Elephant

En cette journée (encore et toujours) très particulière de commémoration des tristes événements de Polytechnique -il y a de cela déjà 15 ans- j’ai eu envie d’élargir un peu le débat et de parler de ce film qui m’a tellement bouleversée. Non pas que je veux éviter de parler de femmes et de la violence qui leur est encore faite aujourd’hui (et très malheureusement), mais parce que plusieurs le feront et mieux que moi. Et comme il n’y a pas eu de films là-dessus me permettant de faire le pont, j’ai voulu simplement réfléchir à la problématique plus large des armes à feu.
J’ai vu «Elephant» l’an dernier avec ma copine Julie (Pwune). Un soir, au AMC Forum. Je m’en souviens comme si c’était hier. Il faisait froid et l’humeur était un peu sérieuse. Nous savions bien sûr à quoi nous attendre, mais malgré tout, le film nous a frappées en plein visage, de plein fouet.
C’est une réflexion, une vision librement inspirée des événements de Columbine. Et jouée par de jeunes comédiens tellement bouleversants. C’est tourné et monté comme un documentaire. Et c’est aussi ce qui est le plus difficile: la caméra est à l’épaule le plus souvent, très mobile, on suit les jeunes d’une école secondaire aux É.U. et ce qu’ils vivent. Leurs peines, leurs difficultés, leurs joies, leurs amours. Et leurs frustrations aussi, qui, malheureusement, vont dégénérer et aller très loin. Beaucoup trop loin. C’est tellement réel, tout ça, tant dans le traitement que la façon dont c’est amené. L’atmosphère du film s’alourdit progressivement avec le récit, et même si on connait l’histoire et que l’on sait ce qui va arriver, la peur et l’effroi nous étranglent et nous sommes pris dans ce drame social si terrible de vérité, de réalité, de violence. Il y a un contraste intéressant aussi entre le rythme du film qui s’accélère et le temps qui semble en même temps s’arrêter, être comme en suspens devant la gravité des événements.
Je me souviens que nous en sommes ressorties bien troublées, bien émues, et avec un gros sentiment de peur et de désarroi. Je me souviens aussi qu’en nous rendant à la voiture, un automobiliste a écrasé un quelconque déchet sur la rue près de nous, faisant un bruit telle une détonation, et que nous avons failli nous lancer parterre tellement on a eu peur. Bien sûr, il n’y avait aucun danger ni rien de grave, mais qu’est-ce que ça nous a fait réfléchir et ça nous a secouées, ce film.
Quand j’ai entendu ce matin Marc Laurendeau (à «C’est bien meilleur le matin»/Radio-Canada) expliquer qu’il y aurait vote à la Chambre des Communes cette semaine et que le registre des armes à feu risquait donc de disparaître parce que, apparemment, trop cher à maintenir et surtout parce que très mal géré… j’ai eu un soudain haut le cœur. Et un genre de sentiment un peu confus, fait de découragement, de lassitude, de peur… mais surtout pas de résignation. Il a fallu beaucoup de détermination et d’énergie à plusieurs personnes courageuses et déterminées pour partir cette initiative, de grâce, ne nous fermons pas les yeux en prétextant des problèmes d’argent. Ce tout petit moyen de garder un minimum de contrôle sur les armes et ceux qui les possèdent est selon moi essentiel. Ça me fait froid dans le dos de penser qu’on risque de se l’enlever collectivement, pour des prétendues questions de sous. Parce qu’à mon avis et tout bêtement: la vie n’a pas de prix. Point.
Réal.: Gus Van Sant, É.U. 2003

Farfelu

Aaaaaaah! J’avoue être la première surprise d’avoir (autant) envie de parler d’un MAGASIN, somme toute!, mais c’est à cause de sa nature même (i.e. farfelue), justement, que je le fais et parce que c’est vraiment un bel endroit inspiré et inspirant.
Il y a maintenant quelques Farfelus (3 au total). Des boutiques de cadeaux, de surprises, de curiosités (c’est leur marque de commerce et ils la portent à merveille). C’est une boutique tellement colorée, pleine de toutes petites et plus grandes choses. Des bonbons multicolores qu’ils tiennent depuis quelque temps, des accessoires de cuisine très designs, originaux, des serviettes et linges de maison tout aussi colorés et tendances, disons (même si je n’aime pas ce mot sur-utilisé en ce moment). De la papeterie, des sacs, de magnifiques jeux et poupées pour enfants, des trucs pour la salle de bain, des marionnettes, des coussins, et j’en passe. Vous cherchez de plaques murales originales tout en couleurs? Une petite lampe décorative un peu «flyée»? Un petit tapis pour la maison qui sort de l’ordinaire? Ne cherchez plus!!! (ciel! je vous juuuuuure que je n’ai aucune cote sur leurs ventes!?!) (hihihi!).
Et des petits gadgets de toutes sortes, utiles ou pas!, vraiment… c’est sans importance aucune, croyez-moi! Ça peut être juste beau, et ça l’est! Même des serviettes de papier et accessoires, des ballons, des rubans et des emballages, de formidables cartes, etc. Je vous lance un défi: essayez d’y faire en tour et d’en ressortir (très honnêtement), en moins de quinze minutes! Assurément un exploit, dans mon cas. Ils ont tout plein d’idées cadeaux intéressantes et spéciales.
C’est parfois un peu dispendieux, mais on y a régulièrement de belles surprises même de ce côté. Le personnel est très courtois et disponible (surtout pour des questionneuses comme moi!). Définitivement un magnifique concept de boutique qu’il fait plaisir à visiter régulièrement, ne serait-ce que pour se rincer l’oeil!
Chez Farfelu: L’original au 843 rue Mont-Royal, au Carrefour Laval et le «maison», 838 rue Mont-Royal.

Les freres Coen (Joel et Ethan)

Comme c’est le cas pour beaucoup de films… un billet qui commence bien et se termine, à ma plus grande tristesse (croyez-moi!), un peu mal. Du moins pour l’instant! J’espère vivement que le futur nous réserve de grandes et belles surprises, à la hauteur de ces deux frangins (réalisateur/scénariste et producteur) que j’affectionne particulièrement.
Petite note en commençant: ce billet n’est pas exhaustif. Je parle des films que j’ai vu ET qui m’ont marquée. Parce que j’ai l’goût, bon! hihihi!
Il y a eu d’abord «Raising Arizona» en 1987. Drôle, flyé, bien rythmé, avec Holly Hunter et Nicolas Cage, qui enlèvent un bébé d’une famille de quintuplés. «Barton Fink» en 1991, avec John Turturro (formidable) en écrivain torturé. J’avais bien aimé ce portrait assez cynique -et exubérant- de Hollywood. Et un autre film rigolo, satirique, à l’histoire intéressante (un jeune commis qui se rend au sommet grâce à une idée de génie) et au traitement plus conventionnel: «The Hudsucker Proxy» en 1994, avec Tim Robbins (wow!) et Paul Newman.
Mais mon premier vrai coup de coeur (et la plus grande de leur œuvre, pour moi) est définitivement «Fargo» en 1995. Avec un William H. Macy pathétiquement convaincant et une Frances McDormand fabuleuse, surtout dans un rôle aussi linéaire (en théorie). Quelle belle révélation… (elle a d’ailleurs gagné l’Oscar de la meilleure actrice en 1996 – j’étais debout sur mon divan à l’applaudir et me réjouir!). Ça pourrait tomber dans le gros drame «heavy», mais l’absurdité qui entoure le récit et le traitement désopilant nous fait rire, même si jaune le plus souvent. Avec un ton, une atmosphère qui sont fascinants. Et un scénario assez particulier (c’est un peu leur marque de commerce), celui d’un enlèvement assez suspect qui tourne plutôt mal. On ne sait jamais trop ce qui va se passer. Et c’est formidable!
Puis «The Big Lebowski» en 1997, un autre très bon film. Quelle histoire abracadrabrante, drôle, toujours aussi absurde et intense. Avec une fois des plus des comédiens fantastiques et délirants: Jeff Bridges, John Goodman, John Turturro et même Julianne Moore. Histoires de bowling et d’extorsion.
Plus récemment, «The man who wasn’t there» en 2001, en noir et blanc. Un film assez différent des précédents, surtout dans le traitement: plus en retenue et en suspense. Lent. Avec un très bon et très nuancé Billy Bob Thornton dans le rôle principal. L’atmosphère est tout aussi légère/lourde avec un savant mélange d’absurdité et de mystère.
Mais les quelques dernières expériences furent un peu décevantes à mon avis: «Ô Brother where are thou» (avec la délicieuse Holly Hunter). Le rythme était bon, la musique et le montage un peu farfelus et surprenants. Mais pouvez-vous me dire QUI a compris, sans l’avoir préalablement lu, qu’il s’agissait d’une adaptation très très libre de l’Odyssée d’Ulysse/Homère??? Eh bien pas moi!?!
Suivi de «Intolerable Cruelty» en 2003. Pas complètement inintéressant, mais plus commercial et sans grand charme ni intérêt plus profond, je dirais. Et pas très Coen, si je peux me permettre. En fait, j’ai été tellement déçue que je n’ai pas encore vu le dernier en liste, «Ladykillers» (2004) avec Tom Hanks. J’avoue avoir de plus en plus de misère à les suivre… dans tous les sens du terme!

LE Laurier BBQ

Hmmmmm-Hmmmmmmmmmmmmmmmmm!Je pourrais en fait commencer et terminer ainsi, en ayant bien résumé la chose!
Le Laurier BBQ, pour les initiés, pour les spécialistes, pour les amateurs de poulet BBQ et autres choses délicieuses du genre, c’est LA place, un endroit de choix. Un classique, oui. Mais incomparable. Bien sûr, certains incultes du domaine diront que c’est trop cher, ce n’est pas assez si, c’est trop cela… eh bien qu’ils le fassent! MOI, ON NE ME FERA PAS CHANGER D’IDÉE! ou en tous cas, de préférence. À moins que le resto change ses recettes. Ce qu’on ne se souhaite pas -ô malheur!-.
Commençons par le commencement et le cœur du sujet: le poulet. Les portions sont généreuses, la viande est délicieuse, tendre, juteuse… dois-je en ajouter? Et c’est le SEUL endroit semblable, à ma connaissance, qui sert de VRAIES pommes purées (appelées aussi patates pilées), avec du beurre, du vrai, oui monsieur, oui madame, comme dirait ma sœur! Elles sont divines! Les frites aussi sont très bonnes, et en bonne quantité encore une fois. Parce que c’est ça AUSSI, la différence entre le Laurier et les autres places: c’est non seulement délicieux, mais vraiment GÉNÉREUX. HA! Je continue… Les salades, tant de choux que la célèbre et INCOMPARABLE Laurier, avec la vinaigrette orgasmique (ou presque!) et orange (pour vrai)… MI-AM!
Et le comble du comble, la finale des finales: le MOKA. Rien qu’à en faire mention, j’ai des frissons. De plaisir anticipé. Petite controverse dont je vous ferai par contre mention: c’est un délice qui se sert et se mange habituellement FROID. Certains (des pervers, des révoltés, des anarchistes???) tenteront peut-être de vous convaincre du contraire et de défendre la version chaude et molle, coulante, mouillée. PAS MOI! (ok, ok, j’exagère, je provoque! mais sérieusement, j’avoue humblement ne pas VRAIMENT comprendre cette option) (hihihi!).
Le décor est un peu vieillot (l’endroit existe quand même depuis 1936! ce n’est pas rien!), réconfortant, rassurant. Du «comfort décor», qui sert du «comfort food». Ça s’peux-tu, ça? Enfin… Mon amour pour l’endroit remonte à très très loin, lorsque mes parents (encore et tellement merci!) nous amenaient (avec mon frère et ma sœur) souper le dimanche soir. Que de beaux souvenirs, que de beaux moments passés ensemble, à se «bourrer la fraise» tous les cinq sur une banquette! Et depuis, c’est toujours resté, ce grand plaisir. Ça fait partie de ma vie, de mes petits bonheurs. Et quand je m’y rends maintenant, avec mon meilleur ami François (par exemple), c’est chaque fois jour de fête! Même s’il le prend chaud, lui, son moka… (que voulez-vous, personne n’est parfait!?!).
381 rue Laurier, près de Hutchison. Je vous laisse le numéro, car ils font la livraison: 273-3671.

The Incredibles

J’ai vu tout récemment le dernier gros film d’animation du genre (de la lignée des Toy Story, Bug’s Life, Monster Inc, etc.). C’est un de mes préférés. Quoique c’est souvent le cas pour ce genre de film: j’ai régulièrement un coup de foudre. Remarquez, j’ai vu y a pas très longtemps «Shark Tale/Gang de requins» et j’ai été déçue… mais passons! c’est une toute autre histoire!
«The Incredibles» porte très bien son titre. Ça l’est presque, incroyable! Tout en restant quand même «crédible», justement, puisque c’est en animation, c’est virtuel et donc «sky is the limit»! C’est ce qui m’a le plus accroché, je crois. Comme un «Spiderman» ou un «Superman», mais en tellement mieux, beaucoup plus beau aussi, et on ne risque pas de décrocher par l’invraisemblance puisque cette dimension n’y existe pas. J’ai vraiment embarqué dans l’histoire, qui est intéressante et je dirais même très élaborée pour ce genre de production.
Fait un peu bizarre aussi mais tout aussi positif: les personnages sont super bons (sans jeu de mots!), on croirait presque des comédiens qui tiennent des rôles, avec des personnages bien campés et assez définis. J’avoue que j’ai parfois eu la réelle impression qu’il s’agissait d’un «humain», comme dans le cas de la petit couturière haut de gamme, très technologique et assez basse sur pattes! Et l’ado frustré, même chose, on ne l’aime pas, on veut qu’il soit puni, faites-lui mal quelqu’un!. Aaaah! et puis tant pis!, je vous le dis, je vous fait un aveu: j’ai même trouvé Mr Incredible plutôt sexy! (quand il a retrouvé sa taille de super-héros, quand même!). Je suis incorrigible…
Cette fois-ci encore, j’ai été très impressionnée et presqu’éblouie par les «décors», l’animation, les couleurs. C’est tellement fascinant de voir le résultat et d’imaginer que tout ça a été créé de toutes pièces par de formidables imaginaires humains… wow! Et l’ouverture de la fin m’a fait très plaisir. J’ai déjà hâte!
The Incredibles, une production Disney/Pixar, 2004.