J’ai le cœur gros depuis plus de deux semaines… Depuis l’annonce d’un décès. J’ai une réelle peine. Et pourtant, toute sérieuse et irréversible soit la mort, je ne connaissais même pas cette personne. Mais il s’agissait donc d’une personne ‘connue’, de notoriété publique. Et qui a à mon sens était douée d’extraordinaires talents, d’abord comme acteur de cinéma (un très grand acteur, selon moi), comme réalisateur et comme acteur de la scène, mais que je n’aurai malheureusement jamais la chance de découvrir dans le dernier cas. Et j’en suis d’autant plus triste que je suis convaincue que cela aurait été un grand moment (pour moi). J’ai encore de la difficulté à le réaliser vraiment, ainsi que tout l’impact de cet événement. Je parle bien sûr du déjà très regretté Philip Seymour-Hoffman, un de mes acteurs cultes depuis Happiness.

Et c’est ce phénomène que j’essaie de saisir depuis. Comment on peut ‘s’attacher’ à une personnalité publique… et donc vivre un deuil à sa mort. C’est fascinant, même si de façon tellement négative et cruellement incompréhensible, surtout à son trop jeune âge.

Je pense que ce deuil est en fait proportionnel à l’impact ou plutôt l’importance que cette personne a eu pour moi. Dans son cas, il m’a fait vivre de grands moments de cinéma, mon domaine de prédilection culturel par excellence. Il m’a touchée, m’a fait pleurer, m’a fait rire aussi (pour mon plus grand bonheur et avec une certaine surprise). Il m’a dérangée, parfois un peu rebutée (je parle ici de ses rôles), m’a troublée, m’a fait réfléchir. Mais donc il m’aura profondément marquée. Et donné par là l’impression (on ne peut plus fausse) de le connaître. Et donc d’être maintenant privée de sa présence, ou bien égoïstement, du grand plaisir de le voir à nouveau dans une œuvre, de le découvrir encore sous plusieurs autres angles de jeu, que je suspecte mais ne pourrai jamais confirmer. Un si grand talent, il me semble, aurait nécessairement continué de se développer, c’est le propre des gens si doués dans leur domaine. Comme si le talent dicte le parcours. Ou le devrait. Mais je le réalise, là aussi, rien de plus faux.

Ce qui est également très bouleversant est la fatalité de cette issue. Son côté irréversible. J’ai toujours en tête qu’il s’agit d’un accident aussi imprévisible que la mort est fatale, à savoir qu’il aurait très bien pu être évité, juste ne pas se produire, si une chose avait été différente. Et probablement une toute petite chose… Et c’est ce qui me révolte le plus. Sans le savoir au fond, je crois que ce n’était pas son choix, sa décision. Qu’il a simplement manqué cruellement de perspective, de lumière, d’amour (quel qu’il soit) et qu’il a été victime d’une grosse béquille qui ne pardonne pas et aura eu raison de lui.

Je voudrais tellement pouvoir revenir dans le temps, et qu’il sache à quel point il était apprécié, important dans son apport. Et espérer que cela puisse faire une différence… Alors qu’en fait, probablement pas. C’est le propre (et le très sale et très laid) des accidents. Y a rien à comprendre. Et pour moi, c’est très difficile d’accepter ce qui ne se conçoit pas, ne se comprend pas. Mais ça, c’est mon problème. Pas le sien.

J’espère quand même qu’il puisse un tout petit peu sentir le grand deuil et le grand vide qu’il a générés. Comme si cela lui permettrait d’avoir moins mal? Ou en fait, toute l’admiration et le respect que les gens lui ont portés? Je donnerais beaucoup pour que cela soit possible… mais là encore, c’est mon problème, pas le sien. Reposes en paix, PSH… Et merci pour tous les grands moments que tu m’as fait vivre.

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