Marie Laberge est l’Écrivaine des Sentiments. Des vrais! Ceux que l’on ressent, ceux que l’on exprime -bien ou mal-, ceux qu’on ne peut exprimer, les «refoulés» (et elle le fait alors à notre place et de façon magistrale). J’ai rarement lu des histoires aussi intenses à ce chapitre. Elle emprunte aussi au théâtre, probablement ce qui ajoute au côté réaliste et vivant de ses romans. J’aime vraiment beaucoup cette talentueuse écrivaine, à la plume assez inspirée, très visuelle, très très intense. Peu ou pas de chance de tomber sur un sujet léger, ou traité avec légèreté. Ici, on parle des VRAIES affaires. En long et en large. (D’ailleurs, elle doit achever sa sabbatique, non?!?! À suivre!)
Avec le 1er livre de cette trilogie, «Gabrielle», elle avait ouvert le bal, elle avait mis la table et campé ses nombreux et non moins intéressants personnages. Une histoire d’amour et de famille dans le Québec des années 30. Toute une génération (deux, en fait) remplie de personnages attachants et colorés, qui ont souvent la vie dure et caractéristique de ce cette période, aux destins et aux valeurs très différents. Elle nous laissait sur un drame, certes, mais aussi avec une ouverture sur ce grand petit monde qu’elle venait de créer: les enfants de cette famille (ceux de Gabrielle). Dans le 2e, «Adélaïde», c’est ce que l’on suit donc. Et pour le suivre, on le suit. Tout juste si on n’y prend pas part! Avec comme point central cette jeune femme sauvage et intègre (Adélaïde), la fille de Gabrielle. Et autour d’elle, ses frères et sœurs, son père, ses cousines, ses tantes, ses amis, connaissances, ses amours aussi. Et le beau Nick. Sur fond de 2e Guerre mondiale.
J’ai mis beaucoup de temps à embarquer dans «Gabrielle», mais une fois fait, je l’ai littéralement dévoré et me suis retrouvée en arrêt forcé et en suspens, attendant la parution du second. Sûrement un très bon coup de marketing, mais un petit peu frustrant quand même pour le lecteur, il m’a semblé. «Adélaïde», c’est à se demander si je l’ai effectivement lu?, tellement j’y ai plongé pour en ressortir -à de rares et courtes occasions- me permettant de travailler, me ravitailler, et dormir un peu. Au cas où vous ne l’auriez pas lu, je ne vous raconterai pas la fin, mais je suis obligée de préciser que, comme ma copine Sophie P, si j’avais rencontré Marie Laberge dans les jours suivant la fin de ma lecture… j’eus été obligée de l’insulter avec véhémence (parce que je suis contre la violence et que je n’aurais donc pas pu la taper! Mais l’envie m’aurait habitée quand même…ok!, j’exagère!). Mais quelle espèce de fin plate, VRAIMENT trop plate, qu’on voyait venir en se disant «elle ne nous ferait pas ça, elle ne nous ferait JAMAIS ça, voyons!?!», une fin sur-dramatique et décevante. Probablement suis-je un peu intense moi-même?, et qu’il s’agit plus d’une déception personnelle???… Enfin, que de frustration, bon!
«Florent», la suite et fin, j’ai eu longtemps envie de le bouder, mais comme ce n’est pas dans ma nature, j’ai (encore) attendu jusqu’à novembre de la même année et me le suis procuré. Mais j’ai certainement été trop éprouvée par le précédent, ou alors le dernier n’était pas à la hauteur des deux autres. Peu importe, j’ai décroché et je ne l’ai même pas terminé. Mais ma copine Martine (qui raconte si bien!) m’a résumé la chose. Et je l’en remercie encore, en passant. Moi, je n’avais plus envie. Plate, hein? Apparemment, ça arrive. Et cela n’enlève rien à l’ensemble de l’œuvre et aux grands moments qu’elle m’a fait vivre…
Aux Éditions du Boréal, Gabriel en 2000, Adélaïde en avril et Florent en novembre 2001.

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