t-on!
Les trois comédiennes forment un fantastique trio. Elles sont merveilleuses, attachantes. On croirait presque un documentaire, par moment. L’aînée, qui joue Eka, a 88 ans. Elle est incroyable! On a envie de l’avoir pour grand-mère, nous aussi, même pour un instant!
La réalisation est simple, tout en douceur, réaliste, dénudée d’artifices mais remplie de sincérité, de tendresse, de spontanéité. Un projet sur mesure, on dirait, tant pour la réalisatrice que les comédiennes.
Réal.: Julie Bertuccelli, France/Belgique, 2003.
P.S. Si vous avez envie (et un peu de temps) après le film, regardez le «making of». Une histoire d’amour, remplie de portraits de famille, aussi jolie que le film lui-même…

1 Comment on Depuis qu’Otar est parti

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