Catégorie : De mes yeux entendu

Trois petits chats (Justine B.)

Non, je ne crois pas que vous la connaissez, et ce n’est pas très grave en fait. Justine est ma nièce et c’est également une petite fille formidable, enjouée et tellement coquine.
Comme je fais présentement office de mère-par-intérim, j’ai accès et j’ai donc droit, régulièrement, à de petites histoires farfelues, jeux de mots accidentels -mais non moins délicieux- et autres perles d’enfant. Rien que pour ça, moi, ça me ravit au plus haut point! Il y a bien sûr d’autres raisons, mais je m’en tiendrai donc à l’essentiel de mon propos, la chanson en question.
Dimanche, on est en train de jouer ensemble et Justine, la volubile nièce (qui a de qui tenir, apparemment!?!), fait semblant d’être une maman et joue avec ses toutous, en fredonnant distraitement et nonchalemment la chanson «Trois ptits chats». Vous connaissez? Une longue suite de rimes et d’enchaînements de mots.
Ça commence comme ça: (vous l’aurez deviné!):
«Trois ptits chats, trois ptits chats, trois ptits chats, chats, chats,
chapeau d’paill-e, chapeau d’paill-e, chapeau d’paille, paille, paille.
Pailla-sson, pailla-sson, pailla-sson, son, son…».
Et etc. Vous comprenez le principe, ou vous connaissez la chanson.
Mais la version de Justine est un peu différente de l’originale.
Et beaucoup plus rigolotte. À un moment, c’est devenu:
« (…) Denti-fri-ce, denti-fri-ce, denti-frice, frice, frice… (jusque là, ça va!)
mais au lieu de l’énigmatique «frise-à-plat» auquel je n’ai, du reste, jamais rien compris, on a eu droit à:
Frise à bol, frise à bol, frise à bol, bol, bol,
bol-e-ton, e, bol-e-ton, e, bol-e-ton, ton, ton (une autre invention!)
Ton-ta-marre, ton-ta-marre, ton-ta-marre, marre, marre…» (rien ne va plus!!!)
Et elle a ainsi rejoint les autres rimes (réelles et faisant parties de la version originale).
Chère Justine! J’ai tellement rit, dans la barbe que je n’ai (heureusement!) pas.
Pour ne pas la froisser, d’abord, mais aussi pour préserver cette naïveté et cette spontanéité qui font régulièrement mon plus grand plaisir et même, mon petit bonheur.
Ma seule déception étant de ne pas avoir eu, sous la main, une petite enregistreuse, question d’immortaliser le tout.
Mais bon, je la fredonne depuis, avec sa petite voix en tête, et ma foi, je me sens comme une spectatrice bien privilégiée!

La pub – Indicatif Present

Entendu ce matin, dans ma voiture. Pendant la dernière partie de l’émission, où Marie-France Bazzo, l’animatrice, recevait Luc Dupont, professeur de communications à l’Université d’Ottawa et auteur du livre «1001 trucs publicitaires». Que je n’ai pas lu, mais dont l’auteur (et l’entevue) a vraiment beaucoup attiré mon attention.
Je suis bien évidemment très mal placée pour en parler, surtout objectivement. Parce que j’oeuvre dans le domaine depuis tant d’années. En même temps et à l’inverse, on pourrait prétendre qu’il est beaucoup plus aisé de parler de ce que l’on connait si bien et que ça n’empêche pas d’avoir un jugement éclairé ou éclairant. Disons donc que je connais relativement bien le sujet, mais que je suis un peu biaisée.
Luc Dupont, que j’écoutais distraitement (au début!), parlait de tentatives publicitaires quasi-incroyables (mais vraies!). Histoire de toujours pousser la chose plus loin, de repousser les limites de ce qui a été fait, probablement (les nôtres ou celle des annonceurs…!?!). Toujours est-il qu’il y a donc déjà eu le cas d’un annonceur qui a demandé à un joueur de la MBA de se TATOUER son logo sur une épaule, car c’était un champion et que ça serait une formidable pub, et payant pour lui et tout. Eh bien croyez-le ou non, comme il n’y avait à ce moment aucune loi empêchant ce genre de pratique, ils l’ont fait! Comme quoi, même notre corps ne nous appartient plus tout à fait (et désormais on ne parle pas seulement de notre tête!). C’est particulier, à mon avis. Inconcevable aussi pour moi.
Il parlait ensuite de l’espace, et plus particulièrement de la Lune. Cet astre qui m’est particulièrement cher, pour des raisons évidentes (et d’autres plus personnelles). Il existerait donc un projecteur assez puissant pour projeter des images sur la Lune et prendre avantage du fait qu’elle nous présente toujours la même face. Un annonceur pourrait donc s’y retrouver en permanence (du moins en fonction de son budget, j’imagine!). Très honnêtement, je peux juste affirmer qu’une telle idée me semble un peu triste et que j’espère de tout coeur que nous n’en viendrons pas là, en tant que société. Pas très féérique, tout ça!?! (je sais, je suis un peu simpliste et puriste, parfois!).
Apparemment, nous sommes maintenant sollicités (à Montréal, si je ne m’abuse/selon un sondage assez récent) des milliers de fois, quotidiennement. Les couleurs, comme on le sait sont analysées et associées à toutes sortes de conceptions assez précises et vérifiables. Le jaune, pour des produits de marques privées, par exemple, est associé a une connotation «bon marché» dans l’esprit des gens. Le sexe, quand à lui, serait rose et non rouge, etc.
Tout ça m’a fait beaucoup réfléchir et m’a rendue un peu perplexe. Parfois la pub me semble quelque chose de pertinent, de drôle, de bien fait. Quelque chose qui vient proposer une bonne marque ou un bon produit, ou encore, promouvoir une bonne cause. Parfois aussi, j’ai l’impression de ne pas bien en saisir toute la portée. Et qu’elle prend une place beaucoup trop importante (qu’on le réalise ou qu’on le pense) dans notre société.
Radio-Canada, 9 mai 2005, 11h00.

U2 – Best of 1980-1990

Je m’assume: j’aime la musique qui a fait le bonheur de mon adolescence/jeune âge adulte, et qui fait, depuis, celui de la personne que je suis maintenant! En descendant la liste des titres, peu importe laquelle des deux décennies couvertes: on les connait toutes!
De «New Year’s Day» à «Sunday Bloody Sunday», en passant par «I will follow», «Pride», et «With or without you». C’est vraiment impressionnant à quel point U2 fait partie de ma vie (et celles de millions d’autres) et est rattaché à plusieurs moments importants et/ou souvenirs précis. J’ai vu quelques très bons shows d’eux et je reste une «fan» inconditionnelle. Et comme Bono est de plus un grand ami de Wim Wenders et a fait pour lui -de façon très spéciale- la trame musicale du film «Million Dollar Hotel», ça va très loin!, comme dirait Anémone dans le Père Noël!
D’ailleurs, j’ai même eu le privilège de le rencontrer EN PERSONNE. Il y a quelques années, au FCMM, à l’Ex-Centris. Avec super Julie, en plus! J’ai failli trépasser d’émotion! Il était venu présenter le «making of» de la musique du film (Million Dollar Hotel). Nous l’avons par la suite écouté presque «ensemble»… il était assis en avant, à quelques place de nous. Entendons-nous: je ne suis pas «groupie», mais il y a toujours des limites! Je retenais mon souffle tellement j’avais peur qu’il entende mon coeur débattre!!! (hihihi! j’exagère à peine!) Un beau moment, en tous cas!
J’ai essayé d’en trouver: je pense qu’il n’y a pas une seule chanson que je n’aime pas ou que je sauterais, selon mon humeur, en écoutant le cd dans ma voiture. Toutes, je vous dis! Elles sont TOUTES bonnes!
Je connais moins les albums les plus récents (je ne les ai pas). Mais U2 est définitivement un des groupes les plus marquants et ce, de façon si durable (à travers plusieurs décennies). C’est un extraordinaire phénomène. Une sonorité dont on ne se lasse pas, apparemment. Et qui ont certainement le sens inné du succès. Un groupe intemporel on dirait. Ou éternel!?!
Étiquette Island, 1998.

Flammes – Niagara

Tout en faisant des travaux chez des amis ce week-end (que je salue en passant, et à qui je dis: Bon courage! ça achève!!!), j’ai eu le bonheur de ré-entendre cet album (l’équivalent d’un «best of») de Niagara. Il y avait longtemps que je l’avais écouté, ça m’a rappelé nombre de formidables souvenirs.
Certainement un des mes albums préférés, à vie! (et à date). Niagara, c’est un de mes groupes fétiches -j’ai vu pas mal tous leurs spectacles à Montréal-, à l’époque. Une énergie, un style et un rythme qui me collent littéralement à la peau. Ils ont occupé une grande place dans mes univers sonores du temps du Cégep et de l’Université (ça, par contre, ça ne me rajeunit pas!).
Cet album, je l’ai acheté lors de mon dernier voyage en France, à la FNAC, à Paris. En compagnie de ma soeur et grande amie, Christine et de ma bonne copine Julie L. Rien que ça, un très beau moment qui me reste en mémoire! J’ai d’ailleurs failli y faire une déclaration d’amour à un client et parfait inconnu, sous la motivation monétaire d’une énième et farfelue gageure! (fallait être là!?!).
Je l’ai ensuite écouté en voiture, chemin faisant entre la Bretagne et la Normandie, toujours en compagnie de Julie. Deux copines qui chantent ensemble toutes ces supers chansons, la tête pleine de souvenirs, le cœur léger, par une magnifique journée ensoleillée. Rien de bien désagréable, j’en conviens…
Sur les dix-huit chansons, il y en a qu’une ou deux qui ne me renversent pas! Bonne moyenne!?! Toutes les autres, je les connais par cœur, musique et paroles, et elles me donnent systématiquement l’envie de danser. Mention toute spéciale pour «Soleil d’hiver», «Je dois m’en aller», «Un million d’années», «La vie est peut-être belle», «Quand la ville dort» et bien sûr «Flammes de l’enfer», «TV addict» et «Assez». C’est vraiment trop bon!
Et j’ai inévitablement une belle et grande pensée pour plusieurs ami-e-s, avec qui j’ai eu le bonheur d’assister (et de vivre) ces spectacles au Spectrum il ya de ça déjà très longtemps! Parce que ça fait partie de notre histoire collective et surtout, parce qu’ils font toujours -en grande majorité- partie de mon indispensable et inestimable cercle d’amis…
Étiquette Universal, France, 2002.

Pierre Lapointe – Prise 1 de 2

Et quelle découverte! Je me souviens encore du moment précis où je l’ai entendu pour la première fois, à la radio. J’étais saisie. Sur le coup, je ne savais trop quoi en penser. J’avais spontanément été séduite par la voix mais trouvé le style musical très particulier. Un mélange de Brel (un peu), de rythme de cabaret/comédie musicale, de mélodies parfois très nostalgiques, très théâtrales, avec des textes denses et souvent lourds de sens… sonorité assez originale, somme toute! Avec sa voix -et son talent- qui sont vraiment uniques.
Les artistes comme Pierre Lapointe me fascinent. J’ai parfois l’impression que je ne saurais que faire (ou comment?) de tout ce talent réuni en une seule personne! Magnifique don mais aussi énorme responsabilité – celle de l’exploiter complètement, entièrement, toujours plus loin. Il signe les paroles, la musique, plusieurs arrangements, toutes les voix et même le piano de cet album. Fascinant, je le répète! Et il semble si jeune.
Je suis consciente de me prêter ici -et bêtement- à comparer des pruneaux secs avec des mangues juteuses et bien mûres, mais quand je pense à des artistes comme lui qui doivent travailler si fort pour gagner (je l’espère!) leur vie et ce, malgré tout leur talent, puis que je fais le parallèle avec les succès-instantanés-populaires à la Star-machin… j’en ressens une profonde tristesse! Et une grande lassitude, empreinte de futilité (en tant que membre -même involontaire!- de ce peuple amateur de facilité et de superficialité, disons). Mais ça, c’est une toute autre histoire! Ciel que je suis parfois «engagée», disons!
J’aime beaucoup PL, et j’aime son cd. Je n’aime pas toutes les chansons, mais j’en aime plusieurs. J’ai plus de difficultés avec celles qui ont des airs très sombres, disons. Une certaine lourdeur s’en dégage pour moi (par exemple «Debout sur ma tête» ou «Étoile étiolée»). À l’inverse, je suis tombée follement amoureuse avec «Poitant le nord», un petit bijou de chanson qui me fait pleurer d’émotion à chaque fois (ce qui n’est pas très pratique, par contre!). Cette chanson-là me touche tellement. Et le plus bizarre est que je ne peux pas VRAIMENT expliquer pourquoi (à part que je la trouve enlevante et magnifique), car c’est une autre particularité de cet album/de PL: (je vous fait ici ma première confidence de 2005 – et sûrement pas la dernière!) j’avoue humblement ne pas toujours bien saisir quelques-uns de ses textes (ou du moins en avoir la forte impression). C’est probablement ce qui explique que, si les mélodies et les airs me restent longuement en tête, les paroles, elles, ne font souvent que passer. Elle me reviennent ensuite «en direct» quand je les écoute, mais je n’arrive pas bien à les retenir. Poésie complexe et désarmante. Ou peut-être un peu trop loin de moi?
«Le colombarium», «Place des Abesses», «Hyacinthe la jolie» (sûrement les plus connues) sont comme des petites fêtes d’été rafraîchissantes, malgré la gravité de leurs sujets. Ça s’écoute si bien! À nouveau, je pense que ce sont les mélodies très théatrales qui me donnent cette impression.
Ce vendredi, je vais voir son spectacle (grâce à mon amie Julie L – encore merci ma belle fille!). J’ai très hâte et en même temps je me sens un peu fébrile. Sentiment d’anticipation un peu obscur. Je vous en reparle donc, en prise 2!
Pierre Lapointe – album éponyme, Étiquette Audiogramme, 2004.