Catégorie : Tout simplement formidable

Plan de match

Petit extrait d’une discussion animée lors d’un copieux -et délicieux- souper chez mon «top shape» de frère ce week-end, en la joyeuse compagnie de ses deux petits loups:
Moi: Est-ce que vous voulez avoir des enfants, quand vous serez grands?
Julien: Oui… Moi je veux en avoir deux. Peut-être un garçon et une fille. Mais je pense qu’on ne choisit pas, hein?!?
Moi: Et toi?
Charles: Oui, moi je vais en avoir quatre.
Nous: Quaaaaatre?????
Charles: Oui.
Nous: C’est une grosse famille, ça…
Charles: Oui. Le premier ça va être un bébé, l’autre va avoir 4 ans, l’autre 6 ans et l’autre 9 ans.
Nous: Aaaaah?!?
Charles: Pis ça va être toutes des filles…
Nous: Ah bon!?! Pourquoi?
Charles: Parce que les filles, ça fait pas la chicane!
Nous: (…) (en silencieuse et amusée guise de non conclusion…)
Ainsi-soit-il!?!

Oscar et la dame rose – La piece

Ayant tellement aimé le livre, découvert quelques semaines auparavant, j’avais un peu la crainte d’être déçue par la pièce.
En fait, je n’arrivais pas à imaginer comment la grande complicité, l’intimité et l’extrême pudeur du livre pouvait maintenant nous être transmises par le théâtre.
Mais c’était sans compter le grand talent Rita Lafontaine comme unique comédienne, et qui signe également la mise en scène conjointement avec François Flamand (et la collaboration amicale d’André Brassard, nous dit-on).
C’est ma grande amie d’enfance, la pétillante Nathalie, qui m’a offert ce cadeau. Que je remercie encore au passage pour le formidable moment d’émotions.
Le succès de la pièce se résume en deux mots: simplicité et authenticité. Lafontaine a choisi de nous raconter cette histoire sans artifices, avec son cœur, son âme et ses trippes. Mais avec retenue, aussi. Elle relève le défi de brillante et sobre façon, incarnant tour à tour Mamie rose et Oscar, mais sans infantiliser l’un ni dénaturer l’autre. Très fort. Et très convaincant de sincérité.
Décor minimaliste mais ingénieux: un petit lit de fortune, une petite valise, quelques lettres d’enfant, une couverture.
Le reste, on le doit aux projections d’icônes divers sur toile de fond, représentant tour à tour les éléments d’une chambre, d’un stationnement, d’un salon, et même l’amitié, des moments volés…
À l’image du récit, nous avons beaucoup ri, beaucoup pleuré, rêvé. Bref, nous avons été très touchées. Ce qui était certes le grand défi. Bravo!
Seule déception au final: mon propre doute!
Tirée du livre de Éric-Emmanuel Schmitt, au Monument National, 2007.

Cœur vaillant

Mes petits neveus chéris, Julien et Charles, sont allés visiter et découvrir l’Oratoire St-Joseph avec leur grand-père la semaine dernière.
«C’est une grosse grosse Église», comme ils l’expliquaient avec enthousiasme.
Ils nous racontent un peu leur périple et Charles nous dit alors: «On voulait voir le cœur mais on a pas pu, parce qu’il travaillait»!
Qu’est-ce qu’on avait le fou rire (que nous avons par contre subtilement étouffé, de peine et de misère) car on voulait vraiment comprendre ce qu’il voulait dire…
«Ben oui, tu l’sais, on pouvait pas y aller parce que la chambre était fermée, parce qu’il travaillait»!
Ma belle-soeur nous a alors expliqué que cette partie de l’Oratoire était temporairement fermée pour rénovations.
On ne sait toujours pas si Charles pensait vraiment que «il» (le coeur) travaillait à une quelconque et céleste besogne ou si son «il» était en fait un «ils» en parlant des ouvriers, mais peu importe… quelle jolie façon d’imaginer la chose!
PS – Du reste et sans même l’avoir vu, je suis persuadée qu’il était tout à fait préférable qu’il soit ainsi temporairement indisponible, ce fameux cœur, et que l’imagination de Charles en a assurément dessiné un plus joli portrait que le vrai… (en fait l’idée même me répugne mais bon, ce n’est que moi, ça…).

Justine et Frédérick

Un week-end récent, j’ai eu le grand bonheur -et même honneur- de recevoir, l’instant d’une soirée, d’une nuit et d’un petit matin de douce folie, mes filleul et nièce adorés, la belle Juju et son grand frère, Fred. Qu’est-ce que ça a été agréable. On est allés se promener, faire un grand tour de métro (que leur grand-papa a construit), voir un film, manger une bouchée. Une belle soirée de plaisirs partagés.
Dimanche soir, revenue chez moi et affairée à diverses tâches de circonstances, en sortant de la douche, je trouve sur ma boîte vocale cet émouvant message de Justine, la voix déchirée par l’émotion: « Brigitte (…) je m’ennuie beaucoup de toi… pis… pis j’espère qu’on va se revoir… j’t’aime beaucoup… Bonne nuit!»
MY GOD…
C’est pour des tous petits moments volés comme ça, des moments d’intensité absolue, des moments de tendresse formidable, d’amour inouï que j’aime, moi, faire partie de ce monde si fou et si insensé (trop souvent).
Ma belle Justine: tu ne sauras jamais le plaisir que tu m’as fait. D’entendre ta délicieuse petite voix, comme ça, me dire ces si belles choses… et même si je sais pertinemment qu’elles furent proférées en temps de grand «déchirement existentiel»: soit le moment d’aller au lit (que tu aimerais si souvent repousser), la veille du retour à l’école! Mais ça n’a aucune importance, vraiment, aucune… C’est juste trop magnifique!
Et Fred, lui, déjà pré-ado (et déjà si beau avec ses cheveux longs), qui m’a demandé le plus sérieusement du monde et du haut de ses 9 ans, alors que nous attendions patiemment notre tour à la salle de bain (où Justine se prélassait longuement), «Puis, Brigitte, comment a été ta journée?», avec le plus grand intérêt du monde! Trop cute! Il a même écouté avec enthousiasme mon récit de la dite journée.
Qu’est-ce que je t’aime, mon beau Fred, et toi, ma belle Justine… même si vous grandissez vraiment trop vite!
PS – Et juste pour faire plaisir à leur maman (et la rassurer sur le beau travail d’éducation qu’elle fait!), Fred m’a dit, dimanche avant d’aller les reconduire: «En tous cas, merci beaucoup, Brigitte… Pour tout. Vraiment, je sais pas quoi dire!».

Traces – a la TOHU

Un spectacle d’une rare générosité, avec une immense complicité entre les 5 fabuleux et talentueux artistes. Ce qui résume et explique en grande partie le succès de l’affaire!
L’idée de base est toute simple: on nous présente 5 jeunes artistes, leurs traits de caractère et leurs spécificités. Puis ils se présentent eux-mêmes et se livrent mutuellement à travers leurs divers numéros (allant de la musique, chorégraphie, jeux, acrobaties, etc). Et qui nous démontrent d’impressionnante façon tout leur talent. Qui est apparemment sans fin!
Tout est chorégraphié, orchestré, pensé… pour nous donner un spectacle extrêmement bien ficelé, tout en étant plein de rebondissements, harmonieux, rafraîchissant, presque magique. Et même si je déteste ce mot dans ce contexte! Il n’y a pas de temps mort, tout est habilement enchaîné. Le décor est minimaliste, les accessoires qui y sont posés seront intégrés à un moment ou à un autre dans le spectacle. C’est également très contemporain mais surtout urbain, ce qui change un peu des autres spectacles du genre, je trouve.
J’ai peine à simplement imaginer tout le travail qu’il a fallu (et qu’il faut encore) pour monter et rendre un tel spectacle… Sans parler de la forme physique -et de la douleur (tout aussi physique!) qui doit certainement en résulter. Quelle passion (et détermination) doivent animer ces jeunes pour les pousser ainsi toujours plus loin, c’est incroyable. Et c’est ce qui m’apparait tellement généreux de leur part.
On en ressort ébloui, un peu épuisé (pour eux!) mais ravi. Et moi, je suis chaque fois étonnée de constater que la créativité est sans limite (à part les nôtres, en fait, dois-je avouer!!!), peut toujours aller plus loin, ailleurs, et nous faire vivre de tels moments. Et même en ayant déjà vu la majorité des spectacles du Cirque du Soleil et autre collectif du genre.
La nouvelle production de la compagnie de cirque LES 7 DOIGTS DE LA MAIN, à la TOHU, la Cité des arts du cirque, 2345, rue Jarry est, Montréal.