L’autre pièce de Michel Tremblay, présentée en ce moment à Montréal. Assurément une période très fructueuse pour ce dramaturge, si important à la culture québécoise.
D’abord, il faut que je vous fasse un aveu. Je savais que Louison Danis était une grande comédienne. Ce que je ne savais pas, c’est qu’elle était une très grande, une gigantesque comédienne. Fabuleuse de sincérité, de justesse, de talent. Certainement un rôle fait (presque) sur mesure pour elle. Drôle, sans être exagérée, généreuse, sans être gratuite, émouvante, sans être facile.
La pièce nous raconte la magnifique relation (autobiographique) entre l’auteur et celle de ses jours. La folie, la tendresse, la dérision et l’amour, tout l’amour, d’une mère pour son fils (et vice-versa). La proximité, aussi, dans une relation tellement spéciale, tellement empreinte de respect, de complicité, d’humour et d’imagination délirante et débordante. Et, apparemment et pour notre plus grand plaisir, héréditaire. Ou communicative?
Sur scène, tout doucement et tout en simplicité, la narration est faite en direct par le fils (très bon Daniel Simard), qui est aussi le plus grand «fan» et spectateur de cette immense icône que représente sa mère. De son enfance à l’âge adulte.
La mise en scène est toute simple, mais d’une efficacité formidable. Un coffre, un rideau, un tablier… et le tour est joué. Très, bien joué. De là, nous assistons à plusieurs moments forts, moments clés dans leur relation. De petits épisodes tour à tour comiques, intenses, dramatiques, tragiques, même. Ou tous ces attributs à la fois.
Un hommage des plus touchant, des plus fondamental, en même temps. Celui d’un fils pour sa mère, sa muse, son inspiration. Et, en retour, l’amour -plus qu’inconditionnel- d’une mère pour son fils, ses aspirations, ses peurs, ses rêves, ses souhaits les plus chers.
Banal, en théorie. Magnifique, en pratique. À voir, ou même revoir. En peu de mots, on récolte souvent ce que l’on sème… ou ceux que l’on aime.
Théâtre d’Aujourd’hui, texte de Michel Tremblay, mise en scène de Louise Laprade, avec Louison Danis et Daniel Simard.

5 Comments on Encore une fois, si vous permettez

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