J’ai voulu le voir au cinéma à plusieurs reprises, mais il y a un autre film qui l’a emporté, chaque fois. Quand j’ai constaté qu’il était déjà sorti en location, je me suis dit que mon heure -ou plutôt SON heure- était venue!
En théorie, EXACTEMENT mon genre de film. Un peu «underground», avec un humour absurde et spécial, montage et effets visuels inventifs, bons comédien-nes, etc. En pratique, c’est plus nuancé…
Il y a plusieurs comédien-ne-s de talent, qui y sont d’ailleurs très bons (Dustin Hoffman, Lily Tomlin, Jude Law, Isabelle Huppert, Naomi Watts, etc.). À ce point, je pense que ce sont les rôles eux-mêmes qui apportent un peu de la confusion ou de la lassitude qui émane de leur jeu à certains moments.
Le scénario et l’idée de base sont très intéressants. Un jeune homme décide de consulter un couple de détectives existentiels pour tenter de résoudre et comprendre une série de coïncidences et trouver, du même coup, un certain sens à la vie en général et à la sienne, en particulier. Jusque là, tout va plutôt bien. Remarquez que le couple est quand même assez spécial et leur mission l’est tout autant, sinon plus.
Mais ça se complique un peu beaucoup par la suite parce que cette idée de base devient régulièrement accessoire et s’entremêle (ou se mêle tout court) avec le groupe militantiste (et en pleine crise à la chefferie) auquel ce même jeune homme appartient, la grosse compagnie de vente au détail qui est en conflit avec la mission de ce groupe d’activistes, un jeune cadre ambitieux travaillant pour cette compagnie, un pompier pas rapport qui est aussi client des détectives, la femme du cadre ambitieux et porte-parole de la compagnie, les parents du jeune homme, l’homme de race noire qui fait l’objet des coïncidences et sa famille un peu bizarre, une auteur aux théories existentiellement négatives, etc.
On finit par comprendre à peu près (du moins c’est mon humble prétention), mais pour moi, c’est l’intérêt général que l’on perd un peu, du même coup. Et quelques longueurs qui s’ajoutent. On a même un peu l’impression de redondance, malgré tout ce chaos. Difficile à expliquer…
Le rythme, qui part de façon effrénée, ralentit, s’enfarge, repart, s’emballe. On aimerait un peu plus de constance, peut-être? (précision, au passage: dans le cas présent, «on» n’inclut visiblement que la personne qui persiste et signe, contrairement à l’adage populaire). Le montage et les effets visuels sont effectivement très bien faits, adaptés aux propos, drôles, intéressants.
Hmmmm. Oui, bon! Donc… j’ai généralement aimé, mais comme je suis de plus en plus critique dans mon appréciation (disons ça comme ça), j’avoue une petite déception au final. C’est peut-être la démonstration parfaite de l’expression «trop c’est comme pas assez»!?! Oui, ça me parait un bon résumé. Et j’ajoute: «Pas assez, ça peut donc AUSSI être trop compliqué»!
Réal.: David O. Russell, É.U., 2004.

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