Entendu ce matin, dans ma voiture. Pendant la dernière partie de l’émission, où Marie-France Bazzo, l’animatrice, recevait Luc Dupont, professeur de communications à l’Université d’Ottawa et auteur du livre «1001 trucs publicitaires». Que je n’ai pas lu, mais dont l’auteur (et l’entevue) a vraiment beaucoup attiré mon attention.
Je suis bien évidemment très mal placée pour en parler, surtout objectivement. Parce que j’oeuvre dans le domaine depuis tant d’années. En même temps et à l’inverse, on pourrait prétendre qu’il est beaucoup plus aisé de parler de ce que l’on connait si bien et que ça n’empêche pas d’avoir un jugement éclairé ou éclairant. Disons donc que je connais relativement bien le sujet, mais que je suis un peu biaisée.
Luc Dupont, que j’écoutais distraitement (au début!), parlait de tentatives publicitaires quasi-incroyables (mais vraies!). Histoire de toujours pousser la chose plus loin, de repousser les limites de ce qui a été fait, probablement (les nôtres ou celle des annonceurs…!?!). Toujours est-il qu’il y a donc déjà eu le cas d’un annonceur qui a demandé à un joueur de la MBA de se TATOUER son logo sur une épaule, car c’était un champion et que ça serait une formidable pub, et payant pour lui et tout. Eh bien croyez-le ou non, comme il n’y avait à ce moment aucune loi empêchant ce genre de pratique, ils l’ont fait! Comme quoi, même notre corps ne nous appartient plus tout à fait (et désormais on ne parle pas seulement de notre tête!). C’est particulier, à mon avis. Inconcevable aussi pour moi.
Il parlait ensuite de l’espace, et plus particulièrement de la Lune. Cet astre qui m’est particulièrement cher, pour des raisons évidentes (et d’autres plus personnelles). Il existerait donc un projecteur assez puissant pour projeter des images sur la Lune et prendre avantage du fait qu’elle nous présente toujours la même face. Un annonceur pourrait donc s’y retrouver en permanence (du moins en fonction de son budget, j’imagine!). Très honnêtement, je peux juste affirmer qu’une telle idée me semble un peu triste et que j’espère de tout coeur que nous n’en viendrons pas là, en tant que société. Pas très féérique, tout ça!?! (je sais, je suis un peu simpliste et puriste, parfois!).
Apparemment, nous sommes maintenant sollicités (à Montréal, si je ne m’abuse/selon un sondage assez récent) des milliers de fois, quotidiennement. Les couleurs, comme on le sait sont analysées et associées à toutes sortes de conceptions assez précises et vérifiables. Le jaune, pour des produits de marques privées, par exemple, est associé a une connotation «bon marché» dans l’esprit des gens. Le sexe, quand à lui, serait rose et non rouge, etc.
Tout ça m’a fait beaucoup réfléchir et m’a rendue un peu perplexe. Parfois la pub me semble quelque chose de pertinent, de drôle, de bien fait. Quelque chose qui vient proposer une bonne marque ou un bon produit, ou encore, promouvoir une bonne cause. Parfois aussi, j’ai l’impression de ne pas bien en saisir toute la portée. Et qu’elle prend une place beaucoup trop importante (qu’on le réalise ou qu’on le pense) dans notre société.
Radio-Canada, 9 mai 2005, 11h00.

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