Je l’ai déjà dit: j’adore Anne-Marie Cadieux. C’est une actrice brillante, talentueuse, tellement polyvalente. Et elle dégage (pour moi) beaucoup de profondeur et d’intelligence. Elle a une beauté à son image: originale, unique. En toute honnêteté, c’est vraiment elle qui m’a donné envie de voir ce film. Et un peu le sujet (déformation professionnelle). Dans cet ordre!
Je ne connais pas du tout ce réalisateur, mais je sais maintenant qu’il a un talent certain et beaucoup de «guts». Audacieux et courageux comme projet. Et ardu! Le film est écrit, produit et réalisé par lui. C’est l’histoire d’une jeune conceptrice-rédactrice qui lâche tout, trouve une caméra et décide de filmer les gens de la rue en leur demandant que représente, pour eux, le bonheur.
Bon! dit comme ça… j’imagine que ça n’a rien de très emballant!?! Et le film ne l’est pas non plus, d’ailleurs, quand j’y pense! Mais il est intéressant. Je prédis que, si vous le voyez un jour, vous partirez inévitablement dans votre bulle, à un moment ou à un autre, et vous réfléchirez sur le sens de votre propre existence, vous vous demanderez si vous êtes heureux (et pourquoi) (ou à l’inverse, pourquoi pas?).
Un film cinématographiquement chaotique, plein de rebondissements, parfois confus, parfois drôle, souvent dramatique, touchant, triste, désolant et très en mouvement. Tourné comme un documentaire. Sûrement ce qui ajoute à la tension et au sérieux de l’affaire. Quelques autres bons comédiens y tiennent de petits rôles et sont convaincants, eux aussi.
La musique, parfois déstabilisante (et à l’image du film) est signée Ève Cournoyer. Que je ne connais pas beaucoup (encore), mais qui m’apparait, elle aussi, assez talentueuse et différente, un peu marginale. À explorer!
Même si le film est intimiste au sens où il vient nous chercher, nous amène à nous questionner, nous projeter, je me suis sentie en même temps très spectactrice. Comme s’il se dégageait de l’ensemble une certaine distance, une certaine froideur. Un côté impersonnel, peut-être. Probablement dû aux entrevues (avec des étrangers) et à un certain voyeurisme obligé.
Réal.: François Delisle, Québec, 2004.

2 Comments on Le bonheur est une chanson triste

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