Même si j’aime bien le hockey et que j’ai beaucoup d’admiration pour ce grand joueur qui fit les beaux jours du tricolore, je n’avais toujours pas vu ce film. C’est ma soeur, Cri, qui me l’a chaudement recommandé… et je l’en remercie tout aussi chaleureusement maintenant!
Wow! Quel intéressant document historique. J’ai beaucoup appris sur le Québec des années 30-50 (en fait sur Montréal et la situation des canadiens français à ce moment), sur cet extraordinaire personnage devenu mythique (et pour cause), avec le cœur et le courage aussi grands que le talent, qui était débordant. Je ne savais pas non plus qu’il avait eu de si difficiles moments au début de sa carrière, ni tout ce qu’il avait réellement accompli pour les Canadiens. Impressionnant, vraiment.
Roy Dupuis est tellement bon dans le rôle-titre. Sa prestation, quoique personnelle, est formidable de justesse et de sincérité. Il émane de lui une telle prestance, une telle force, c’est fascinant. Qu’est-ce que j’aurais aimé connaître le vrai, finalement! Tous les comédiens sont également bons, dont Julie LeBreton, qui joue la femme de Maurice et Pierre-François Legendre qui fait son attachant beau-frère (et plus grand fan – même s’il fit une gagêêêuuure contre lui le soir de leur déménagement!).
C’est bien tourné, bien monté, les images sont très belles, la lumière est un bon support ou complément aux propos et le scénario est vraiment bien ficelé pour le cinéma (par Ken Scott). L’intérêt est constant et maintenu jusqu’à la fin (mais c’est peut-être moins le cas pour quelqu’un qui connait très bien son histoire – je ne sais pas???).
Une des choses qui m’a le plus marquée et touchée est le sérieux avec lequel les joueurs de ce temps -souvent de très grands athlètes qui travaillaient très très fort- pratiquaient ce sport. Et aussi toute la fierté avec laquelle ils le faisaient. Faire partie d’une équipe de la LNH, comme les Canadiens, était alors un privilège… et non un acquis, comme c’est le cas maintenant, qui vous donne droit à un plus qu’énorme chèque tous les quinze jours, peu importe si et comment vous avez joué (ou presque). Et quand on pense aux salaires qu’ils gagnaient à ce moment, toutes proportions gardées, c’est vraiment incroyable. Et complètement dommage/insensé, je trouve.
Réal.: Charles Binamé, Québec, 2005.
Catégorie : De mes yeux vu
Consecration de Minuit, le soir
Même si j’aime vraiment beaucoup cette série, je n’ai pas osé ou voulu écrire sur celle-ci jusqu’à maintenant. Probablement par pudeur, disons, ou par peur que mon humble témoignage n’en soit pas à la hauteur.
Mais comme j’ai été ravie de les voir tous triompher hier, au 21e gala des Gémeaux, pour leur formidable travail, je me suis dit que je me devais d’en faire mention, cette fois. L’occasion était trop belle -et toute indiquée.
C’est qu’ils ont presque tout raflé (8 prix): meilleure série dramatique (s.d.), meilleurs textes s.d. (Pierre-Yves Bernard et Claude Legault), meilleur réalisateur s.d. (Podz), meilleur montage s.d. (Valérie Héroux), meilleur rôle masculin principal (trop séduisant Claude Legault), meilleure direction photographique s.d. (Jérôme Sabourin, Claudine Sauvé), meilleurs décors – toutes catégories (Dominique DesRochers) ainsi que le prix Jean-Besré (Pierre-Yves Bernard, Claude Legault, Podz) qui souligne un coup de cœur pour une émission, un artiste, un artisan ou un télédiffuseur, qui s’est démarqué de façon particulière par son originalité ou son innovation.
Une série originale, intelligente, magnifiquement tournée, à la caméra teintée de zones de bleu et de gris (à l’image du propos), avec une texture vraiment particulière. Au scénario si intéressant, différent, soit l’amitié très atypique de trois hommes, tous «doormen» de profession.
La nuit est donc la trame de fond mais également un personnage central de la série, autour de laquelle gravitent de très bons comédiens (Julien Poulin, Louis Champagne, Julie Perrault, Julie LeBreton pour ne nommer que ceux-ci), d’attachants personnages, avec autant d’humour que de tragique (dont elle déborde). Une série pleine d’humanité, sur les travers des humains, justement. Sur la solitude, l’amour, la recherche de soi et la rencontre de l’autre (et des autres). La trame sonore et musicale est très bonne et colle parfaitement à l’histoire.
Alors Bravo!, chapeau!, bien mérité! à tous ces artisans pour cette magnifique série.
J’ai tellement hâte de voir la suite en janvier… même si ce sera (déjà) la dernière.
Babel
Un autre très bon film de ce formidable réalisateur (qui nous a donné les très bons «Amores Perros» et «21 grams»). À nouveau cousu d’intensité, de drame, où la ligne est si fine et où tout peut basculer, à chaque instant, dans le tragique total, le désastre absolu. Iñárritu installe et maintient une atmosphère incroyable de justesse. Nous gardant sans cesse en haleine, mais aussi dans le doute, la crainte et bien sûr, avec un intérêt soutenu.
L’histoire d’une arme à feu qui voyage à travers les gens et qui affecte ceux-ci de différentes façons, ayant des répercussions sur plusieurs continents (du désert du Maroc en passant par le Japon, les États-Unis, le Mexique). Autre exploit: malgré la grande portée de ce film, le réalisateur nous livre un document intimiste, avec des personnages très attachants, touchants, tellement humains.
Avec la très bonne Cate Blanchet, Brad Pitt (convaincant), Gael García Bernal (toujours bon) et Adriana Barraza qui est vraiment fantastique.
La caméra et les images sont aussi belles que froides, par moments, aussi puissantes qu’émouvantes, parfois aussi.
Un film qui nous parle de violence, de préjugés, de souffrance et de douleur. Mais qui déborde aussi sur l’amour, l’amitié, la vie… son sens et sa valeur inestimable.
Réal.: Alejandro González Iñárritu, É.U./Mexique, 2006.
Philippe Noiret et Robert Altman
Loin de moi l’idée de comparer l’un à l’autre, puisque ce serait tout simplement impossible (et inutile!). Mais j’ai eu envie de parler un tout petit peu de ces deux très grands artistes, malheureusement tous deux disparus cette semaine…
Je ne peux non plus prétendre leur rendre un hommage à leur mesure respective. Je n’en ai ni la capacité, ni l’ambition. Je me contenterai donc de petits témoignages très personnels.
Philippe Noiret était un très grand acteur. Issu d’abord du théâtre et adopté ensuite par le cinéma (selon ses propres dires). Avec un tel charisme, une grande prestance, un immense talent et une force tranquille. Mais aussi et surtout, pour moi, une extraordinaire voix. Qui aurait certainement pu, si je l’avais connu, me pousser à bien des bassesses! Avec son regard, son air si particulier, toujours à mi-chemin entre la mélancolie/la tristesse et la bonté d’un Saint-Bernard! (mais prière de n’y voir et n’y entendre que le côté positif/touchant de l’analogie… car ce n’est que ça!).
J’ai repassé un peu sa filmographie pour me rappeler de si beaux et grands moments. Je ne pourrais vraiment dire quel rôle j’ai préféré (c’est incroyable de relire tous les films qu’il a fait, tous les rôles si différents qu’il a joués) et de toute façon je ne les ai pas tous vus, mais je pense pouvoir affirmer que deux de ses personnages m’ont plus spécialement marquée et me resteront longtemps en mémoire: deux personnages tellement opposés, d’ailleurs, soit celui d’Alexandre dans le très original «Alexandre le bienheureux» et celui de Pablo dans le magnifique «Cinéma Paradisio». Par sa justesse, sa sincérité, sa puissance et sa candeur, aussi. Quel grand comédien, ma foi. Qui me manquera beaucoup, mais dont nous avons maintenant la chance d’avoir tant de formidables souvenirs.
Robert Altman, maintenant. Que nous connaissons certainement moins, en tant que personne, de par ses fonctions non pas devant mais derrière la caméra. Mais dont j’aime beaucoup la vision, la caméra, l’œuvre. À nouveau, je suis allée consulter sa filmographie et j’étais stupéfaite par l’ampleur de celle-ci. Je pense même n’avoir pas vu la moitié de celle-ci (mais je me ferai le grand plaisir d’y remédier à loisir). Et j’en garde, assurément, plusieurs coups de cœur.
Pour moi, Altman a officiellement remis sur la carte, comme on dit (ou peut-être réinventé?), le genre chassé-croisé dramatique, mais de façon plus puissante, percutante et intense. Comme avec le très bon «Short Cuts», et aussi l’audacieux «The Player». J’avais beaucoup aimé «Gosford Park», venu longtemps après, film intéressant, astucieux, très fort. Un grand réalisateur, donc. Intemporel, visionnaire, dérangeant (de par ses films, je veux dire). Qui, lui aussi, me manquera beaucoup mais qui nous laisse également de formidables souvenirs.
Alors «Adieu!» à ces deux grands, mais surtout merci pour tout ce qu’ils nous ont donné, nous ont apporté, nous ont fait vivre, chacun à leur façon…
Elling
Je me promenais à mon club vidéo, récemment, lasse, blasée, en mal d’une quelconque découverte qui en vaille la peine. En même temps, c’est presque inévitable, c’est normal, vous me direz, quand on voit beaucoup de films, non? Peut-être. Mais c’est toujours un feeling plate quand même.
En quête, donc, de quelque chose qui me surprenne, me fasse plaisir.
Je m’étais même tapé, récemment, quelques blockbusters et/ou films de fille dignes de ce nom. Vous imaginez donc mon état de désoeuvrement! (mais oui! j’exagère! et de là un malin plaisir!!!).
J’ai alors fait ce que je fais probablement chaque fois dans un tel cas, j’ai «zieuté» les cassettes obscures dont il n’y a qu’un seul exemplaire, et qui sont placées dans la moitié inférieures des rangées. Et je suis tombée sur ce petit dvd, qui me semblait tentant, rigolo, intriguant et inconnu à souhait. Un film de la Norvège.
J’adore les films norvégiens. Bon, c’est peut-être un peu général comme commentaire mais franchement, comme pour les films suédois ou allemands, je suis rarement très déçue.
C’est l’histoire de deux hommes aux vies un peu «différentes», disons, aux parcours un peu spéciaux, qui se retrouvent dans un institut psychiatrique pour un court séjour. Et qu’on tente ensuite de réinsérer socialement -et conjointement-. Deux personnages aussi opposés qu’attachants, avec de sympathiques travers et de surprenantes réactions.
Les deux principaux comédiens sont formidables (Per Christian Ellefsen et Sven Nordin) . Tellement crédibles, on se sent aux limites du documentaire, mais avec tellement d’humour.
Fait vraiment intéressant, on nous raconte principalement cette surprenante et atypique relation/amitié entre les deux hommes. Sujet rare, d’ailleurs, il me semble. Et d’autant plus intéressant. Une amitié tellement touchante, différente. Désopilante. Un humour dérisoire, à l’image des personnages.
Réal.: Petter Næss, Norvège, 2001 (mais probablement disponible depuis peu, puisqu’il était toujours dans les nouveautés) (quoique…).